Réflexion sur le rôle subtil de l’espace et du temps dans la vie humaine (part. 3)

Nous voici arrivé au point d’orgue de cette réflexion libre sur l’espace et le temps dans la vie humaine. La fonction de calcul mise en lumière par l’étude des catégories d’espace-temps, permettent de simuler ou émuler une réalité mais seulement à partir de données issues de l’expérience présente et même s’il est possible de réaliser un imaginaire total, il n’en demeure pas moins qu’il faudra indubitablement un observateur de la réalité manifestée. La seule option possible qui puisse admettre l’intégration totale d’un être réalisé dans la matière est d’accepter la fusion de l’esprit et du corps en promouvant le seul médium nécessaire à la pérennisation de cette expérience dans un environnement évolutif, la conscience aussi bien descendante qu’ascendante. Notre esprit contemple l’être que nous sommes et l’interdépendance de notre être avec un environnement justifie l’interpellation de l’esprit par un corps évolutionnaire.

Le corps humain pose des questions et l’esprit lui répond par le jeu interactif de la conscience d’un esprit envers un être et d’un être envers un corps physique. Les idées qui naissent dans notre esprit peuvent donc être l’équivalent d’informations à l’origine d’un monde intelligible par ces mêmes idées. C’est donc ainsi que la conscience ne va concerner que les idées intelligibles, et c’est pour cela que l’esprit envisage l’intelligibilité du monde comme un espace infini d’intelligences multiples et séculaires en même temps. La conscience peut donc être appréhendée par l’esprit comme étant située hors du monde des formes.

Elle ne va donc que concerner les relations objectales et c’est pour cela qu’elle prête une objectivité aux expériences sensibles. Quand l’esprit voyage dans l’espace, que cela soit un espace imaginaire ou un espace physique, il devient le but escompté auquel il va corréler la conscience de sa propre existence. Cette situation inconsciente ferait suite à une mauvaise implication de l’esprit sur un corps entraînant de fait la réalisation d’une dysfonction pathologique. Cette constatation physique est parfaitement mise en lumière par le phénomène d’intrication quantique dont la communication d’informations entre deux états d’un système se fait sans transmission physique.

Ce fait fonctionnel constaté dans le processus de pathologisation d’une personne peut très bien se passer entre tous les êtres interdépendants qui forment les objets d’un continuum universel. Nous aurons donc un processus de transfert d’états entre différents êtres qui serait à la source du processus de manifestation physique. Les attributs d’espace et de temps seraient donc corrélés aux différents états des objets universels ce qui corroborait le sentiment conscient de vivre des relations objectives par la nature physique des rapports de ces objets avec notre corps physique. C’est la forme qui va contenir l’espace, mieux la forme manifeste l’espace et voyons comment.

Le but est de donner corps à une réalité du présent et ainsi permettre au temps de se faire une place au travers des sensations qui vont de la perception d’un environnement jusqu’à la conceptualisation de l’idée intelligible de ce présent. Pour le temps il faut compter sur le fait de la réintégration des vécus individuels et de la conscience présentielle aux réactions comportementales issues de l’apprentissage des codes de l’environnement au sein d’une situation donnée par la conscience personnelle de l’intention de l’esprit. Par cette opération l’esprit peut donc opérer une connexion entre l’être humain, en tant que corps physique, et l’archétype de l’être humain en tant qu’homme. Il faut comprendre ici d’une manière plus précise, qu’il s’agit de la condition humaine permise par l’exercice d’un fonctionnement humain, cause de la dissociation de l’archétype de l’homme en fragments de consciences humaines.

Au travers des sensations comme de l’intellection, il s’agit pour un esprit de faire conscience d’un fait de mémoire que seul porte en inconscience un psychisme individuel, ouvert par l’esprit universel d’une personne apte aux prises de conscience. Il existe donc bien une ligne temporelle individuelle qui se construit instant par instant, à la seule condition que l’esprit personnel puisse acter les faits de conscience. L’esprit n’a pas de frontière car il peut tout concevoir, le psychisme universel n’a pas de limite car il peut tout envisager ne serait-ce que par imagination, la conscience est ce par quoi un esprit se dote d’un sujet psychologique. L’espace-temps est donc bien le concept dont l’esprit individuel à besoin pour considérer une personne comme résultante des capacités physiques d’un corps, et dont l’articulation avec des facultés cognitives permet la réalité grâce aux acquis de prises de conscience.

A elle de prendre alors la relève par un développement personnel qui fera concilier faits de mémoire et espace d’être. Plus la mémoire dévoilera ses faits de conscience et plus l’espace d’être grandira au travers d’une identité physique dont le champ de développement est assuré par un psychisme à tendance universelle. Cette identité physique peut donc s’inscrire au travers d’un génome dont l’expression fonctionnelle est restaurée, assurant à l’esprit toutes les possibilités de se manifester sous la forme d’un espace corporel au sein d’un temps historique. L’espace-temps physique est donc bien le mécanisme par lequel advient la réalité et le devenir de l’homme sous l’apparence de chaque être humain, mais il n’en est pas sa cause car seules les prises de conscience individuelle le sont.