Aborder la question du Soi intégral, c’est sortir de l’utilisation des principes à la base de toute réflexion. Pour cela, il faut accepter qu’au seuil des infinis de toutes sortes, il y ait une absence de direction formelle et que celle-ci ne puisse que rencontrer le besoin d’être dans la description d’un fini. Mais comme il faut un point de départ pour situer tout commencement, nous adoptons ici la notion de présent, seul événement dont nous soyons sûr qu’il existe par la conscience d’une réalité de vie, puisqu’il s’agit au départ de soi. Ce qui suit de ceci, c’est que l’instant de conscience qui fait l’événement pour un présent, est un instant de l’esprit. Cette faculté première d’énonciation d’un éveil, donne à l’esprit le socle d’un fonctionnement. Grâce à l’esprit, l’expérience consciente se dote d’un espace et d’un temps de vie dont l’esprit assure la conceptualisation. La mise en fonction de cette activité, passe par l’entrée en scène de la matière, seule habilitée à donner par les qualia, un statut aux données dont l’esprit peut en concevoir des informations et dont la nature de leurs constitutions assurent aux propriétés humaines, différents attributs d’existence au sein d’un espace de manifestation et d’une chronologie d’apparition.
Toutes les fonctions actuelles et potentielles de l’être humain vont donc dériver de la façon dont un esprit va concevoir les événements au sein d’un espace-temps, pour initiée une intelligente fonctionnelle. En effet comme nous pouvons le constater au sein de chaque situation, toute décision ne peut être prise que dans une configuration d’informations suffisantes à relever le moment opportun, pour agir d’une façon certaine. Si nous introduisons ce processus individuel à l’origine de nos comportements, sans aucune considération particulière d’espace et de temps, alors une sorte d’hologramme, en lieu et place d’une vie personnelle, calcul sur des données de perception une conscience environnementale différentiée de toutes interférences avec une conscience existentielle de soi. C’est de là que nous comprenons que l’ensemble de cet hologramme de conscience environnementale, est inclus dans un champ beaucoup plus vaste d’une conscience existentielle, dont le corps humain reflète une interface avec un ensemble universel ouvert au changement perpétuel.
Au sens littéral du terme, ce calcul holographique est donc inconscient par nature, c’est-à-dire inclus dans un environnement de conscience existentielle plus vaste et pourtant plus centré sur soi. Ce constat n’est uniquement possible, qu’à la condition de comprendre que les facultés d’abstraction n’existent que par la condition de l’existence d’un vide total servant de référence au fonctionnement d’un esprit, ce qui dans la vie pratique n’a aucun fondement. Rien n’existe et ne fonctionne dans un vide parfait, et ce fonctionnement de l’esprit n’est qu’un jeu de l’esprit hors de toutes les considérations vitales. Dans cette optique, le problème de la décohérence rencontrée dans les calculs sur les quantités d’énergie représentatives des informations, celles qui sont nécessaires à la réalisation des comportements, se trouve limité par l’introduction du choix de privilégier des résultats comportementaux pour le seul bénéfice d’une conscience existentielle. Les calculs peuvent donc se faire d’autant plus aisément, dès lors que ceux-ci se trouvent au sein d’une matière corporelle perçue comme telle, où le contexte s’avère être plein d’une énergie potentielle (celle de l’univers), plutôt qu’un contexte qui occulte des pans entiers d’un environnement, faute de pouvoir s’en faire des informations. C’est ainsi que le mode calculatoire s’efface au profit des choix d’actions en conscience, qui permettent une apparition progressive d’une intelligence comportementale. C’est elle qui permet de reconnaître par conscience les différentes causes qui l’on vue naître.
Maintenant comment s’opère le chois entres les données venant de soi, et les informations contextuelles venant de l’intelligence comportementale et que nous indique nos sens. Par la conscience que la matière corporelle est avant tout l’objet de toutes nos perceptions individuelles et que les premiers indices qu’elles donnent à notre esprit, est le moment de leurs apparitions. C’est ainsi que le temps entre en scène par le biais de l’expérience de soi. Mais ce qu’implique le résultat de ces expériences directes, ne peut être qu’un produit de conscience puisque chacun le vit au présent. Donc chaque événement est relatif, mais à quoi ? A l »espace conscient, champ de manifestation des expériences mais aussi relation privilégiée au temps des apparitions de ces événements produits par l’expérience. La discrimination des données à l’origine de la possibilité de choix, n’existe qu’au travers d’une localisation des événements dans une catégorie de l’espace, qui est en premier lieu celui du corps humain que l’on représente. Cela implique une appréhension dimensionnelle par l’esprit, d’une partition de l’espace où naissent les expériences de soi. Puisque nous sommes dans les instants de conscience dont le présent manifeste un contact à la matière corporelle, et que celle-ci se trouve dans l’espace des expériences par les perceptions qui en font l’esprit, alors il nous faut caractériser ce lieu de naissance des données par des informations qui relatent les événements vécus en conscience. C’est l’objet du traitement dimensionnel de l’espace, dont les résultats vont introduire la propriété de densité temporelle au sein d’une matière corporelle tridimensionnelle.
