Réaliser son humanité, c’est répondre à la question du pourquoi de l’existence d’un corps humain. En effet au regard d’une philosophie de l’utilité, une simple vie en tant qu’opérateur d’expériences suffirait. Ce qui avantage une humanité est le renvoi à un sens transcendantal conscient, et cela pour chaque personne, qui est due à la possibilité d’ajustement de l’ensemble de ses comportements. Donc ce que nous devons communiquer, c’est que nous sommes tous des personnes humaines, mais comment ? En tenant compte du sens des réalités, quelles que soient leurs formes ou leurs natures, et leurs conséquences comportementales. Dans notre existence personnelle d’humain, chaque chose est perçue comme un symbole, un sens d’une action potentielle, en fait un verbe réalisé. Et qu’est-ce qu’un verbe réalisé si ce n’est la définition d’un état conscient d’une réalité, dont la signification conventionnelle ne stipule pas autre chose que l’auteur et son acte. Je suis l’auteur qui se définit par ses actes.
Pour tout être vivant ou non, une relation au monde environnant n’est pas autrement définit que par une communication. Celle-ci est un potentiel d’accord sur un état conscient. Il faut pouvoir envisager un au-delà au concept de matière physique, car celui-ci enferme l’expérience dans le seul geste technique, et ce envers tous les types de relation au monde. Pour un matérialiste, la Nature n’existe pas car seule la connaissance scientifique que l’on peut en avoir a du sens, mais est-ce si rationnel que cela ? Le concept de matière vient d’une approximation de l’expérience sensible dont on oublie l’essentiel, que chaque expérience sensible est la conséquence d’une interrogation d’une conscience potentielle par un esprit sur son environnement. Ce que nous renvoie l’expérience est à la hauteur du temps manquant à une conscience, pour se défaire d’une inconscience liée à une ignorance d’une cause qui doit mener à l’acte. Avoir raison de faire ceci ou cela ne veut pas dire pourquoi l’on fait ceci ou cela, mais seulement comment nous faisons cela, c’est-à-dire pat conscience ou inconscience. C’est donc l’accession aux phénomènes conscients qui est la clé d’une maturité perceptive des phénomènes, ce qui nous renvoie à la question des réalités de ces mêmes phénomènes et ce pourquoi ces réalités sont les véritables enjeux des prises de conscience.
Venons en aux résultats de ces prises de conscience, l’existence exclusive des phénomènes physiques, saisis dans le présent de leurs états et que l’esprit interroge. Comment peut-on en arriver à cette conclusion ? C’est la problématique sur l’existence de la matière noire en Physique fondamentale qui nous mets sur la piste. Le fait que nous puissions avoir l’ébauche d’une compréhension du fonctionnement de l’Univers est due au calcul de répartition, entre ce que l’on appelle la matière ordinaire et la matière manquante, et ceci pour l’explication d’une dynamique de l’Univers. Si après tant d’années de recherche, cette matière noire manque à l’observation, c’est peut-être qu’elle n’existe tout simplement pas physiquement, mais seulement sous la forme d’un concept. Si c’est le cas, alors nous pouvons nous demander si la matière ordinaire existe réellement ou s’il elle n’est pas elle aussi une réalité conceptuelle, c’est-à-dire une virtualité.
N’oublions pas que la Physique quantique nous décrit un comportement de l’énergie qui se passe très bien du concept de matière, pour nous décrire des états physiques que l’on attribue à des processus de réduction des paquets d’ondes de probabilités, en clair un mécanisme d’effet de collapsus. Nous voyons ici qu’il est fort possible que la réalité matérielle n’existe que sous certaines conditions, celles qui rendent possible les collapses par matérialisation, mais que dans son ensemble, seuls existent des comportements probables de l’énergie, qui peuvent induire masse et mouvement, seulement quand ils font sens pour un contexte. Lorsque ces comportements sont compris, ils forment une conscience objective et lorsqu’ils sont incompris, ils demeurent dans une inconscience dont l’ignorance de leurs comportements définit le hasard.
