Nous avons vu que les percepts sont les unités élémentaires qui forment progressivement une structure pour l’âme humaine. En quoi faire confiance à sa mémoire peut-il légitimement permettre à des percepts de s’inscrire dans l’organisation fine d’un fonctionnement humain ? Par la stricte nécessité d’une finalité humaine à ce fonctionnement. Mais, à la question de savoir qui est au centre des conditions personnelles faisant un acteur qui octroie cette confiance, nous répondons par l’exercice d’un libre-arbitre naturel, qui n’est pas à confondre avec une forme d’incertitude, mais s’inscrit comme une composante active essentielle d’un niveau de conscience. Lorsque la conscience fait un choix, celui-ci est l’émanation d’un esprit personnel qui, de facto, permet à l’égo de ne plus rentrer en ligne de compte parce qu’il n’a aucune essence consciente. En effet, la prise de décision n’est possible que dans un contexte où l’émission d’un percept par l’esprit fait suite à la conjugaison d’une impulsion psychique dans la récupération d’un équilibre entre un niveau de conscience, qui fait suite à des prises de conscience passées, et un environnement cognitif du présent.
La pratique du libre-arbitre crée une interaction entre un niveau de conscience et une décision dictée par les circonstances d’un instant psychologique du fonctionnement humain. C’est l’ensemble qui forme le nouveau contexte générateur d’action. Ce qui est donc mobilisé dans ce processus est la mémoire d’un vécu personnel dont l’espace est détenteur de décisions potentielles. C’est à la conscience qu’il revient de choisir la décision, par la délivrance des conditions psychiques nécessaires à la constitution de l’acteur d’un moment circonstancié. L’inscription du résultat de l’action dans le récit du réel se fait au travers d’une métamorphose fonctionnelle d’une biologie organique qui comporte un état passé dont le présent de l’action donne le résultat escompté d’un futur.
L’ensemble des propriétés physiques trouvent leurs espaces d’expression dans l’écart séparant le temps de perception qui vient de passer et l’espace de vie d’un nouveau fonctionnement humain. Si la conscience se manifeste par des percepts, c’est parce que ces perceptions sont le résultat d’une fusion entre le fonctionnement d’un esprit et un niveau de fonctionnement humain. Le processus d’évolution de conscience s’appuie alors sur ce fonctionnement humain, qui n’est autre qu’un nouvel état du fonctionnement vital investi par une âme individuelle. D’une façon générale, l’espace d’interactions désynchronisées entre une somme d’instant du temps (les degrés de compréhension) et les quantités de percepts (les disponibilités d’un profil psychique) font les propriétés physiques d’un événement vécu. Dans ce cadre, utiliser les sentiments de soi pour agir ne fait que renforcer le pouvoir d’un inconscient à réagir à une situation offerte par les sens, et n’engage en rien une conscience à agir. Par contre, si l’esprit adopte une adhésion aux d’information de soi grâce à l’acceptation des choix dictés par le libre-arbitre, alors il change son mode de fonctionnement. Ceci implique un changement d’état d’esprit dont la conscience peut lui en fournir des raisons cognitives. Le fonctionnement humain devient ainsi progressivement un fonctionnement vital de nature à satisfaire un esprit ayant changé de niveau. Nous comprenons mieux ici l’implication des percepts dans l’établissement des fonctions biologiques, sous la forme de nouveaux contextes organiques dont les relations avec l’environnement façonnent les futures interactions potentielles d’un esprit d’intégration.
Dans un mode de fonctionnement classique, nous établissons une stricte autonomie de chacun des termes de l’équation que représente l’ensemble des éléments d’un corps, d’un esprit et d’un environnement. Dans un mode de fonctionnement relationnel, nous passons dans un mode informationnel où un fonctionnement humain stimule des fonctionnements vitaux pour faire entrer le processus vital dans la sphère de l’esprit. L’intégration fonctionnelle passe de l’assimilation des formes structurelles à un processus de traitement des informations qui satisfont au mieux un fonctionnement conscient de l’esprit. Le fonctionnement humain est bien l’interprétation correcte d’une activité subconsciente de la conscience, dont les niveaux traduisent les rapports naturels entre ce qui relève d’une finalité d’indépendance corporelle et ce qui relève d’un but de l’esprit à vouloir être humain. En s’offrant ce processus, une personne humaine se donne les moyens d’atteindre une synchronisation entre ce qui relève de son âme individuelle (par les percepts) de ce qui relève d’une âme universelle, animant un fonctionnement dont les prises de conscience lui font voir progressivement la réalité.