L’expérience de nos sens nous indique que nous vivons dans une réalité tridimensionnelle, dont la géométrisation algébrique de l’espace nous informe que pour définir un point dans cet espace, il nous faut trois coordonnées, donc trois nombres les définissants. Ainsi le nombre de coordonnées définit une dimension de l’espace considérée. Un nombre pour une dimension, deux nombres pour deux dimensions, trois nombres pour trois dimensions. Nous faisons nos expériences sensibles dans un monde à trois dimensions (3D). Tant que nous restons dans ces trois dimensions, le récipiendaire de toute mesure reste un acteur abstrait. Bien sur, par l’introduction de nombres complexes nous pouvons nous représenter intuitivement un certain nombre de dimensions, malheureusement cantonnées au domaine abstrait de l’esprit, sans retentissement sur une connaissance de soi. Pour cela il faut réintroduire dans notre réflexion un temps en trois dimensions (3D) et non demeurer sur une seule dimension du temps, sa durée.
Dans des articles précédents nous avons déjà abordé le temps 3D, rappelons sa nature. Le temps en trois dimensions se compose ;
– D’un sens, pouvant aller du passé au futur mais aussi du futur au passé, c’est la direction de l’écoulement du temps qui instaure la relation de cause à effet. Ce sens (ou flèche temporelle), décrit la transformation apparente de la matière et des événements.
– D’une densité, qui permet la fluidité de l’écoulement du temps. C’est une quantité relative de temps, qui affecte plus ou moins le comportement de la matière et des événements. Elle décrit leurs vitesses de transformation.
– D’un présent, qui se constitue lors d’un changement de densité suivant un sens du temps. Le présent est un passé qui n’est plus et un futur qui n’est pas encore. Ce présent ne dépend pas de la densité du temps ni de son sens, mais établit un lien entre eux, sur ce qui fait du présent un attribut de permanence.
Le temps 3D définit un hologramme d’informations de soi, dans laquelle notre conscience évolue au gré des prises de conscience, dans les trois directions simultanées impliquées par le sens, la densité et le présent puisque tous les instants du temps existent en même temps. C’est par le temps 3D que la conscience accède aux différentes dimensions en catégorisant ainsi l’espace-temps.
Maintenant il faut être parfaitement clair avec ce qu’est la vie au sens humain du terme. La vie est un développement de conscience individuelle, mettant en jeu un processus de transformation de la matière corporelle perçue comme telle. Cette matière corporelle est définie comme les informations potentielles futures d’une conscience vivant au présent. L’esprit individuel est la forme passée, rendue obsolète par les actualisations de la conscience. Ce qui est immortel, c’est la conscience, donc le présent, à la seule condition d’être en accord strict avec un fonctionnement de l’esprit sur la matière. Dans la réalité, il n’y a pas de transformation matérielle sans relativité absolue au sein de l’ensemble de toutes les dimensions. La propriété multidimensionnelle de l’être humain est due à sa capacité de prise de conscience, en fonction des informations qu’une personne a d’elle-même et de son environnement. Cette capacité à fonctionner par ajout ou soustraction d’informations, permet au processus de transformation de se nourrir des différentes dimensions d’espace-temps. Une personne se situe avant tous les principes d’existences, car c’est une entité consciente doter d’un processus de transformation. Son identité humaine ne relève que des éléments de sa conscience. Dans un monde humain, l’information est humaine quel que soit le sens qu’on lui donne. Au début de la vie, cette information est inconsciente parce qu’elle le doit à un profil génétique d’hérédité, mais le cours de l’existence donne une raison au développement d’une conscience individuelle, qui oblige par les informations, un esprit à sortir de l’inconscience.
Le fonctionnement humain est le résultat d’une suprématie de l’évolution consciente, dans le domaine de la vie humaine. Cette vie est donc abordée au travers de la compréhension d’un mécanisme de sortie de l’inconscience, par l’effectivité d’un fonctionnement humain de nature informationnelle, et ceci grâce à la transformation des perceptions matérielles issues de ce même fonctionnement humain. La vie n’est attachée qu’à la forme des perceptions, pour un humain les perceptions sont exclusivement humaines et l’environnement dans lequel une personne existe, reste de nature universelle. Sa conscience ne peut donc qu’être humaine et universelle.