L’humain nouveau

Quand nous parlons de l’avènement d’un humain nouveau, nous voulons simplement mettre l’accent sur la transformation de la nature personnelle de l’humain. Ce qui bloque aujourd’hui toute réflexion sur une évolution de l’humain, est le fait de la vision strictement biologique de la vie qui le sous-tend. Le comportement d’un organisme vivant ne se comprend aujourd’hui, que par la socialisation de ses rapport à un environnement qui se dit sociétal. Il nous faudrait accepter que l’humain ne soit qu’un mammifère comme le sont les différentes espèces animales, qui ne sont décrites qu’au travers d’un comportement anthropomorphique de l’esprit, puisque nous considérons encore l’animal comme un reflet frustre d’un ancêtre de l’Homme. Suprême erreur, qui nous fait investiguer la santé de l’humain qu’au travers des programmes de recherche d’une compréhension biologique, dont les réticences éthiques nous interdisent de pratiquer des expérimentations sur les humains eux-mêmes, ce qui nous rend bien commode l’existence des animaux. La symbolique de ceci n’est pas très flatteuse, ni pour les animaux car ils sont bien autres que ce que l’on en juge, ni pour les humains qui ne peuvent en aucun cas espérer se voir reconnus pour et par leurs propres aptitudes.

Nous laisserons ici les considérations politiques qui font que cela c’est installé de cette façon, plutôt que différemment. Ce qui nous intéresse ici, est ce qu’une vision systémique de la vie peut nous apporter comme perspective d’un nouvel établissement des possibilités humaines. Cette démarche tend à promouvoir une recherche fondamentale de conscience comme moyen d’assumer un réalisme vital. Cet état de fait nous fait dépendre d’une compréhension profonde d’un fonctionnement de la nature physique de l’univers, pris comme un super-organisme vivant dont le fonctionnement humain rend compte par son intelligence comportementale. L’esprit est un processus dynamique comportant de multiple couches fonctionnelles inhérentes à la nature non-physique de la conscience. Celles-ci sont l’expression des espaces donnés par les différentes manifestations du temps, celui-là même qui fait la texture des expériences humaines. Il est donc incorrect de différencier l’espace-temps de l’expérience humaine, comme le font les physiciens car ils se retrouvent alors devant une incomplétude face à l’incompréhension des origines de cet espace-temps, ce qui les obligent à le faire naître d’un domaine mathématique.

Dans toute démarche scientifique sur la vie individuelle, il nous faut vraiment abandonner la vision de l’existence d’une flèche temporelle d’un passé-présent-futur, sinon nous passons strictement à côté d’une possibilité de comprendre la vie comme l’organisation fondamentale d’un accès à la conscience profonde, et ce pour toute existence. Le raisonnement intellectuel n’a rien d’une abstraction froide, à la seule condition d’obéir à cette recommandation. En arithmétique, fondement du calcul de toute mathématique, la signification du zéro est trompeuse. En effet par l’adoption logique actuelle, nous avons ceci : 0+0=0, 0-0=0, 0×0=0, 0÷0=0, zéro ici ne satisfait qu’à la vision d’une absence de quantité, d’un vide ou d’une nullité. Mais est-ce vraiment juste de se limiter à cette signification ? Non, car cela montre que nous partons d’un postulat, celui d’une création conceptuelle nécessaire à l’édification des représentations symboliques, désengagées a priori de toute réalité naturelle individuelle. Nous aurions ainsi des possibilités générées par le calcul, mais seulement à partir de ce que l’on connait ou de ce que l’on se donne comme moyen pour simuler ce que l’on veut connaître. Cette position méthodologique ne peut satisfaire le cas où nous voulons nous rendre compte de ce qui anime fondamentalement chacun des récipiendaires d’une vie, parce qu’elle ne serait que présupposée où escomptée par l’adoption de cette méthode. Pour la techno-science elle demeure valable, mais elle est fausse pour rendre compte d’une vie individuelle.

