Sur la question génétique

La question génétique repose sur le constat d’une possibilité de dépassement de soi grâce à la connaissance d’une loi organique. Peut-on penser que l’existence d’un ADN montre le processus d’une mise en ordre d’une nature personnelle inconsciente d’elle-même ? Dans l’affirmative, cela signifie que la connaissance des informations d’une conscience organique fait apparaître, sur le plan personnel, une conscience transcendantale associée à l’existence du corps humain. Le plus simple aujourd’hui au sujet d’une considération génétique à l’origine d’un développement humain, c’est de le percevoir comme un algorithme fonctionnel, réagissant à la demande individuelle d’une implication personnelle au sein des sollicitations d’un environnement. Est-ce une considération plausible ? Oui, à la condition d’accepter que cette manifestation comportementale soit équilibrée par une considération de soi-même. Nous pouvons aussi nous poser la question de savoir si cela n’est pas une stratégie inconsciente d’une plus grande intelligence. Celle-ci se servirait de ce qui existe déjà naturellement au travers du dialogue inter-individuel, pour explorer les capacités d’un univers de soi, et dont la connaissance introduit l’esprit à une conscience encore plus fondamentale.

Dans ce cadre, la conscience de soi qui se manifeste par nos fonctions organiques peut signer le terme d’un développement des comportements et prendre la forme d’une propriété d’un champ informationnel à l’échelle d’une personne. Ceci peut plaider en faveur de l’idée qu’il existe quelque chose de plus grand que le concept d’Univers, dont la manifestation sort du domaine de la représentation. Donc quelque chose d’infiniment petit au sein de soi, qui rejoint les savoirs sur quelque chose d’infiniment grand d’un Univers.

À ce degré de compréhension de l’être humain, il nous faut abandonner tous les jugements que le langage nous permet de faire entre ce dont on devient conscient et ce que l’on connait déjà du monde. L’importante conséquence issue de l’existence d’une loi organique postulée, est de pouvoir donner à l’esprit la capacité de rentrer littéralement dans le temps. Cette nouvelle capacité permet la reconnaissance analogue entre les constituants d’une conscience transcendantale et la nature de l’environnement d’un esprit apte à son exploration. Ce qui est réalisé ici est la connaissance naturelle de ce par quoi une conscience individuelle devient transcendantale. La loi organique se révèle par l’unité du vivant dans la possibilité des différents composés recensés par l’esprit, pour s’établir en organisation vitale sous des aspects dépendants d’une complexité, dont les informations rendent compte. La loi organique dit seulement la vie, elle ne présume en rien la nature de ses fonctions mais en donne leurs principes. La vie est donc bien plus la manifestation d’un contexte qui sert d’incubateur à une entité fonctionnelle, dont l’identité emprunte à son environnement les moyens de faire ses prises de conscience.

Si n’importe quel esprit peut rentrer dans le temps, non pour en connaître sa nature mais pour devenir conscient de ce par quoi un esprit se manifeste, alors l’espace devient la nature des différents éléments manifestés par le temps. Ainsi ce mouvement d’intégration de l’esprit constitue le contexte intérieur d’une conscience à venir, au sein de ce qui se caractérise comme le développement d’une complexité vitale. Si nous rejoignons la problématique d’une connaissance de soi, il devient aisé de comprendre que les fonctions d’une vie de relation ne sont en fait que les usages de l’existence des matières organiques, c’est-à-dire d’organes entrant dans la composition d’une organisation vitale sous la tutelle de la loi organique. Suivant le mouvement d’intégration de l’espace par le processus d’identification par l’esprit d’une entité fonctionnelle et ce avec l’existence de son contexte environnemental, un temps propre se manifeste sous le mode d’une délivrance d’informations d’un développement. Ce mouvement marque ainsi par ses différents états de conscience, une complexité qui en traduit une organisation vitale fait d’usages fonctionnels.

Une vie pour un esprit inconscient de sa réalité, c’est avant tout une durée. Mais pour un esprit devenant conscient de la réalité de sa nature, une vie c’est avant tout un contexte dont il peut tirer profit comme instrument de connaissance d’une matrice fonctionnelle, et ce sous l’égide d’une vie personnelle. Prendre conscience des éléments naturels de cette réalité est le résultat escompté d’une intelligence comportementale. Face aux situations générées par les comportements personnels, qu’ils soient volontaires ou involontaires, cela entraine le corps humain à modifier un profil psychique à l’origine de la perception de ces mêmes situations vécues. La seule possibilité d’un esprit en quête de conscience, est de développer une compréhension cognitive de ce pourquoi une personne est amenée à vivre ce type de situation. Le profil psychique relate une histoire qui relève des vécus antérieurs individuels, et dont la signification échappe à la compréhension personnelle au moment de son présent.

Le temps manquant à la conscience du présent, est un appel à la constitution des raisons de ce qui permet une intégration fonctionnelle en temps réel, des informations nécessaires à la transformation des représentations de soi et de l’environnement. Un nouvel état de conscience ne peut être généré que par la conjonction des éléments naturels de l’environnement avec une disponibilité psychique, qui donne lieu à des nouvelles logiques fonctionnelles de l’organisme, dont la manifestation corporelle passe par le développement universel d’une identité. C’est de ce développement universel d’une identité qu’un contexte relatif apparaît en conscience, par le jeu d’une maturité perceptive strictement personnelle. Les prémisses d’un schéma directeur fonctionnel se dessine au travers de la confrontation des contextes relatifs intra-personnels, qui font du dialogue avec soi-même l’instrument cognitif de la conception d’une réalité qui puisse être commune.

