L’être conscient ou le commandement à soi-même

L’oscillation du point d’équilibre que nous avons détaillé dans l’article précédent permet dans sa partie concrète, d’accompagner la pulsation cardiaque dans l’espace de forme donné aux actions biologiques sans parasiter mécaniquement la fonction de traitement des informations. Nous avons vu que par l’existence d’un organisme, un être conscient se donne la possibilité de vivre un dialogue entre le développement de soi et l’environnement. Celui-ci vient alors nourrir un fonctionnement humain dont le subconscient établit la relation à l’être conscient. Maintenant il nous faut nous poser la question de savoir s’il existe un schéma intentionnel global, qui soit plus pertinent qu’une théorie de l’évolution Darwinienne. Si effectivement, comme nous le pensons, il existe une théorie évolutionnaire qui rende compte d’une façon plus pertinente des différents stades évolutifs au niveau individuel, alors comment faire autrement que de penser l’existence d’un opérateur conscient qui puisse présider à l’évolution individuelle.

Il faut se rendre compte que pour chacun d’entre nous, cet opérateur conscient qu’est l’être conscient, commande réellement à ce que nous sommes. Un Soi majeur peut donc prendre la place d’un Moi conscient en devenant conscient lui-même, au travers des prérogatives universelles de la création individuelle. L’être humain n’a pas de réalité car il est le sujet d’un processus personnel non transmissible. Il dépend pour son fonctionnement d’un contexte relatif, qui est par définition propre à la vie qu’une personne mène. C’est dans ce sens qu’un fonctionnement humain à la teinte d’un fonctionnement personnel, mais comporte l’archétype d’une psychologie évolutionnaire adapté au profil psychique personnel. C’est donc un fonctionnement qui n’a en soi aucune substance et n’est le support d’aucune réalité puisqu’il ne s’identifie à rien sauf à être relatif au vécu individuel.

Mais une personne est aussi un être humain, ce qui ne relève pas d’une identité n’exclue pas le fait d’être à l’origine issu d’une absence d’identité et c’est bien le cas d’une personne qui se voit offrir des moyens de communication, pour établir l’amorce d’un dialogue avec lui-même et son environnement. La relation d’une personne à son être conscient est une affaire de mémoire expérentielle, or les corps physiques ont une réalité tangible dont les organes sensoriels rendent compte. Ces corps sont donc sujets à des propriétés dont souvent, par confusion sémantique, nous assimilons aux attributs de l’être humain. Cela renforce l’idée du ratio d’une conscience sur une inconscience, qui légitimise l’existence d’un fonctionnement pour combler cette distorsion première. Ce sont les corps qui ont des propriétés physiques tant que la conscience ne réalise pas une unité au travers de la métamorphose physique du corps en réalité consciente d’un esprit individuel doué de propriétés d’usage.

Nous avons connaissance d’un patrimoine filial. Nous avons aussi connaissance d’un dysfonctionnement individuel lors de l’expression symptomatique des maladies. Nous savons que la dysfonction est l’œuvre d’une réponse inappropriée à un environnement, dont la distorsion de représentation est générée par un profil psychique dissonant face à une situation qui entraîne des comportements à l’origine de cette mauvaise réponse, du fait des moyens qu’ils procurent. Trois options d’usage sont proposées, la première, changer la situation, la deuxième, modifier le profil psychique, la troisième reprogrammer un fonctionnement pour rendre l’organisme compatible à la situation d’exposition. Dans les faits, si nous retenons l’idée d’une psychologie évolutionnaire, alors une stimulation de prises de conscience permet d’avoir une action conjuguée sur les trois aspects dysfonctionnels sus-mentionnés, en restaurant une mémoire universelle d’un esprit de conscience.

