Un déterminisme global conjugué à un hasard fondamental


Dans le premier cas, l’exercice de l’intelligence guide l’appropriation de connaissances qui nourrissent une évolution de conscience, dans le deuxième cas, les choix de comportements relèvent d’une inconscience de soi-même dont les conséquences vont nourrir les émotions du sujet psychologique. Pour le premier cas l’objectif qui est atteint est une connaissance de soi-même doublée d’une connaissance du milieu de vie, dans le second cas, l’objectif est de nature émotionnelle propre à satisfaire les désirs escomptés du sujet, sans connaissance particulière d’une destinée essentielle. Il ne s’agit pas ici de juger l’un ou l’autre mais de noter les conséquences pratiques de l’un et de l’autre. Dans le second cas, les conséquences pratiques sont issues de la satisfaction immédiate, de construire en force une vie conforme à l’idée que l’on s’en fait mais dont les modalités passent par la reconnaissance et la soumission aux institutions morales et politiques qui font du sujet un être contraint et docile, ceci même si il en retire des bénéfices importants.

La deuxième, un être contraint dont le moteur d’évolution est un hasard lié à la nature collective de ses contraintes environnementales. Il s’avère qu’en dernière analyse cela démontre, pour l’esprit conscient, qu’il existe une hiérarchie de qualité car la position de l’être libre intègre la position de l’être contraint alors que l’inverse est impossible. Tout de suite il y a là matière à penser sur une évolution de notre rapport social qui, passant d’une compétition individuelle aux profits d’intérêts particuliers, glisse vers un rapport social de coopération entre les différents êtres humains. Le hasard est une instance sociologique forte car elle satisfait à l’explication simple de conséquences collectives sur l’individu.

Cette explication est d’autant plus forte que la physique quantique nous apporte la démonstration d’un hasard quantique scientifiquement démontré entre autre par l’expérience concernant le test des inégalités de Bell et dont le résultat montre qu’elles sont systématiquement violées, ce qui confirmerait l’existence d’un hasard fondamental dans le fonctionnement naturel de la mesure des phénomènes. À ce jour, il n’a pas été mis en défaut par l’expérience. Et enfin, il faut savoir que le réalisme scientifique est la position métaphysique selon laquelle le monde décrit par la science est le monde « réel » ou « véritable ». Maintenant relions le principe de localité et le principe de séparabilité, nous avons pour un objet, par sa localité une impossibilité d’action instantanée à distance et par la séparabilité une influence qui ne peut venir que de l’environnement immédiat.

Que l’état d’un objet soit un résultat statistique n’empêche en rien un déterminisme global de celui-ci si et seulement si nous introduisons un référentiel fractal universel car il permet de montrer les différents niveaux d’échelles des phénomènes naturels et donc leurs médiations possibles. Pour comprendre le fonctionnement du Réel ainsi formé, il pourrait être opportun d’appliquer un temps relatif qui soit l’effet des différents niveaux d’échelles. Pour cela il nous faut accepter que l’énergie ne soit pas le dernier niveau de manifestation physique mais l’avant dernier pour que celle-ci puisse contribuer à spécifier les différents niveaux d’échelle physique. La relation formulée entre un niveau d’échelle et une quantité d’énergie donne lieu à une information qui va structurer un espace fractal par des quantités de temps faisant de celui-ci un temps relatif.

Dans un contexte scientifique nous pouvons élaborer l’hypothèse d’une continuité entre un état global déterministe rempli de micro-états résultant de mesures statistiques le tout en mouvement. Il est tout à fait perceptible que l’esprit humain tient dans la relativité absolue le mécanisme de fonctionnement du Réel à condition de relier tout les phénomènes naturels en un esprit omniscient dont la conscience est mobile. Celle-ci devient bien alors ce par quoi l’intelligibilité du Réel peut être appréhendée par l’être, ce qui en fait le moteur de la vie individuelle.