Le corps physique de l’homme n’est pas le sien, c’est le corps de son environnement et celui-ci est dicté par un ordre naturel qui n’est pas immuable. Seul le fonctionnement de l’homme lui appartient sous sa forme humaine. La société est en souffrance non par le corps des hommes mais par leurs fonctionnements, à cause d’un accent mis sur l’individuation plutôt que sur l’humanisation. Si nous pensons que le corps de l’homme est la mesure représentative d’une fonction cardiaque qui s’épanche au travers de la création de ses vaisseaux sanguins, c’est pour mieux appréhender l’idée que ce corps vivant soit le digne représentant d’une nature qui se veut, par son fonctionnement, universelle .
Le corps de l’homme est bien un corps naturel, universellement naturel, mais dont la mise en situation est affaire de l’esprit, territoire exploré par les hommes. En fait l’esprit de l’homme cherche du sens là où son expérience quotidienne lui montre du chaos. Alors face à ce qui est perçu comme du chaos, l’homme structure et régularise pour son bien-être mais aussi essentiellement, pour faire taire la sourde angoisse de sa temporalité qu’il prend pour une chronique de sa mort annoncée. Ce que nous pouvons dire c’est que la qualité de la société est un véritable thermomètre de la santé des hommes.
Si la qualité d’une société n’est qu’en fait la représentation en temps réel de l’ensemble des comportements des hommes, alors il n’est pas stérile de penser que l’homme en tant qu’individu, par l’ensemble de ses comportements, est le tableau d’une histoire de ses comportements. Cette chronologie individuelle s’exprime dans une finalité qui s’organise comme processus d’individuation, pour présenter une différenciation singulière non seulement avec la nature, pour mieux la comprendre et plus si affinités, mais aussi envers ses semblables, vivants comme lui, où ses coreligionnaires partageant le même espace de vie. Rien n’indique que nous puissions faire une transition de l’homme à l’humain ou de son corps à son fonctionnement, car bien sûr il nous faut aussi satisfaire à la dichotomie d’un esprit et de son corps, cette dichotomie qui permet d’aborder le vivant comme un processus d’individuation pour une conscience qui advient sous la forme d’une conscience d’interaction. Pas de celles d’un homme face à l’univers, pas d’un individu face à la société, mais celles qui œuvrent pour faire devenir homme, transforment un processus d’individuation en fonctionnement humain, seule possibilité pour l’homme de converser consciemment avec l’universel des phénomènes qui sont en lui et autour de lui.
Pour qu’une information apporte sa puissance de transformation, il faut qu’elle puisse être interprétée comme une valeur, qu’elle soit un objet de signification, qu’elle puisse être le signe de quelque chose. Toute l’ingéniosité naturelle est là, car en effet qu’importe la chose dont-elle est la signification, ce qui est réel c’est qu’elle montre un sens et qu’avec ce sens elle porte en elle une énergie de connexion qui fait produire une prise de conscience. L’amorce de cette reconquête se fait par le sentiment de soi, qui nous l’avons vu est le sentiment qui se dégage d’une écologie cellulaire faisant organisme de comportements. Pour ce faire l’organisme utilise son environnement au travers de ses fonctions internes et externes, ce qui lui permet d’être en relation avec lui-même et l’environnement.
La constitution psychique se fait par ordre conscient sur un inconscient libre de possibilités, qui correspondes aux relations non conscientisées dans le rapport qu’entretien l’organisme avec lui-même et son environnement. Dans l’idéal c’est ce qui doit se passer, mais dans les faits l’inconscient se trouve devenir le réservoir des traumatismes qui sont liés aux biais plus ou moins conflictuels avec soi ou l’environnement. C’est par le biais des comportements de la parole qu’une action peut se faire sur la fonction crânienne ce qui permet les corrections et l’intégration par les prises de conscience via leurs mécanismes cognitivo-corporels. Avec le corps vivant nous avons donc affaire à un fonctionnement humain assumant une évolution adaptative au sein d’un environnement naturel et culturel, dont la finalité de développement organique passe par la médiation de comportements qui vont tendre vers l’universel.