Se poser cette question demande que l’on se départisse de la question sur l’essence de l’être humain. Pour l’essence nous y avons déjà répondu en postulant le fait que celle-ci soit issue d’un archétype fondamental de forme (l’homme) venant à l’existence par une âme qui dérive d’une nécessité de conscience. En ce qui concerne la substance de l’être humain, nous commençons à comprendre qu’il s’agit d’une sorte de matière, mais de quelle matière parle-t-on exactement ? Puisque la matière que l’on perçoit n’est en fait qu’un « effet de matière » qui est dû à la reconnaissance affective de soi sous la contrainte de l’ignorance de la véritable identité des autres matières sensibles que l’on expérimente, il faut donc convenir que la réalisation de soi ouvre la porte aux véritables essences des identités matérielles que l’on expérimente. Quel est donc ce monde qui nous est donné à découvrir ? Le monde des idées conscientes.
Si l’ensemble du monde matériel ne se laisse découvrir que par les consciences différentiées que nous en avons, de par leurs propriétés phénoménologiques, alors ce n’est que par l’intelligence que l’on peut en dissocier des propriétés qui leur sont propre. Cela organise les données sensibles que nous pouvons en avoir par des perceptions sensorielles que nous constituons. Nous aurons donc une intelligence issue d’un champ libéré de soi, issue de la seule communication des informations construites par le fonctionnement d’un corps humain. Nous pouvons donc établir que l’expression génétique se retrouve tout entière dans la constitution fonctionnelle de ce corps, dont l’intelligence se retrouve à être manifestée par l’ensemble des informations issues des données sensibles et dont la configuration personnelle fusionne parfaitement avec les perceptions sensorielles de notre corps qui en forgent leurs réalités mutuelles (corps et environnement). L’intelligence devient ainsi le moteur d’une entité germinale, qui alimente en informations les prises de conscience d’une réalité matérialisée par les perceptions sensorielles, et qui en font des identités mutuelles par leurs interactions réciproques.
Ainsi ce que nous pouvons reconnaître d’une réalité extérieure à nous-mêmes par le biais des états de conscience interne ainsi formés, ne représente en fait que la mise en valeur d’un espace qui sépare notre corps-environnement d’une âme consciente, dont la nature intrinsèque est graduée par le niveau des prises de conscience sur notre propre existence. En effet, la catégorisation de l’environnement n’échappe pas à l’empreinte systémique de notre vie de relation, ce qui implique la reconnaissance d’un certain nombre de niveaux phénoménologiques (naturels, culturels, sociétales, spirituels et leurs sous-systèmes) dans la constitution de notre être.
Nous sommes dans l’élucidation d’une substance universelle de l’être humain, mais comment explorer cette dimension humaine ? Par le commencement, la matière qui nous constitue ne peut se comprendre que par l’expérience de soi-même. Reprenons ce que nous dit la physique fondamentale, le média nous concernant comme concernant toutes les matières est la lumière, ce spectre électromagnétique porteur de l’information des comportements atomiques des matières. Si l’être humain par l’existence de son corps, possède une maîtrise de la lumière telle que le suggère l’observation des trois phénomènes naturels qui sont ; un flash lumineux lors de la conception (spermatozoïde-ovule), une émission de bio-photons par les molécules d’ADN, une production de lumière par l’activité cérébrale, alors il est possible d’inclure dans le développement du corps physique, un processus d’électro-gravité qui puisse structurer un développement. Faire coïncider les différents niveaux de structure avec une intelligence, donne une finalité de production d’une organisation biologique à l’origine des facultés conditionnelles de conscience. L’objectif de cette constitution est de pouvoir dégager une conscience interne naissante, des astreintes d’un environnement comme causes potentielles de l’existence d’un corps physique.
En clair, puisque nous possédons la lumière comme une fonction d’architecte de notre constitution via des informations génétiques et des informations environnementales, nous pouvons nous abstraire de celle-ci en l’associant avec la lumière extérieure de notre environnement. Nous voyons ce que nous sommes au travers de nos facultés psychiques, comme nous voyons ce qu’est notre environnement par les informations émises par leur réfraction lumineuse ou leur propre lumière. Cela délivre un facteur d’indépendance de nature pour notre conscience interne, car totalement séparée de notre processus d’individuation qui ne fait que lui donner des conditions d’une apparition.