Le sens de l’état (part 2)

Maintenant revenons au sens de l’état. Il nous semble évident que lorsque nous parlons d’état, nous parlons en premier d’état de conscience et dans son sens naturel, d’état de conscience psychologique. La première des choses est de dissocier l’altérité universelle (l’influence par tous et pour tous), de l’identité humaine (puisque c’est-elle qui pose question ici). A l’altérité se relie l’omniscience de l’esprit comme l’identité se relit à l’existence du corps physique. Si l’esprit est un carrefour des influences universelles, alors le corps est le réceptacle d’un degré de production d’états de conscience qui donne un niveau de fonctionnement humain à toute entité humaine fonctionnelle. Mais si le corps est déjà la manifestation d’une conscience sans forme, alors le fonctionnement humain exprime d’une certaine façon, une série d’états du corps qui ne recoupe pas forcément cette conscience sans forme. Donc le corps exprimé par le fonctionnement humain est à la recherche de données sensorielles qui vont légitimer l’esprit à se doter d’informations, en vue de futures prises de conscience le rapprochant un peu plus de l’idéal de la conscience sans forme escomptée par la présence inconsciente du corps physique.

Et nous sommes obligés de replonger dans le mécanisme qui fait l’information pour l’esprit. Le rapport entre l’espace et le temps d’un événement fait la situation d’un vécu dans l’instant pour une perception personnelle. Un esprit porté par une situation, dû fait de ses pensées contextuelles, ne se pose pas la question de savoir pourquoi il vit cette situation mais plutôt comment il peut tirer profit de la situation, en faisant naître des informations de celle-ci. Si faire l’expérience de quelque chose en toute conscience nous place au centre de ce qui est, alors notre point de vue est la remarque d’un rapport de situation avant d’en remarquer le sens. C’est pour cela que les images psychiques deviennent une fin de reconnaissance de l’esprit par lui-même et pour lui-même, tel qu’il pouvait se le permettre par l’utilisation des mots d’une analyse. La vision, qu’elle soit de l’esprit ou des sens, est un abandon du sens cognitif au profit du pouvoir d’attractivité de l’image. L’image est autonome, elle contient en son sein un pouvoir évocateur immédiat, que n’a pas le mot dû fait de sa polysémie potentielle. L’image est porteuse d’information, car elle conjugue une portion d’espace avec une place dans le temps qui fait référence au ressenti corporel par sa mémoire historique. Sa force d’attractivité est liée à l’information qu’elle délivre par des propriétés d’espace et du temps qui résonnent dans le corps d’une personne.

C’est par la force de l’image qu’une transformation personnelle est induite dans l’esprit, car elle relate par la conjonction spatio-temporelle qu’elle en donne, un comportement d’engagement situationnel nécessaire. Si le temps manquant de conscience est satisfait, alors le développement du corps a sa part d’espace qui lui manque. Voilà où mène une prise de conscience, la prise en compte d’un réel intervenant dans le processus de développement conscient d’une réalité, celle de la personne, qui soit un corps physique doublée d’une conscience psychologique de la situation. Ce n’est qu’à ce moment-là que l’esprit comprend vraiment, et il n’existe nulles autres conditions que celle-ci.

Ainsi, une réflexion sur le sens de l’état se complète inexorablement par les conditions d’état pour lequel notre esprit ne se retrouve qu’avec deux choix premiers possibles, être vivant ou être mort. La naissance d’une découverte spirituelle de l’existence individuelle dépasse le cadre d’une simple perception consciente pour devenir une réalité consciente totalement évidente. Cette expérience, qui fait se clore sur elle-même une personne, produit l’incapacité d’une transmission de cet état. Nous touchons ici au fondement d’une définition d’un Soi supérieur, dont l’existence ne dépend pas d’un facteur d’intégration fonctionnelle, mais réalise une complétude individuelle. Ce point de vue naissant, donne à la conscience une évidence, celle qu’être humain est la réalisation d’une réalité, reste à savoir de quelle nature.

Si donc être humain devient une réalité à part entière, alors la seule façon qu’à le Soi de pouvoir appréhender ce fait est de laisser l’esprit opérer une transcendance du corps physique pour prendre conscience de ce qui l’anime. De toute évidence, cela nous amènes aux conditions de fonctionnement d’une entité corporelle dont la signature consciente atteste d’une vie individuelle. Par-delà le Soi, une entité à le désir d’une animation. A ce stade nous sommes bien obligés de considérer que la liberté d’expression génétique d’un corps physique est conditionnée par la qualité d’un Soi existentiel mais que la cause réelle de l’existence du corps physique est autre. Mais au demeurant, cela fait de notre esprit l’instrument d’une vie et le pourvoyeur d’un corps. Ce qui nous reste à déterminer, c’est en quoi le fait de réaliser une réalité consciente d’une âme est à la source de l’existence d’un être humain.