Suite à l’article sur la machine et l’humain, la naissance de l’état civil dans nos sociétés modernes a donné la possibilité de l’intégration individuelle par l’expression d’un Verbe sous-jacent (l’identité individuelle) dans le cadre d’une réalité commune, promue par l’avènement et le développement des structures sociétales qui les administrent. Mais quand est-il des émotions, structures conditionnelles pour l’apparition du Verbe ? L’émotion, malgré son caractère chaotique est régie par des lois intrinsèques, qui font des comportements émotionnels des objets relatifs à des conditions d’émergence. En restaurant une conscience sur les capacités émotionnelles, les études humanologiques donnent des points de repère au fonctionnement humain, pour développer une conscience humaine complète. C’est l’émotion qui sculpte le rapport à l’être humain, sur la base d’une gestion du flux de personnalisation.
Être humain pour un humanologue, c’est accepter d’être transformé par la culture multidimensionnelle qui nous ouvre les portes d’une civilisation universelle. Pour comprendre cela, il faut dépasser l’idée d’un principe holographique qui stipule que l’ensemble des informations contenues dans un volume (ici l’être humain) s’inscrit sur la surface de ce volume, et que pour connaître les états d’évolution à l’intérieur de ce volume il faut opérer un calcul sur l’ensemble des informations inscrites sur sa surface. La grande différence qu’il y a entre cette approche théorique du principe holographique et l’approche humanologique, est l’absence pour celle-ci de la nécessité de surface pour l’autre. En effet le principe holographique maintient une dualité faite d’un observateur et d’un écran mental sur lequel se projette les informations. Nous calculons toujours ici l’évolution d’un système, en étant en dehors du système que l’on observe. La quantité d’information existante sur la surface d’un volume ne peut rendre compte que des événements survenant entre des quantités élémentaires, au sein d’un volume (le système proprement dit). Quand est-il des quantités élémentaires par elles-mêmes ?
C’est ici que nous faisons intervenir les émotions, quantités variables d’une réaction non anticipée d’un événement, de nature à faire sortir du cadre d’une expérience antérieure une personne immergée dans une situation quelconque. Nous faisons partie d’un système tant que nous n’entrons pas dans une interdépendance d’états, par la communication instantanée des autres états systémiques. C’est donc la prise en compte d’une quantité élémentaire qui montre plus de pertinence, qu’une information relatant un événement. Il s’agit d’une donnée qui transcrit l’état d’un micro-système à l’intérieur de nous-mêmes, qui se révèle en temps réel par rapport à la conscience que nous avons de la Réalité existentielle et qui implique notre personne et l’environnement. Ici nous pouvons écrire que l’émotion est l’objet transcendant de Soi.
S’ouvrir à l’émotion, c’est se donner l’occasion de vivre la profondeur du monde sans en établir de jugement mais en apportant, par la part de transformation de nous-mêmes, une participation au fonctionnement de ce monde (un monde qui n’a que les limites qu’on s’impose par manque d’efficience intellectuelle). L’émotion représente donc cette quantité variable de transformation de nous-mêmes, qui concrètement est dévolue à l’ensemble des comportements physiologiques non raisonnés, émergents d’une mise en situation sans en avoir le contrôle. Qu’importe ici les conditions de cette mise en situation (endogène ou exogène), la transformation physiologique est ici opérée par des comportements qui son le propre d’un fonctionnement du corps. Si nous pensons que cela ne relate qu’une adaptation individuelle alors nous devons accepter l’aléatoire, voir le hasard, dans l’existence de la vie ce qui est loin d’être le cas. Par contre l’émotion ressentie montre, sur le plan personnel, le manque de considération de notre environnement aux différents degrés d’implication propre à chacun.
Maintenant examinons l’émotion en tant que quantité élémentaire. La transformation en est son résultat, donc en soi un changement d’état. Si une émotion est une cascade de réactions physiologiques alors nous aurons une cascade de changements d’état par l’ensemble des conditions qui ont produit cette émotion. Les changements d’état sont des évolutions d’un système qui traite des informations pour en délivrer des données systémiques qui permettent de concevoir une architecture de plus grande dimension, qui lorsqu’elle est comprise fait état de conscience. Les grandes quantités de données apportées par les émotions, inscrivent alors les transformations de soi dans le contexte le plus large permis par la conscience. Ce contexte est largement supérieur à la limite de surface d’un corps, car il décrit l’ensemble des perceptions conçues par une personne dans sa vie. Implicitement cela veut donc signifier qu’une transformation de soi peut se situer à tous les étages de la perception humaine. Nous pouvons ainsi comprendre d’où l’idée de matière trouve ses effets, puisque ce qui ne se trouve pas concerné par une transformation est de fait considérer comme une matière, c’est-à-dire une occultation de propriétés de conscience dont les sensations décrirons les propriétés physiques. Comprenons-nous maintenant pourquoi il devient plus que certain, que l’ensemble des perceptions de notre existence est un pur produit de notre niveau de conscience !