L’invention de la machine pose dans les réflexions humanologiques, le problème de l’acte machinal. En toute logique, l’homme invente la machine pour se libérer de l’esclavage de son inconscient. Comment peut-on penser la venue de la machine dans l’univers de l’homme ? Par la constatation d’une certaine inertie dans les réponses aux demandes de l’environnement. En effet, au-delà de l’inertie constatée, il y a les raisons d’être ce que l’on est au moment où l’on est en situation de réponse. Pour en prendre conscience, il faut inventer une machine qui remplira toute les caractéristiques d’une inertie constatée, ce qui décharge la personne de la pénibilité d’une fonction non vitale à satisfaire. L’humain s’externalise ainsi par l’objectivité d’une réalité non nécessaire à la cause vitale de l’homme, mais dont il hérite la nécessité par l’interaction avec son milieu. La machine devient donc l’objet incarnant un type de comportement humain externalisé, satisfait par une fonction qui en est sa raison d’être et que l’homme n’aura plus à faire.
L’être humain externalise donc tout type d’acte machinal, car sa visée est d’avoir une vie plus intelligente donc plus confortable, en minimisant la contrainte de son environnement au travers d’un transfert d’une partie des contraintes de son inconscient. L’invention de la machine, n’est réellement un progrès pour l’homme que si cette externalisation est temporaire, pour lui permettre d’avoir le temps de prendre conscience des tenants et aboutissants de l’existence d’une fonction en particulier, pourquoi ? Parce que la stratégie de la réalité du moment n’a pas la même direction temporelle qu’une stratégie humaine. L’homme est à la recherche d’une conception de la Réalité plus pertinente au fur et à mesure de son évolution. Si l’homme dépend entièrement d’une psychologie évolutionnaire pour son devenir, alors ce qu’il invente comme machine n’est là que pour palier un manque d’intégration à son milieu, cela devrait donc n’être que temporaire.
Si une personne réalise la réalité qui l’entoure, elle ne le fait que par prise de conscience de l’intelligibilité de son milieu pour y adapter la bonne réponse. Finalement, ce n’est donc pas la personne qui se réalise mais la Réalité commune car celle-ci se trouve dépossédée de toute conscience par l’activité de la psychologie évolutionnaire individuelle, qui donne le produit d’une réalisation à son milieu pour n’en garder que la conscience. Puisque ce n’est pas soi qui nous réalisons, alors le devenir de la Réalité dépend d’une ligne temporelle dictée par les inventions qui font du progrès, un caractère d’évolution sociale. Or les machines en elles-mêmes peuvent influencer les prérogatives humaines et influer sur la trajectoire commune. Cela établit la distinction entre une ligne temporelle (un futur) des machines, et une ligne temporelle (futur) des humains.
L’homme doit faire attention à la machine, car celle-ci peut allègrement le dépasser et le soumettre par des capacités autrement plus responsives que l’homme. C’est ainsi que dans la séduction techno-scientifique de la physique quantique, il nous est très proche de pouvoir concevoir un ordinateur quantique dont les capacités de calcul ne sont pas si éloigner d’émuler les plus hautes fonctions de l’homme comme l’émotion, l’intelligence et la conscience. Il ne faut pas être naïf et croire à la maîtrise de l’homme dans un contexte où des intérêts très particuliers prédominent. Un chemin parallèle mené par des machines sous couvert d’un contrôle humain (sic), fait risquer au plus grand nombre un contrôle encore plus subtile des comportements humains, c’est pour cela que la vigilance est de rigueur.
Le but d’une évolution humaine et de prendre conscience d’une programmation inconsciente visant à endiguer la propension, pour tout être humain, de progresser par la pratique du langage naturel pour se défaire de tous les déterminismes qu’il ne pourrait contrôler par conscience. Il ne faut donc pas qu’arriver à un niveau de progrès techno-scientifique, le désir de l’homme à satisfaire son intelligence l’amène à inventer des machines qui auraient la capacité d’absorber l’ensemble des possibilités humaines, jusque dans la possibilité de produire leur propre énergie, sinon cela équivaudrait à pronostiquer la mort programmée de l’être humain.