La signification de ce zéro peut être différente si nous acceptons qu’il soit représentatif d’un espace ouvert à la découverte, ce qui délivre des conséquences logiques différentes. Prenons l’opération logique  » ÷  » dans ce changement de paradigme, car c’est le plus éclairant mais nous pouvons l’appliquer sur les autres opérations. Donc si 0÷0=0 ne représente que la seule solution alors 0 ne vaut que 0. Cette valeur représente l’unité dans notre schéma autour de laquelle s’articule toutes les positions où 0≠0. Ainsi nous aurons une infinité de possibilités sauf celle de 0÷0=0. Dans le cas où 0≠0, le premier 0 est soit issu d’une suite de nombres positifs soit d’une suite de nombres négatifs que nous associons au deuxième 0, qui peut être issu de-même ou inversé ce qui nous donne cette infinité de possibilités de signification du 0 au résultat. Ce ne sont que des possibilités, dont les valeurs pourrons prendre une infinité de positions dans la suite des nombres naturels.
Mais cela nous démontre que l’on ne peut transposer les moyens d’une connaissance consciente d’une réalité d’un expérienceur à un autre, qu’il soit de l’ordre d’un phénomène ou d’un être vivant, car une opération mathématique abstraite ne peut en faire qu’une représentation. Alors oui nous pouvons calculer une représentation fonctionnelle pour tout objet artificiel, mais jamais nous ne rendrons compte d’une expérience consciente à la place d’un autre, sauf pour des représentations abstraites comme dans les expériences scientifiques. C’est ce constat qui nous conduit à reconnaître dans l’unité un contenu existentiel et qui permet de ne rien escompter d’une vie qui ne soit pas la sienne propre. Faire autrement implique une manipulation, ce qui sort de la possibilité de connaissance liée à la fonction consciente.

Puisqu’il existe un espace ouvert par la signification du zéro, nous pouvons donc adopter le rapport d’espace-temps comme le moyen par lequel une fonction consciente produit l’intégration de l’expérience humaine. Cette intégration est fonctionnelle par la nature des produits délivrés par l’intelligence comportementale, elle-même définie par la nécessité de faire conscience pour une entité, de vivre ce que l’inconscience de sa dynamique vitale lui ordonne de vivre. C’est en premier le schéma fonctionnel des conditions universelles qui en impriment la direction, puis vient le schéma de l’espèce vivante, puis le schéma épigénétique de cette espèce qui fait unicité de cette vie plutôt qu’une autre. Enfin vient le schéma social qui imprime à la vie un conditionnement culturel apportant les moyens cognitifs d’interprétation de la réalité, au travers de valeurs communes. Ne reste qu’un déclenchement d’une conscience de groupe à inséminer dans l’esprit individuel l’ouverture d’une conscience personnelle, germe de toute réalisation. C’est à ce moment là que seule la méthodologie rigoureuse d’une intelligence, peut conduire à l’affranchissement progressif des schémas mis en place par l’inconscience d’une vie, ne connaissant pas elle-même les conditions réelles de son origine. Ici entre en jeu le développement d’une conscience de soi, qui ne peut ouvrir que sur la connaissance des conditions de vie d’un univers et qui donne à l’Homme les moyens conscients de sa réalité personnelle.

Aujourd’hui le schéma qui doit être le nôtre, est de reconnaître dans la vie systémique les moyens de prendre en compte une constitution physique de nature électrique à l’origine de notre organisation vitale. Cela laisse au domaine biologique de l’organisme, un moyen de se doter d’une gouvernance au travers d’une communauté d’intérêts fonctionnels des cellules composant le corps physique. Ces intérêts pourront alors commander eux-mêmes aux nécessités d’évolution du corps, pour une adaptation à un environnement physique qui se transforme. Le champ de manifestation corporelle est dépendant d’un niveau de conscience induit par la transformation personnelle. Celle-ci est déduite parce que perçue par une compréhension intellectuelle plus efficiente et pertinente, face aux prérogatives vitales d’un fonctionnement humain conforme aux conditions évolutives d’un fonctionnement universel.