Il nous faut accepter un postulat de rupture, qui consiste à penser que dans le contexte de l’homme, les données du réel n’existent plus, seule existe les informations. Nous avons vu dans un précédent article comment les sentiments sont la véritable matérialité de soi, maintenant il faut pouvoir utiliser l’énergie de cette matière, pour alimenter une transformation des représentations conscientes . Nous devons donc accepter qu’une part de nous agisse, pendant qu’une autre part dissout les idées à l’origine de ces actions. Car ce qui compte réellement n’est pas l’action, mais la capacité de se représenter l’univers dont nous sommes partie intégrante et par laquelle, une interprétation consciente perpétuellement renouvelée, peut se faire jour.
Il arrive un temps personnel où tous les instants psychologiques se réunissent pour former un état d’abolition du temps, qui devient de facto un temps réel. Par la conscience le concept établit sa fonction, mais pour réaliser cela elle doit transcender le corps dans une action qui confère à la sphère cognitive un degré d’abstraction qui renvoie à une matière sensible du réel. Donc ou le corps est un instrument et auquel cas l’âme et la conscience font l’esprit indépendant du corps, ou le corps est lié à l’âme et à la conscience et les trois font un esprit indépendant. En faisant intervenir le sentiment de soi, véritable matière humaine offerte à la sensibilité consciente.
Il faut remplacer les informations mentales par des informations psychiques, révélatrices de soi-même. Les informations mentales renvoient à des représentations conçues au travers des échanges d’un être humain avec son environnement, par la stimulation vivante engendrée par les comportements épigénétiques. Seules des informations issues de la connaissance de soi peut générer des données psychiques en accord avec un environnement universel. Cette confrontation des informations de soi avec les informations culturelles du milieu, apporte les moyens d’une interprétation pouvant transformer les représentations mentales en conscience active.
Il faut donc s’émanciper temporairement, du fonctionnement biologique pour pouvoir s’émanciper des savoirs les concernant. C’est ainsi que de nouvelles interprétations peuvent voir le jour pour franchir le cap des représentations mentales, et ceci pour accéder aux interprétations non-mentales . L’interdépendance peut ainsi naître dans une action consciente d’un être envers son environnement. Puisque le monde de la non-action, renvoie à l’identité humaine comme support d’une conscience active sous la forme d’un esprit recherchant son unité dans le corps physique, nous pourrons dire qu’une âme incarne le corps tant qu’un esprit n’en fait pas une conscience individuelle.
Il le fait en utilisant le commerce de l’énergie sous la forme d’une orchestration des données du réel, en donnant au vide de la sensation une contrepartie matérielle. Nous avons donc d’un côté une matière élaborée par les sentiments de soi et de l’autre une matière élaborée en structure de sens là où il y a vide des sens. Le psychisme universel sert à orchestrer et à focaliser l’ensemble de ces nouvelles structures informationnelles. Si la cause à effet objectivise le sens, alors l’avènement du nouvel esprit doit avoir comme résultat sa retranscription dans l’humain.
Lorsque nous considérons le vide physique comme état central pour faire advenir l’esprit de la nature en l’humain, c’est-à-dire les informations de lui-même. Prendre comme présupposé un infini intelligent, par la considération des valeurs qui composent un psychisme universel nous amène vers une force équivalente à une volonté cognitive, véritable incarnation d’une conscience active. Cela voudrait dire que toute vie est sous-tendue à une conscience active, et ceci pour l’ensemble d’une philosophie existentielle individuelle. La matière n’a pas de force en elle-même puisque nous avons vu qu’elle relève d’une structure informationnelle.
Elle est donc la médiatrice d’une force telle que l’on veut qu’elle soit qui lui donne sa raison d’être. Ces informations ainsi obtenues sont le propre d’une information objective, car elle est censée être partagée par tous les êtres ayant la faculté de calcul, nous somme alors de base, dans la forme d’une réalité commune. Cette question renvoie à la problématique engendrée par l’expérience subjective, compte tenu de l’existence d’une réalité objective. Si nous considérons la subjectivité comme un biais psychologique alors nous pouvons nous référer à une réalité objective pour normaliser cette subjectivité, en une adhésion à la réalité commune.
Non, car l’intelligence ne renvoie pas au calcul mais à un sens de la pénétration d’un vide dénué des sens qui prend sens. La volonté est donc l’émanation d’un infini intelligent à révéler des informations, qui font sens par une conscience confrontée à des structures informationnelles des données de l’esprit. Ces données du calcul de l’esprit nous montrent une quantité certaine de matière dans l’univers observable auxquels doivent rendre compte des propriétés physiques complètes de la matière constitutive du corps humain. Dans ce cas précis seule la comptabilité de tous les atomes du corps doivent coïncider à cette quantité baryonique universelle.
C’est à ce titre qu’elle deviendra la protagoniste du psychisme universel dans la conquête de la forme intelligente qui la fait naître.