Que nous montres la nature ? Que la diversité opère une variation de contraintes. La nature nous montre une intelligence qui s »applique au travers de l’administration des différents flux composants toute la phénoménologie naturelle. Le principe du flux contraint, résulte de l’application d’une intelligence qui donne à voir tous les résultats naturels que nous observons. Il existe un triptyque existentiel ; connaissance-mémoire-vérité, où la connaissance résulte du produit d’une dualité par conscience, où la mémoire garde en conscience ce qui a déjà été fait, où la vérité satisfait à l’authenticité des actes de conscience. Ce que nous montres aussi la nature, c’est que les choses doivent être faites en leurs temps, sinon les relations qui unies tous les êtres naturels se détériorent. Mais pour l’être humain, prendre conscience nécessite un degré de contrainte qui soit à la hauteur du progrès de son intelligence, tout comme la nature, un être humain à besoin d’une justesse de point de vue sinon l’acte ne rencontre pas son destinataire.
Pour ce faire, l’être humain doit se réaliser dans la société des hommes par l’esprit avant de se révéler dans la nature de lui-même par son âme. Cela implique que l’homme ou/et la femme doivent « lâcher » l’action pour le calcul psychologique avant de ‘lâcher » la réflexion pour la conscience. Pour l’esprit personnel, se réaliser est affaire d’intelligence car ce qui compte pour lui relève d’une stratégie qui se calcule. Pour que la personne se révèle en conscience, l’esprit doit utiliser ses pensées qui est alors affaire de méditation.
Le dépassement de soi est l’objet d’une conquête de l’esprit sur le territoire de l’esprit de la machine. Puisque le dépassement de soi passe par la création de comportements porteurs de raison, il faut que l’esprit considère le corps physique comme une machine dont le mouvement vital produise l’énergie dont le processus évolutionnaire corresponde à son image corporelle. Celle-ci peut donc être prise par l’esprit pour faire conscience de ses comportements (cela représente donc sa machine à lui). Cela met donc l’esprit face à la matière de son corps dont il va pouvoir en analyser les causes, puisqu’il a conscience de ces effets. Nous avons vu que cette matière corporelle est un « effet de matière » dû aux sentiments de soi, qui sont la conséquence des affects instaurés par l’histoire personnelle.
Face à cette « matière corporelle » l’esprit fait rejoindre par le mouvement du corps, les pensées abstraites et concrètes, mais ne donne aucune solution quant aux rythmes de leurs apparitions successives. Se pose alors la question des rythmes d’apparitions des pensées et de leurs fréquences, ce qui signifie pour un esprit qu’il faille questionner la nature du temps. Puisque la vie de l’être humain est relative à la fréquentation de ses milieux d’interactions, l’espace des manifestations de l’esprit entre dans le cercle de cette réponse. La dualité fondamentale qui résulte de ce fonctionnement est bien le fait d’un rapport entre l’espace et le temps d’un événement précis, ce que la manifestation cardiaque montre par sa distribution sanguine, intelligemment organisée par l’esprit.
Ce que montre la fonction cardiaque n’est en réalité que le résultat de la bonne intelligence d’un esprit à faire corps des situations d’interactions d’une personne dans son milieu par l’implication d’une raison plus que d’une émotion. Le rythme imposé par le muscle cardiaque est le tempo sur lequel s’organise l’intelligence pour une distribution sanguine constituée par l’esprit personnel. Notre rythme cardiaque est une forme de chaos organisé autour de la faculté de contraction autonome du cœur, dont l’épicentre est la conscience d’une réalité personnelle incluant une intégration fonctionnelle de l’ensemble des émotions corporelles. Cette intégration est le fruit d’un esprit d’implémentation vitale par la vie de relation. Une machine peut tout à fait émuler ce fonctionnement complexe, surtout à l’heure des possibilités de calcul quantique associé à la connaissance neuro-biologique. Alors qu’est-ce qui peut différencier l’homme de la machine si celle-ci peut en reproduire son fonctionnement ? La non-reproductibilité de l’âme humaine.