À la question de savoir si par le bagage génétique cette réalité commune n’est pas déjà en germe dans un patrimoine commun, nous répondons par l’affirmative. En effet, par la nature du temps et de l’espace nous comprenons que la durée d’une vie est en parfaite corrélation avec l’étendue des moyens mis à la disposition de celle-ci. D’une façon plus explicite, l’inconscience native d’une personne se voit doter d’un instrument cognitif dont la vie involontaire par le type d’organisation vitale due aux relations avec son contexte, nécessite l’existence d’un intérêt supérieur de soi-même par l’apparition soudaine d’un vide conscient laissé à toute personne, face aux nouvelles situations qu’elle est en train de vivre d’une façon intentionnelle ou non.

L’apparent libre-arbitre individuel cache en fait l’impossibilité de choisir personnellement d’une façon autre que ce qu’une personne est amenée à choisir. Cette force de l’inconscient n’est contrecarrée que par le désir conscient d’une raison à choisir ce qui la transforme, au détriment de l’exercice d’un pouvoir sur l’environnement dont l’intérêt ne satisfait que le contexte d’une hiérarchie installée d’une façon conventionnelle. La réalité d’un être humain ne passe que par la métamorphose identitaire occasionnée par l’interaction d’un organisme vivant avec un environnement qui la révèle. Ceci donne l’ensemble des conditions d’un fonctionnement humain capable d’alimenter une intelligence comportementale, dont la stratégie de conscience prévaut sur l’inconscience native. C’est à ce titre que l’Homme existe en tant qu’espèce naturelle, et non le genre humain qui ne sert qu’à décliner les deux types d’orientation de l’esprit que sont le masculin et le féminin, vis-à-vis d’une sensibilité aux éléments naturels.

Ce qui est au centre d’un fonctionnement subconscient est l’objet même du fonctionnement humain. Rien ne laisse supposer à la conscience qu’il existe une quelconque réalité en dehors de soi, mais pour un être conscient rien ne suppose l’inverse aussi. Face à cette incertitude de l’esprit, nous postulons en humanologie, que ce qui concerne la vie ne concerne pas l’Homme. En effet pour ce qui concerne l’Homme seul compte la conscience, ces états qui ne sont rien d’autre que le résultat des actions de décompactage des informations des fonctions organiques, ce qui présuppose une connaissance de la loi organique qui stipule l’unité du vivant. Nous situant à l’intérieur du temps et donc de l’espace, la conscience dans ses différents états, peut être perçue comme une matière exotique dont les propriétés sont exprimées par les informations décompactées des fonctions elles-mêmes, ce qui en donne une connaissance approchée des structures organiques.

Nous avons déjà vu antérieurement que toutes les matières de soi, ce que l’on appelle  » l’effet matière  » n’est que la traduction des sentiments de soi issus de l’inconscience de leurs causes. Ces traces affectives, qui font le lit d’une présupposée âme personnelle relèvent des propriétés d’une matière consciente dont les informations décompactées marquent la fin d’une ignorance, une réalité décryptée des structures organiques, qui en défini la nature réelle sous forme d’état conscient. Nous comprenons ainsi pourquoi la vie comporte un support matériel, qui n’est que l’ombre d’une conscience dont la mise en lumière par les informations de sa constitution forme les états conscients de l’Homme. Les différents processus qui sont mis en œuvre par un fonctionnement humain, ne sont pertinents que pour permettre aux différents états de conscience, de manifester la forme d’un Homme en puissance, garantie d’une finalité à l’injonction d’un processus général d’intégration fonctionnelle. Être humain n’a de sens que par les états conscients d’un Homme en vie, telle pourrait en être la conclusion.

Le concept génétique est d’une importance essentielle, il nous rappelle que ce patrimoine hérité est avant tout porteur d’une conscience dont l’expression par ses informations, est de nature à produire un fonctionnement humain révélateur d’état conscient particulier définis par l’espèce humaine sous le nom de l’Homme. Les propriétés formelles de l’Homme sont assimilables à une conscience consciente d’elle-même, dont l’inconscience fait de celle-ci une matière exotique, c’est-à-différente de l’être humain et de son environnement. Ce que nous pouvons dire à ce stade, c’est que sans l’existence de cette matière, la vie telle que nous la connaissons n’a aucun sens, car ce qui fait que vivre ou mourir sont tout égard, une seule et même nature. Si la conscience se présente comme une matière, c’est que seul une matière peut combattre une autre matière inconsciente d’elle-même, ce qui en toute logique oppose la conscience à l’inconscience et les états aux processus. Enfin si la conscience se présente inconsciemment sous la forme d’une matière, c’est qu’elle-même est le sujet d’une conscience qui légitimise l’existence de la vie pour soi, par les promesses potentielles de prises de conscience. Ceci ouvre donc à la question de savoir si la filiation héréditaire n’est pas l’œuvre d’une transmission de mémoire hyper-dimensionnelle, question qui forcément appelle une réponse et dont chacun d’entre nous peut en apporter une réponse.