Pourquoi cela nous intéresse-t-il en humanologie ? Il semble évident que l’environnement qui forme le contexte d’une conscience objective, est d’une part le résultat d’un fonctionnement humain, et d’autre part représentent les différents corps physiques qui peuplent cet environnement. Le fait qu’il faille dépasser le concept de matière et se concentrer sur les différentes manifestations de l’énergie, fait intervenir les concepts d’espace et de temps dans l’équation existentielle d’un fonctionnement de perception. Ceci réunit à la fois les capacités d’un fonctionnement humain et les différents objets de son environnement. Si la santé devient exclusivement une affaire de perception de la réalité, pour un contexte humanologique, alors il est possible de transformer un esprit personnel en un fonctionnement humain, dont la finalité va être de produire des états de réalité. Celui-ci articule à la fois des dispositions comportementales physiques issues de son passé et à la fois, des dispositions d’attention à un temps manquant pour faire conscience individuelle d’un état présent, par des informations venant d’un futur.
Ce qui est en jeu ici, sera la possibilité de reconnaître du temps et de l’espace grâce à leurs manifestations respectives sous la forme d’information, pour en faire émerger des réalités d’états indépendants. C’est ici que se révèle la nature des phénomènes physiques et plus particulièrement leurs mécanismes d’émergence, qui ne sont rien d’autre que des projections analogiques de soi, ignorantes des matières qu’elles recèlent. Celles que l’on retrouve précisément dans la description quantique par des effondrements d’onde lors de la mesure des phénomènes. À ce stade, rien ne nous dit que la réalité de soi ne soit pas la conscience du non-soi, ce qui assimilerait conscience et réalité humaine.
C’est ainsi que l’expérience sensible nous montre une réalité physique, des matières sous forme de sensations. Comment sommes-nous rentrés dans le paradoxe d’une matière sensible corrompue par son intelligibilité ? En plongeant notre esprit dans la nature même de ce paradoxe. En premier, il faut accepter de penser que c’est à l’idée d’une réalité physique, que nous devons d’opérer un détachement possible de celle-ci par une conscience. Pourquoi ? Parce que l’expérience d’un corps à soi est la première des expériences sensibles dont nous pouvons avoir conscience. Cela veut dire que toutes les réalités sensibles ne sont que des constructions de l’esprit que l’on doit au pouvoir de faire sens par l’action de nos comportements. C’est ainsi que des quantités d’action s’inscrivent dans des catégories conceptuelles, dont la hiérarchie de sens ne dépend que des capacités à les organiser en comportements de conscience, dû au fait des mises en situation qui sont provoquées par le vécu.
Faut-il alors se défaire de l’aspect de réalité d’une idée ? Oui pour faire émerger des situations de collaboration, mais dans quel but ? Profiter des aspects collectifs dus à l’individuation des objets, générées par les propriétés d’espace-temps de l’ensemble de chacune de ces individualités. Ainsi cela présuppose qu’il existe une réalité en dehors de l’espace-temps qui peut être pensée, une réalité objective. C’est donc à une conscience de celle-ci que nous avons affaire ici, puisqu’elle comporte des propriétés qui sont la conséquence du traitement des idées. Cette conscience à donc elle-même une propriété fondamentale, qui n’est autre que l’étendue hors de l’espace-temps. C’est à partir de cette étendue, que peut naître chaque mouvement à l’origine d’un espace-temps dont l’individuation est en fonction d’un contexte inconscient de l’esprit, mais qui est déjà là par transmission, nous voulons dire le corps. Ceci nous amène à définir un postulat majeur de notre existence ; il n’y a ni origine ni fin à la création d’un cycle de naissance. En définitive, l’existence de ce cycle de création motive la manifestation d’une liberté fondamentale.
La connaissance de ce fonctionnement universel se retrouve portée par des facultés génomiques, du fait des propriétés particulières attachées à la compréhension particulière d’un langage. C’est l’ensemble expressif de ce processus qui abouti à la croyance par un esprit inconscient, d’une réalité des corps physiques. La connaissance de ce mécanisme créateur donne à l’esprit les moyens d’une transformation, opérée sur le corps par l’intermédiaire d’une évolution de la compréhension des réalités de l’esprit et des corps, ce qui permet d’en changer progressivement les règles d’utilisation de l’un comme des autres. Reconnaitre la parole qui est due à l’expression des idées, permet d’en intégrer la pensée, ce qui permet à la conscience de se poser sur celle-ci sans être obligée de faire référence au sensoriel, et in fine à l’expérience sensible. Si par la même nous sommes conscients de notre propre fonctionnement humain, alors nous transcendons l’idée physique d’une vie individuelle, pour l’asseoir dans une conquête consciente des objets perçus. C’est ce qui nous fait connaître le fonctionnement de la Nature, au travers des comportements intelligibles issus des phénomènes naturels.