Il semble clair à l’esprit que, par l’introduction des fonctions cognitives, une personne se dote des moyens lui permettant de révéler son récit d’existence. Il n’y a donc pas de mystère, à titre personnel, car tout se dévoile en conscience à qui sait exprimer en mots ce qu’il est. C’est bien par le fonctionnement de l’esprit que viennent les mots, qui eux-mêmes conjuguent l’histoire personnelle grâce à la résilience psychique de soi-même face aux événements d’une histoire de l’environnement. Cette rencontre avec les différents contextes du vécu permet l’impulsion consciente. Le fonctionnement de l’esprit, attribué à cette impulsion de la conscience, donne une forme humaine à l’esprit grâce à l’utilisation des percepts qui concourent au développement du fonctionnement humain. La raison d’être d’un tel processus est de conjuguer les différents rapports possibles entre ce qui devient un corps physique et la libre histoire de l’environnement. Cette situation est rendue possible grâce à la création d’informations venant d’événements librement choisis. Ce qui ressort de cette possibilité offerte par le mécanisme de la perception, c’est qu’une personne ne peut réellement s’épanouir que dans le choix de vivre en profond respect avec elle-même, grâce aux moyens individuels qu’une existence universelle met à sa disposition.
C’est ainsi que la destinée personnelle se révèle lorsqu’un fonctionnement de l’esprit se synchronise avec un fonctionnement vital. Pour que celui-ci guide la personne vers un fonctionnement humain dont le résultat est d’infuser à l’esprit une vie humaine (est-ce là l’origine de l’intuition ?). Le niveau de conscience ainsi obtenu offre à l’esprit la possibilité de saisir intelligemment la réalité d’une âme individuelle à s’émanciper de son inconscience existentielle. Nous sommes donc en droit de nous poser la question de savoir si une métamorphose individuelle est le résultat d’un changement de fonctionnement personnel ? La réponse est oui, car il s’agit de polariser une intelligence comportementale vers plus d’attention envers la façon dont nous fonctionnons par devers nous-même.
Il s’agit donc plus d’une attention aux mécanismes psychologiques qui sont à l’œuvre dans les moments offerts par nos contextes de vie. Cette attention se fait au travers d’un fonctionnement de l’esprit qui tend à se métamorphoser lui-même en un fonctionnement humain, pour l’épanouissement d’une âme nouvellement individualisée et centrée par une activité d’émancipation de la conscience. Ce qui s’organise au sein d’une personne relève d’une pacification de l’esprit de confrontation, grâce aux perceptions qui deviennent humaines et entraînent l’âme individuelle à fusionner consciemment avec ce qui relève d’une âme universelle. Ce qui intervient au niveau du fonctionnement de l’esprit se caractérise par un détachement des mots qui servent à décrire les situations pour laisser progressivement une conscience investir l’action humaine.
Si chaque personne incarne potentiellement, sans le savoir, un point de vue d’une conscience universelle, alors cela justifie que l’esprit ait en charge une résolution de l’inconscient individuel. Cette conscience universelle occupe un processus de connaissance sous la forme de prises de conscience des contenus qui sont en situation.
Si nous adoptons l’idée que l’être est a priori constitutif d’une trame commune d’un savoir universel, alors comment celui-ci peut-il se manifester ? Si l’action personnelle relève d’une fonction de cet être commun, elle est alors induite par les contextes relatifs des vécus individuels. Ce qui s’ouvre alors en conscience est un champ cognitif de l’esprit, dont une intelligence comportementale en déduit des connaissances. Dans n’importe quel contexte, un esprit qui se détache des mots permet à ceux-ci d’être façonnés individuellement par une conscience. Ce qui se manifeste alors dans l’esprit d’un fonctionnement humain est une identité d’un soi commun au travers d’un sens des expressions phonétiques. C’est ainsi que les mots deviennent avant tout des sons naturels, avant d’être des médias du sens. Cela concourt à la manifestation d’un sens mélodique des phrases pour un langage de pensées qui s’offre ainsi à une pénétration consciente optimale.
Le sens devient donc exclusivement une affaire de conscience d’où les différentes propriétés physiques peuvent être issues. Les comportements de compréhension ne sont que des biais psychologiques induits. En effet, le véritable sens se comprend de conscience à conscience. L’être est alors dessaisi de soi par conscience, ce qui donne à l’esprit le pouvoir de déstructurer l’inconscient individuel pour que la nature des relations entre les différents items de l’esprit puissent se manifester librement. C’est ainsi que sous l’impulsion de la conscience, l’esprit peut se manifester par la libre association des termes d’un savoir qui fait sens, pour un processus historique d’existence consciente d’un développement d’une vie universelle.