L’instinct de la matière

Au plus profond de l’examen individuel, ce qui fait sens pour un être humain est sa matière. Il semble bien pourtant qu’un être humain se comporte d’une façon qui fasse penser, à la manifestation d’un instinct de sa matière. 80% du sang organique transite par la moelle osseuse, cela veut dire que l’immunité est l’interface entre le corps physique et son environnement. L’immunité individuelle est la fonction biologique qui établit la différence entre le soi et le non-soi personnel, ce qui revient à dire que l’unicité individuelle, qui est le support de la personnalité, est la véritable propriété immatérielle responsable de l’intégrité corporelle.

Ainsi donc, nous pouvons faire la relation entre la construction de soi et l’unicité psychique. Nous tenons ici une possibilité de définir le rôle exact du cerveau, comme concepteur et organisateur du Soi, ce que lui confèrent les facultés supérieures dans l’interaction entre les fonctions cognitives et le psychisme responsable des affects. Ce monde réel est en fait l’expression d’une détermination, dont l’ordre émane du monde quantique que l’on suppose aléatoire et probabiliste, alors qu’une compréhension infra-quantique nous apporte la preuve qu’il est fondamentalement déterminé par le monde réel. Parce qu’au-delà de la constitution du Soi, un esprit indépendant permet au corps de convoquer les ressources nécessaires à son évolution adaptative.

En effet la constitution corporelle est faite de matière, donc d’atome dont les lois du comportement sont formalisées par cette science, il est alors raisonnable de penser qu’un cerveau puisse organiser le recrutement de ces ressources physiques, pour délivrer les informations nécessaires à la bonne tenue d’une configuration organique fonctionnelle, substrat relationnel d’un corps vivant. Il ne faut pas oublier qu’un corps physique est un corps matériel, dont la constitution doit permettre d’établir une relation constante avec un monde dont les éléments constitutionnels sont issus des propriétés physiques de la matière. Si nous voulons qu’un corps s’inscrive parfaitement dans son environnement physique, il faut lui donner la totale liberté d’adaptation qui seule peut lui fournir l’exacte demande de sa vie. La vie d’un corps physique dans son environnement est une chose, mais elle est non suffisante pour expliquer la complétude évolutive de son adaptation.

Pour cela il faut pouvoir impliquer les conséquence énergétiques de son fonctionnement, qui par les différentes voies de relation , vont irriguer un métabolisme cellulaire. Il ne reste plus qu’à l’organisation systémique du corps de faire transiter l’ensemble des informations de constitution, qui vont d’une représentation cognitive de soi-même, à l’offre organique d’énergie, et permet aux cellules de se configurer au plus près de leur constitution informationnelle, due aux différents appareils génétiques que représentent l’ADN mitochondrial et l’ADN nucléaire. C’est ici qu’il nous faut préciser ce que l’on entend vraiment par intrication quantique et réalité individuelle. Nous, nous disons qu’il est dans le monde macroscopique, sous la forme d’un espace-temps dédié aux phénomènes naturels, et que le réel est le produit du monde macroscopique par le monde microscopique.

Dans le cas d’un être vivant, le monde mésoscopique est le monde organique, c’est-à-dire le monde des molécules biologiques. Nous pouvons donc nous attendre à ce que des fonctions cognitives soient à l’origine de la réalité du monde mésoscopique, réalité introduite dans le monde macroscopique de notre réel intelligible. Il faut bien comprendre qu’il n’y a pas que le vivant qui soit constitué de molécule, tout l’ensemble des phénomènes naturels est un vaste jeu moléculaire, dont les propriétés physiques sont directement issues des catégories atomiques, c’est-à-dire du comportement des atomes .