Voyons plus précisément ce que nous pouvons discerner dans le comportement de ceux-ci. Pour cela il nous faut déconstruire le mécanisme de la croyance. Ce que nous pouvons discerner en premier, c’est que la croyance soit un mécanisme de l’esprit, lui-même producteur de toutes les réalités psychophysiques. C’est cela qui permet à la faculté de perception de prendre en charge l’ensemble de toutes les modalités physiques, et ce pour en instruire des nouveaux réels. Ce qu’il faut avant tout comprendre, c’est que la fabrique des croyances ne concerne que soi, mais peut se partager par tous les membres d’une même espèce. La production de croyances est la raison d’être de la géométrie architecturale du cerveau, mais elle ne concerne pas sa plasticité sauf peut-être dans ses grandes lignes. Donc, présenter à croire en toute chose pour en appliquer un discernement de l’esprit est la raison d’être d’une architecture nerveuse.
Si nous pensons que ce qui arrive à chacun relève d’une raison d’être plutôt que d’une manifestation d’un hasard, c’est parce que le cerveau nous fait croire qu’une raison discernable par l’esprit est à l’origine de ce comment elle nous arrive pour en inférer un pourquoi elle nous arrive. Prenons donc pour acquis le fait que l’esprit soit un état de connaissance à un instant « t », ce qui permet à celui-ci d’appliquer un discernement dans un temps t+1, c’est le fait que nous puissions connaître la cause de l’effet que nous ressentons. C’est cela qui dévoile une réalité de soi inconsciente de ce qui nous arrive. Ainsi induire l’expression physique d’un génome dont le fonctionnement humain en est la manifestation fonctionnelle, ne relève pas d’un ordre individuel mais plutôt d’une subjectivité et ainsi donc d’un esprit personnel. Mais grâce à celui-ci, la conscience d’un objet intelligible sera l’actualisation d’un fonctionnement humain sur une connaissance des idées intelligibles de cet objet, ce qui lui permet d’instruire une identité humaine individuelle de conscience. Ainsi grâce au vécu d’un présent, le fonctionnement humain est à même de développer des consciences, parce qu’il permet de se défaire des biais comportementaux de perception, par une émergence d’une objectivité naturelle faite d’idées intelligibles d’une réalité.
En définitive ce que l’on perçoit par les sens est de nature subjective, alors que ce que l’on perçoit par la seule conscience est de nature objective. En fait ce sont là les deux seuls outils qu’ils nous faillent pour rendre compte d’une réalité. C’est donc bien le fonctionnement humain qui amène à la découverte personnelle de la réalité, qui est accord conscient entre un sujet (elle-même) et un objet (virtuel ou concret). Nous voyons bien que la conscience co-existe avec l’organisation de la connaissance grâce à l’invention d’un langage. Ceci peut amener l’illusion que la conscience soit portée par ce langage, qu’il soit verbal ou émotionnel, donc manifesté par des mots ou des images.
La question qui nous vient alors naturellement à l’esprit est celle de savoir si en vertu de son pouvoir réactif, le génome est réellement producteur de réels transformés par les vécus, mais alors dans ce cas pourquoi l’imaginaire ne serait pas un lieu réel, soit dit en passant la plus pure des réalités ? Le fonctionnement humain de par ses conditions existentielles, en serait le génome virtuel. Ainsi ce génome virtuel d’essence fonctionnelle donc subjectif, fait de substances conscientes, serait le médium d’une réalité imaginaire purement objective. Une personne peut donc bien être en contact avec la réalité mais seulement par son imaginaire, c’est ainsi que ce contact est objectif ce qui rend toutes les expériences sensibles purement subjectives. Alors pourquoi nous faire croire que la réalité est devant nous alors qu’elle est au sein de nous ? Nous pensons la réponse facile.