Pour cela faisons appelle à deux illustres penseurs d’une époque révolue, Goethe et Newton. Ces deux personnages ont fait, entre autre chose, des expériences notables sur l’origine du spectre des couleurs qui les ont amenés à deux constats opposés. Goethe, montre par l’expérience que l’ensemble des couleurs apparaissent dans la zone de transition entre l’obscurité et la lumière, alors que Newton montre que les couleurs sont le résultat d’une diffraction de la lumière blanche. Nous allons utiliser ces deux points de vue opposés mais néanmoins justes, pour expliciter le fond métaphysique de nos comportements comme ceux de toutes choses.
Nos comportements expriment, en apparence, ce qui est profond dans l’idée qui les sous-tendent. Grâce à cette manifestation apparente nous pouvons remonter vers l’intentionnalité et les propriétés naturelles de nos comportements (ce que d’autres appelleraient l’essence des choses), pour dire quelque chose de nous-mêmes. L’avantage d’une telle possibilité est de pouvoir révéler nos propres déterminismes qui sont à l’origine de ce que nous sommes. Mais à contrario, c’est un début de rien pour soi (dans le sens où rien ne remplace l’intentionnalité venant de soi, une absence positive comme un en-soi se manifeste de la sorte). Ainsi par conséquent, ce processus rétrograde instaure une procédure d’individualisation, dans le temps, de la conscience immanente vers ce qui était le centre de soi-même. Dans ce cas de figure, nous percevons qu’il faut « lâcher » ce que l’on croyait être soi pour découvrir ce que nous sommes.
Cela nous amène à la question de savoir, de quoi la conscience immanente est-elle représentative exactement ? Surement de choses qu’elle matérialise (au sens de donner à manifestation), par l’absence de lumière physique (sens propre et figuré du terme) et que l’on ne connait pas. Derrière la conscience immanente, il se peut qu’il y ait une réalité ou pas, connaissable ou inconnaissable. Mais si ce n’est pas une réalité, qu’est-ce que cela peut bien être ? Il est curieux de constater une certaine similitude avec la déduction que l’on fait dans la cosmologie, avec la probabilité d’existence d’une matière noire et d’une énergie noire, observables seulement par leurs manifestations d’antigravité et de répartition de l’énergie dans l’espace cosmique.
Cela nous amènes à une autre hypothèse de travail ; que le fondement métaphysique des comportements physiques des constituants de l’être humain vivant, soit le fait d’un comportement d’interférence des ondes venant de l’espace profond (aussi bien dans la trame des constituants de notre corps que de tout ce qui peuple l’espace physique) combinées avec des ondes physiques provoquées par le fonctionnement de notre constitution corporelle. Dans cette hypothèse, Goethe aurait raison sur Newton en montrant que les couleurs du spectre lumineux prennent leurs origines dans la transition de l’obscurité à la lumière (sens du temps). Ce qui n’empêche pas la manifestation du spectre de couleur par diffraction d’une lumière blanche au travers d’un prisme transparent, mais ne relève ici que d’un artefact technologique.
La conclusion de ceci nous amènes à beaucoup de prudence quant à notre approche de la réalité humaine. Notre compréhension essentielle de ce qui fait nature humaine est liée à un protocole de connaissance issu de l’analyse des causes qui constituent nos dysfonctions et nos pathologies. En réalité il y a peu de connaissances en dehors du processus d’analyse et de synthèse pratique, pour dégager les conditions intuitives de la façon dont nous sommes réellement constitués. Pour cela il faut s’essayer à la découverte consciente de notre propre constitution, dans l’exercice de nos vies quotidiennes. Cela s’appelle penser sa vie ou son existence, et les connaissances acquises ne sont vraies que pour celui qui les découvres au sein de ce qu’il est. Il est toujours possible d’inférer à partir de ces connaissances, voir d’induire, mais cela reste toujours une transmission comportant des biais. Cela nous fait dire qu’il n’y a pas de connaissances vraies sans connaissances authentiques qui ne soient celles de l’explorateur de lui-même.
Il est évident qu’aujourd’hui notre société à besoin de cela, car de nos jours se pose hardiment la question pour soi-même, du moteur réel de nos actions. La valeur de nos comportements ne suffit plus à authentifier la justesse de nos décisions, car notre vie quotidienne n’a pour l’instant qu’un sens collectif. Donc toute connaissance sera relative à des intérêts trop particuliers qui ne s’appuient pas sur un fondement conscient de ce pourquoi nous existons, mais plutôt sur des intérêts corporatifs. Il ne nous reste plus qu’à découvrir sur quelle instance fondamentale et majeure découle ce processus explicatif.