Une reprogrammation d’un fonctionnement n’est pas une intervention qui change le patrimoine filial, mais une approche fonctionnelle par le métabolisme émotionnel qui optimise l’expression fonctionnelle d’un organisme. Cette optimisation fonctionnelle est en accord avec la reconnaissance d’un fonctionnement humain, au travers d’un dialogue qui s’instaure entre le développement d’un soi conscient par l’être qui l’anime, et l’environnement qui est perçu individuellement. Ce qui se restaure est un axe conscient, défini par le fonctionnement humain pour un être dont la ressource psychique est mise à contribution pour apporter les informations nécessaires aux comportements d’un dialogue juste, entre l’environnement et la personne. Une reprogrammation fonctionnelle est donc finalement en accord avec les conséquences d’un fonctionnement humain individuel qui obtient sa finalité dans un comportement global de manifestations fonctionnelles, par la restauration d’une activité physique centrée sur une meilleure gestion de son énergie chimique. C’est pour cela que nous concevons à l’échelle d’un organisme entier, un mouvement respiratoire primaire qui n’est autre que le reflet mécanique de l’activité de la respiration cellulaire de cet organisme.

Ce qui est personnel dans ce processus relève de la ressource psychique à définir un profil le plus approprié possible de l’exercice d’un fonctionnement humain qui lui, est de nature individuelle. Sachant que le fonctionnement humain est ce qui anime un subconscient dans sa possibilité d’établir les conjugaisons fonctionnelles nécessaires aux prises de conscience de l’être conscient, nous sommes donc amenés à mieux comprendre pourquoi naturellement nous sommes amenés par notre être conscient, à nous commander nous-mêmes. À de rares exceptions de conditions de vie idéales, il nous faut une prise de conscience initiale pour nous rendre compte d’un tel processus naturel. C’est normalement le jeu de l’organisation sociale que d’en prévoir pour chacun, en fonction d’un développement des conditions de vie intégrées pour tous, et cela ressort d’une politique publique.

Est-ce déclencher un instinct de survie que de profiter pleinement de cette fonction évolutionnaire ? Oui en quelque sorte puisque l’être conscient à besoin d’un corps physique pour intégrer les lois naturelles du développement. Mais cet instinct n’est pas en rapport avec la vie au sens d’un principe vital, mais avec des propriétés fonctionnelles qu’un corps manifeste. Il existe un rapport étroit entre une conscience individuelle et un corps physique. Mais il existe aussi un rapport entre une conscience transcendantale et des propriétés fonctionnelles d’un esprit faisant corps des expériences qu’il initie. Pour toute personne le fait de commander à soi-même est l’œuvre d’un sujet qui n’est autre que l’être conscient, mais faut-il encore en être conscient au travers de l’esprit de ses actes.

C’est pour cela que toute volonté personnelle peut être vue de deux façons différentes : soit du point de vue du sujet et c’est l’aspect subjectif qui domine dans la perception, soit du point de vue de l’être et c’est l’aspect objectif qui domine dans cette même perception qui fait d’une réalité la somme des expériences conscientes. Donc commander à soi-même c’est gouverner l’information de soi, alors qui préside à cela ? Un intérêt supérieur de soi-même, intérêt qui place la forme humaine des comportements comme le contexte d’un fonctionnement vital dont chaque être humain en manifeste l’expression consciente, ce qui nous amènes à une instance supérieure puisque l’être est le dépositaire de la conscience et non l’humain qui est la forme fonctionnelle de ses comportements.

L’information du monde manque à chacun de nous, mais cela ne veut pas dire que nous ne possédons pas, à titre individuel, une totalité fonctionnelle fidèle à l’image potentielle de ce que peut être une humanité de l’esprit. Alors comment, sans avoir la totalité des informations du monde, nous pouvons instaurer cette totalité consciente ? Par le développement d’une conscience de soi issue d’une connaissance de soi. Comment peut nous apparaître cette connaissance autrement que par l’écoute personnelle d’un ressenti face aux situations que la vie nous fait vivre. Cette mise en situation oblige à des prises de conscience pour évoluer, à la fois par les actions du corps et à la fois par la découverte de nouvelles informations par l’esprit. Existe-t-il un dénominateur commun qui relie ces deux aspects évolutionnaires de la personne ? Oui, la maturité perceptive qui montre à notre conscience l’unité d’un fonctionnement humain qui devient fonctionnement individuel d’une conscience personnelle investie par un être conscient. Par un esprit individualisé et centré, un être devient conscient par l’intégration de l’unité d’un fonctionnement humain personnel sur son environnement.

