Nulle connaissance n’est a priori utile pour prendre conscience car les connaissances sont le produit des expériences conscientes, donc il ne s’agit que de prise de risque individuels et là il s’agit d’un calcul stratégique entre ce que l’individu veut et ce qu’il peut faire ou penser. Pour agir il faut de l’information, mais il est faux de vouloir rechercher cette information dans l’environnement car de toute évidence cela met les conditions de vie au premier plan et installe une hiérarchie de ressources, qui ne sert que l’autorité en place. L’information n’est authentique que dans le sentiment de soi, ce qui génère comme seule responsabilité individuelle, le désir de connaissance de soi et de son environnement comme moteur d’une vie que l’on veut être sienne. Au centre d’une vie personnelle, il n’y a ni déterminisme ni liberté , il y a le choix d’une philosophie pratique intuitée par tout ce qui fait déjà soi auparavant, c’est le stade auquel l’individu est arrivé dans sa vie et dont il a conscience.
L’humanologie en tant que philosophie pratique met en conscience une trajectoire individuelle qui pour aller à l’un passe par l’autre et inversement. Il faut donc combiner l’espace et le temps, ce qui est affaire de l’esprit. Jusqu’à nos temps modernes, l’esprit en tant qu’oeuvre d’un langage commun, était le produit d’un peuple, puis d’une nation, puis d’une société et maintenant que le projet sociétal éclate vers un projet monde, l’humanité n’a pas d’autre choix que de devenir individuelle. Non seulement les capacités de prises de conscience lui sont constitutionnelles par l’architecture fonctionnelle du cerveau, mais les capacités d’information de soi le sont aussi par l’existence de capteurs sensoriels dédiés au seul corps par le jeu articulaire des sutures crânio-faciales du squelette crânien.
C’est l’existence de cette micro-mobilité crânienne qui rend compte de l’état mésoscopique du corps individuel quand les comportements macroscopiques renvoient aux comportements micro-biologiques dont le ressenti se fait voir au travers des sentiments personnels. C’est sur cette intelligibilité potentiellement consciente, que l’humanologie s’appuie pour comprendre et aider toute personne dans son mouvement d’auto-détermination. Parce que cette psychologie est de l’ordre de la responsabilité individuelle, ce qui en fait un comportement qui relève d’un choix personnel. Pour accepter cette chose, il faut parfaitement bien comprendre ce qu’est un choix et pourquoi il est qualifié de personnel.
Un choix est un comportement initié par une ou des décisions qui ne peuvent être prises que par la personne elle-même. Seule une compréhension de la volonté individuelle peut nous en apporter une réponse claire. La volonté est l’exercice d’un pouvoir personnel qui peut être issu d’un soi personnel, d’un soi collectif ou d’un soi autre que soi-même c’est-à-dire d’une tierce personne. Nous avons déjà vu ailleurs que seule la clôture par l’effet de conscience donne matière à la séparation entre une intériorité et une extériorité individuelle.
Il faut donc donner la possibilité d’une prise de conscience qui assure une liberté complète à l’initiative des comportements individuels. Il revient donc à l’âme de la chose en soi, en l’occurrence l’objet d’un centre, de libérer l’esprit dans la reconnaissance d’un environnement évolutionnaire. Ce déchargement est de fait, l’expérience initiale d’une première prise de conscience par l’esprit, de la naissance d’un corps du fait du sentiment d’une source unique de soi-même, par l’appropriation progressive d’un environnement par la vie de relation . La thèse humanologique aide à comprendre cela, et si cela ne suffit pas, l’humanologue est là pour l’actualiser.