L’instance naturelle du corps et la réalité concrète de l’esprit relèvent de deux domaines distincts mais interdépendants, car la pratique du second ouvre la porte d’expression du premier, ou la ferme. La nature du corps est douée d’une sensibilité qui lui permet d’intégrer la totalité de son milieu en triant, organisant et administrant les données de son environnement naturel. Cette sensibilité est de nature physique et donne lieu à des fonctions dont les différents niveaux de complexité du corps montrent les aspects conscients. C’est alors que la conscience démontre sa neutralité par la reconnaissance inconsciente de tous les niveaux organiques du corps, au travers des réactions physiques caractérisants toutes les fonctions biologiques de l’organisme. Or, ce qui se passe dans les opérations chimiques sont dus aux propriétés physiques des éléments qui composent les structures élémentaires qui participent à ces opérations chimiques. Nous pouvons donc imaginer que la conscience est le phénomène qui apporte le sens à ce qui est formé au sein d’un corps physique dont elle est le reflet.
Au bout du compte nous pouvons réellement nous demander s’il existe vraiment des déterminismes ou si ce constat n’est pas tout simplement construit par notre esprit. En effet au-delà d’un déterminisme, il y a en amont une inertie qui fait sens. Mais plus en avant dans notre analyse rationnelle, avant cette inertie il y a un mouvement dont aucune direction n’est a priori privilégiée. Donc si notre corps est le récipiendaire des faits naturels, rien n’empêche de le considérer comme le contenant d’un champ d’énergie au même titre que son milieu dans lequel il est immergé. Nous savons que le vacuum physique est en fait un plénum rempli de particules de haute énergie et de faible masse que sont les neutrinos émanant de l’activité du grand espace et de ses constituants. Par l’opération d’une raison rétrograde il peut être permis de penser que l’esprit puisse être une organisation de comportements fins de la nature informationnelle de son milieu, communiqué par ce milieu et dont la conscience n’est pas encore individualisée (galaxie, planète, peuple, société, culture, religion). Nous aurons alors la constitution d’une double instance, à la fois naturelle et artificielle par la conscience et qui pourrait faire l’être humain par le biais d’un corps à développer et d’un esprit à naître.
Comme le corps, l’esprit doit filtrer, organiser et administrer pour constituer une personnalité qui devient le double administrateur du corps naturel. Donc, il y aurait pour la personne plus de raison de faire que de raison d’être, car pour l’être, le corps naturel en assume le rôle. L’esprit personnel naît pour combattre des représentations de la Réalité qui sont soit obsolètes soit contradictoires grâce à une conscience personnelle. Le gain de cette bataille est d’obtenir un statut de moindre contrainte physique qui permette l’obtention d’un confort de vie individuelle. Le gain de liberté est alors jugé comme relatif entre deux situations qualifiant un avant et un après. Nous constatons que la solution la plus sage est de le faire dans sa propre vie, ce qui nous engage à nous demander si la constitution corporelle n’a pas pour objectif d’avoir ce comportement vital comme moyen de survie, ce qui peut donner une explication à l’origine d’un système immunitaire. La personne doit donc pouvoir comprendre qu’elle doit ses capacités de vie à son corps et ses facultés d’espérance de vie à son esprit.
Ce que nous voyons dans l’interdépendance de l’esprit et du corps, est cette tendance au maintien de l’équilibre physique, qui entraîne la mise en fonction des différents organes du corps pour lutter contre un déséquilibre énergétique par les comportements, en activant un processus vital qui fourni l’énergie de l’esprit. Si par ce fait nous empruntons continuellement à notre milieu pour satisfaire à la réponse d’une intégration à un milieu plus vaste, alors il va exister au sein de l’esprit personnel une non-réalité nourrie par les réalités connexes de l’expérience relationnelle dans le milieu le plus contraignant. Cette non-réalité place toujours l’esprit au début de rien en son sein, mais qui n’est pas vide de sens. C’est parce qu’il nous faut reconnaître que nous sommes fait par ce que nous ne sommes pas (venant des réalités connexes), qu’une conscience personnelle devient nécessaire. Mais puisque notre corps physique existe déjà, n’a-t-il point en potentiel les possibilités de prise de conscience ? Il semblerait que oui, car le processus de prise de conscience relève d’un code comportemental fin appliqué lors du croisement dans l’esprit d’un apport de ce qui fait corps en nous (les sentiments de soi) et la perception des contraintes du milieu par la reconnaissance de leurs conscience d’existence. Cet instant de vie personnelle à laquelle correspond une prise de conscience, est-il le fruit d’un calcul universel ?
Oui, si nous considérons que l’expérience personnelle objective ne relève pas d’une conscience première, mais seconde à l’expérience de soi. Au-delà de l’expérience de l’image objective qui confère à celle-ci l’existence d’une conscience individuelle, l’expérience des sons est fédérée par des consciences inconscientes des différentes entités fonctionnelles du corps, qui placent en l’esprit l’omniscience d’un langage vital d’une identité individuelle qui relève de l’universel par les constituants mêmes du corps. Cette identité universelle est souveraine car elle situe le corps dans la réponse première à un milieu éthérique de l’espace que constitue le plénum des neutrinos. Il semble bien alors que les molécules d’ADN, qui sont les actrices de la constitution humaine et vivante, engramme le code d’une réalité qui fasse réponse au plénum (l’éther fluide de l’espace), par la naissance d’une identité universelle, l’espèce humaine. Les prises de conscience sont donc la seule et unique possibilité de cette identité universelle de devenir consciente par des opérations d’interaction avec un milieu constitué d’une multitude d’identités universelles.
C’est pour cela qu’en conclusion, nous pouvons affirmer que la réalité concrète ne se situe pas en dehors de nous-mêmes, en tant que personne, mais à l’intérieur de nous par le façonnage de notre esprit. La matière objective de notre environnement n’est donc bien qu’un effet de perception de matière, entièrement conçu par le degré d’une perception psychologique. Cela nous confirme que le lieu de l’évolution se situe bien au sein d’une psychologie évolutionnaire et non dans le duel d’une sélection/mutation aléatoire favorisant le plus apte dans un milieu, celle-ci n’étant qu’une adaptation.