Cette assertion n’est pas si péremptoire qu’elle en a l’air puisque nous avons compris par la nature du temps que tout était déjà là. La révélation d’un temps vertical permet l’assimilation du corps par l’esprit qui peut ainsi le fragmenter en instants de mémoire, pour une connaissance des objets extérieurs à lui-même et leurs symboles intérieurs qui vont lui donner sens d’une réalité vécue. Nous pouvons donc écrire que la conscience individuelle stabilise quand la croyance déstabilise l’esprit. Ce que nous pouvons dire aussi est que tout objet de conscience tient sa stabilité dû fait d’être reconnu par la conscience, ce qui alloue à la croyance une fonction de déstabilisation des représentations psychiques tant qu’elles n’incarnent pas des objets de conscience.
Il nous faut donc fonder une culture de la réalité dont l’action psychologique vient de l’intention humaine. De cette fondation, il nous sera facile de reconnaître le psychisme individuel comme le théâtre universel où les formulations vont jouer le rôle d’acteurs sur une scène intérieure d’une conscience personnelle. Nous entrons de ce fait, dans les conditions qui amènent l’esprit à matérialiser des objets de conscience en leurs donnant vie autonome. Cela nous permet de définir la cause première de l’observation des corps physiques remplissant l’univers des phénomènes naturels.
Cet article va tenter de démontrer cela par les moyens de la connaissance commune. N’oublions pas que la conscience d’un homme plongé dans un environnement de l’expérience commune, recense un vide de lui-même qui le pousse à l’action relationnelle vers cet environnement. L’esprit va donc être satisfait par la mise en relation des sentiments et des actions dans le cadre d’un individu vide de lui-même. En fait cet ordre est représentatif d’un référentiel dans lequel s’exerce ce fonctionnement, l’univers.
Nous pouvons donc écrire que ce fonctionnement s’exerce sous un ordre conscient, d’où les prises de conscience, au sein d’un environnement dont les relations entre les différents acteurs de l’universel, forment les rapports entre ces acteurs qui sont, répétons le, des objets psychiques. De là nous pouvons en déduire un acte de mesure inconscient qui fera se correspondre les qualités émanant des sentiments de soi et l’affectivité aux objets de conscience, ce qui forme le temps subjectif, et les qualités des actions individuelles avec les distances opérées entre les représentations d’une conscience physique personnelle et les comportements des objets de conscience, ce qui forme l’espace objectif. Appréhender d’une façon vigilante par l’esprit individuel, celui-ci va pouvoir accorder progressivement, par le jeu des prises de conscience, une situation au corps humain qui soit la reconnaissance d’un être à part entière face à l’inconscience du monde. De là à en inférer la progressive constitution d’un savoir ne pose évidement aucun problème à la conscience puisque l’existence même de l’esprit suggère la possibilité d’un sens téléologique d’une ontologie individuelle.
Que pouvons-nous ordonner dès à présent. Qu’il existe un faux-égo par la manifestation de représentations mentales, qui en soi n’existent que pour la fausse affirmation qu’il existe un moi psychologique individuel dont on a vu que par essence il semble impossible qu’il n’y en est un. Si nous pensons que chacun d’entre nous avons une utilité naturelle, alors force est de constater que nous sommes fondamentalement sans utilité sur le plan sociétal. Le critère de développement souffre d’une incompréhension majeure, la confusion entre intérêt privé et intérêt public.
Seule une coopération des actions publiques peut offrir la possibilité individuelle d’affiner son profil personnel, pour nourrir l’esprit dans son évolution de connaissance de la réalité de soi-même intriquée à la connaissance du tout universel. Il ne peut vivre que parce qu’il comprend et est compris par son environnement. La personne, l’individu, le monde, l’univers fonctionnent de la même manière, car tout le monde doit se connaître pour vivre et se développer, et comprendre pour exister. La venue au monde d’un être humain est en première instance la venue d’un corps physique, puis ce n’est que par le libre exercice d’un fonctionnement humain que cet être acquière le fondement conscient d’une réalité de lui-même.
La nature de notre vie comme de toutes les substances naturelles, à besoin d’un esprit de conscience pour réaliser la réunion de tout ce qui fait chacun de nous, et de tous les étant de l’univers. Puisque que la culture est le propre d’une réunion des diversités de sens, alors il n’est pas exagéré de parler d’une conscience culturelle universelle en lieu et place d’une nature prodigue mais inconsciente d’elle-même.