Comment rejoignons-nous une conscience transcendantale à partir d’un développement de soi ? Par l’effet de matière produit par l’esprit au travers d’une perception des propriétés d’un environnement universel. Ce sont les organes sensoriels, dont l’intégration fonctionnelle en montre les caractéristiques fonctionnelles sous la forme de concepts, que nous devons l’aspect réel de la réalité dans laquelle nous évoluons. Le taux de recouvrement d’un soi avec le fonctionnement d’un environnement, définit le rapport d’une connaissance de soi sur une ignorance de soi. Cela délivre une quantité d’informations nécessaires à l’obtention du recouvrement d’un temps manquant à une conscience transcendantale pour s’intégrer par l’esprit à un être conscient.

Mais pour accéder à une réalité de soi, il nous faut connaître l’intégralité de ce qui fait un être semblable à un Univers observable. Dans ce contexte il ne peut y avoir de principe anthropique fort ou faible à l’origine de la forme humaine, mais un courant vital dont le mouvement est gouverné par un fonctionnement humain dont l’impulsion consciente assure le sens d’une organisation fonctionnelle et dont la nature dynamique nous vient d’un niveau structurel d’une matrice d’espace-corps sur un temps-esprit universel. C’est à l’origine de ce niveau que nous retrouvons les conditions d’une conscience transcendantale, nourrie de prises de conscience issue des expériences personnelles pour un esprit qui s’individualise et se centre au travers d’une transcendance qui l’amène à être conscient.

Nous acceptons une échelle de valeurs dans les trois domaines de grandeur en physique, que nous appelons : macroscopique, mésoscopique, microscopique. Le comportement mésoscopique rend compte du fonctionnement microscopique des structures d’un organisme, quand le comportement macroscopique rend compte des mouvements d’un corps dans son ensemble au sein de son environnement. Si une perception de l’unité d’un fonctionnement humain rend compte de comportements mésoscopiques, c’est parce que la nature de ces comportements qui sont à l’œuvre reflètent une activité conjointe entre des prises de conscience et un espace systémique. Il s’agit donc d’une sensibilité à un micro-mouvement fonctionnel dont le fait de s’étendre à un espace de manifestation, fait d’un comportement la source d’une manifestation d’un être conscient naissant. Nous pouvons donc affirmer que la signature d’une intégration des propriétés fonctionnelles d’un univers, pour la finalité d’un être conscient, se fait sous la forme d’un organisme humain.

C’est par ce processus qu’à lieu l’émergence d’une conscience transcendantale. Ce processus est responsable de l’intégration des matières naturelles telles qu’elles sont rapportées par l’esprit. Les propriétés fonctionnelles de ces matières expriment des organisations qui établissent une neutralité, en faisant office d’effets miroirs sans la nécessité d’une réflexion cognitive, tout en véhiculant des contraintes fonctionnelles contraires à l’environnement local. Cette action globale devient un candidat similaire à la fonction d’un éther cosmique, en manifestant un en-soi des propriétés fonctionnelles qui sont tout à fait compatibles avec le devenir d’un être conscient. Un état de conscience peut donc être un équivalent abstrait d’une mémoire à l’origine d’une structure d’espace-temps dynamique, servant à moduler les différents niveaux d’intégration d’un fonctionnement.

Nous avons donc affaire ici à un mécanisme existentiel qui donne à des corps les possibilités d’accéder à la conscience de leurs êtres. Ces êtres devenus conscients sont non réfléchis au sens propre comme au sens figuré, mais résulte littéralement des possibilités d’un contexte local. Par la nature fonctionnelle de cet éther, la conscience induite ne peut être que potentielle et sans forme par essence. Nous parlons ici de la création d’un vide dynamique plein des promesses de l’expression d’un esprit à la conquête d’un corps qui l’a vu naître. C’est pour cela qu’un être conscient ne peut se réaliser qu’en substance, grâce à l’essence conceptuelle d’un organisme fonctionnel générateur d’expériences conscientes. L’origine des informations qui peuvent contextualiser ces prises de conscience se trouve dans la forme d’une maturité perceptive des corps de connaissance.