Avant toute chose, il nous faut préciser que la conscience d’un fonctionnement de l’esprit trouve son fondement dans les informations venant d’une connaissance de soi. Cela fait du concept d’information une partie finie d’une connaissance potentiellement infinie. Le fonctionnement de l’esprit devient ainsi le processus qui agrège les données de conscience, pour instaurer les conditions d’une nouvelle information de soi. Celui-ci rompt la perception approximative de cycles naturels, et ouvre sur un aspect aléatoire d’un hasard qualifiant la venue d’évènements qui conditionnent l’existence d’un libre-arbitre individuel. Pour chaque percept résulte alors des choix qui orientent notre vie individuelle en délivrant un sens contextuel.
À un monde gouverné par le hasard succède un monde sans état autre que celui d’être conscient, pour chacun d’entre nous, du rôle précis de nos actions sur notre environnement. Est-ce concevable, et peut-on réellement penser au préalable le monde comme hasardeux ? Si ce que nous percevons est au demeurant ce que notre esprit est à un instant T, alors imaginer qu’il n’existe pas en nous de molécule d’ADN responsable des états fonctionnels de notre esprit est absurde, puisque nous arrivons à pouvoir identifier les structures responsables de ces états. Cela prouve bien qu’elles ont une réalité tangible, sans parler des manipulations que nous pouvons faire sur elle, et qui démontre qu’elles sont bien réelles. Mais par contre, est-ce que l’ADN est bien le support de l’identité humaine que nous pouvons aborder ici ? Laissons-nous juste aller à penser un monde de hasards, et voyons où cela nous mène. La première remarque que nous pouvons faire au sujet de cette molécule est qu’elle vieillit. Sa sollicitation dans le cours du temps montre une altération lors des divisions cellulaires qui porte sur l’intégrité même de l’ADN. Le temps montre que l’efficacité physique va en diminuant quand les propriétés biologiques faiblissent. Alors une question : ne fait-on pas une erreur d’interprétation lorsque l’on attribue une responsabilité à l’ADN dans le vieillissement dû au temps qui s’écoule ? Pour pouvoir répondre à cette question, il va falloir présenter sous un autre angle les rapports existant entre les actions, les états, le temps et l’espace. Mais aussi comprendre qu’un fonctionnement de l’esprit ne dépend pas d’un ADN, mais que celui-ci dépend de lui pour exister.
Les scientifiques ont démontré une chose importante sur le rapport existant entre un comportement macroscopique, en l’occurrence la viscosité d’un liquide, et des constantes universelles fondamentales établies en physique pour évaluer les mesures dans notre réalité physique ordinaire. Ils ont prouvé que ce comportement évoluait dans le temps en fonction de l’utilisation de ces constantes. Ce qui établit qu’un comportement macroscopique peut être compris, donc devenir conscient, dès lors que nous établissons une relation entre des comportements universels et des comportements individuels. Il est bien évident que ce qui se passe pour un comportement se passe pour tous les comportements physiques, puisque cette généralisation ne fait que montrer la validité que nous faisons bien partie d’un tout ce que l’expérience nous démontre.
On n’est amené à ne rien penser quand il n’y a plus de mouvement, car le mouvement n’existe que par le fait d’être la manifestation des actes quelle que soit la nature du contexte d’une entité agissante. Quand bien même celle-ci puisse être dépendante ou indépendante d’un contexte, l’action se manifeste toujours par du mouvement. Dans les faits, un acte est une quantité d’un mouvement brut. Mais pourquoi s’oblige-t-on à penser par actions successives, alors que la notion même de quantité n’est pas indispensable pour être conscient ? Ce que nous voulons montrer, c’est que la richesse potentielle d’une identité ne vient pas seulement des réactions à un environnement extérieur, mais aussi de la possibilité d’être une émergence d’une nouvelle orchestration des phénomènes venant des propriétés du temps et de l’espace conscient, par l’exercice des choix d’un libre-arbitre. C’est cette possibilité qui fait toute la différence, car elle relève de la stricte responsabilité d’un esprit apte aux prises de conscience, et dont la réalité organique passe au travers d’une cinétique des complexes biomoléculaires cellulaires. Ceux-ci sont initiés par des décisions personnelle sous la forme de comportements fonctionnels autonomes.
La réalité du fonctionnement de l’esprit donne sur une conscience ouverte. Ce qui permet de relever le fait que les matières soient d’un ordre de complexité d’un ici et maintenant. L’essence du monde peut alors se retrouver dans un fonctionnement humain, grâce à un esprit de conscience qui délivre la personne de son attachement au contexte qui l’a vu naître, pour comprendre l’existence même de son corps physique. Si la figure du cycle est une approximation, comme nous le pensons, et comme semble le démontrer le phénomène de précession en cosmologie, alors la notion de quantité est une approximation puisque le cycle n’est qu’une information de surface d’une solution abordée extérieurement. Cela est, en outre, ce qui fonde aujourd’hui la notion d’information, par la présence ou l’absence d’une quantité identifiée comme une valeur de mesure. Ainsi, la rupture d’un cycle par le phénomène de précession démontre l’approximation faite par la mesure d’une quantité, et rend approximative la notion de nombre quantifiant celles-ci, qui ne sont qu’artificielles puisque approximatives. La statistique ou les probabilités ne peuvent pas être des outils pertinents pour rendre compte des réalités sous-jacentes aux prises de conscience. Ce qui fait de l’ouverture des cycles un simple mouvement en spirale, seul comportement naturel que l’on observe dans la dynamique des phénomènes.
L’élément le plus important à accepter dans ce nouveau paradigme, c’est que la superposition d’état permise par le concept de cycle n’est pas pertinente pour rendre compte d’un réel. La notion de prédiction devient dès lors impossible à faire avec précision, ce qui rend le principe d’action incertain. Ce qui découle de ceci, c’est que nous pouvons donner une définition précise de la conscience : un état de non-action, soit une immobilité contenant potentiellement toutes les mobilités manifestées par les phénomènes comportementaux. Cette erreur d’interprétation méthodologique faite par l’utilisation de l’incertitude est due à la méconnaissance de la nature du temps dans l’émergence des faits physiques. Le principe d’incertitude, qui stipule la double nature d’un élément physique sous la forme d’un corpuscule matériel et d’une onde, n’est qu’une approximation de la réalité phénoménologique. Elle ne relève que de l’application d’un calcul de probabilités découlant d’une application statistique des mesures rendue possible par un formalisme mathématique non intuitif. C’est l’antithèse du résultat obtenu par l’exercice d’un libre-arbitre individuel œuvrant dans la précision d’un choix personnel. Rien d’approximatif ne se passe dans la réalité humaine, car celle-ci représente la démonstration d’une précision naturelle à faire monde de soi.