Pourquoi faire appel à un phénomène de résonance psychique pour convoquer un idéal du Moi ? Parce que l’expérience quotidienne nous montre que les objets de notre environnement, tendent par leurs apparitions dans notre contexte, à donner à l’utilité comportementale une inconscience de notre existence. Cette expérience renforce l’ignorance que nous avons de nous-mêmes et prédispose à concevoir un vide de l’existence, qui ne soit conforme qu’à l’impérieuse nécessité de nous faire vivre au travers d’objets, qui en réalité provoque l’oubli de nous-mêmes au profit d’un standard de notre personne dans la société (en clair, être un consommateur).
Reprenons l’idée développée par l’humanologie, c’est le corps humain qui vit par son fonctionnement interne, et c’est ce qui relève d’une âme personnelle, qui se nourrit de son expérience relationnelle. Il faut donc tout d’abord considérer l’âme individuelle comme indépendante du corps physique, tout en reconnaissant à cette âme une relation de dépendance à l’égard de l’expérience de celui-ci. Il en ressort que dans le vaste domaine de l’expérience quotidienne, une personne peut être consciente même lorsque son corps est endormi. Pour admettre cette possibilité, qui n’a rien de théorique, il faut considérer qu’une âme peut apprendre d’un modèle de vie.
Dans notre culture mondialisée, nous ne savons que faire du statut de l’Homme si ce n’est d’en établir une espèce (une catégorie) à laquelle nous attribuons un certain nombre de droits. Mais cela relève plus d’une taxonomie que d’une réalité opératoire au niveau de la personne humaine. Et pourtant nous pouvons considérer que l’Homme avec un grand « H », est l’idéal psychique au sein de chaque être humain, ce qui a l’avantage de lui fournir un référentiel d’inscription à ses valeurs de comportements et induire de fait les moyens d’une intelligence comportementale.
A la question que chaque être humain peut se poser, celle qui interroge le savoir de ce que veux chacun de lui-même, l’humanologie propose cette réponse : restaurer l’idéal psychique d’un Moi qui donne l’occasion d’être un Homme, ce qui évidemment ouvre grand à l’esprit, tout le domaine de la connaissance universelle. Ainsi, la seule chose transcendée par l’esprit est la fausse croyance en une réalité des possibilités de réaliser sa personne, par les seuls moyens d’une société humaine. Si la société des humains doit exister, c’est dans les dialogues et la coopération entre tous les représentants de ce que la vie naturelle en manifeste, et cela n’est donc pas restreint aux seuls humains.
Il s’agit de reconnaître la conscience psychologique comme le véritable moteur de la réalisation du vivant. Elle exerce alors une volonté que l’on peut qualifier de « personnelle » dans l’instauration d’une puissance partagée. Cette puissance partagée devient dans l’esprit de chacun, une puissance de transformation qui met à l’oeuvre l’ensemble des évolutions individuelles. Par conséquence, il n’est donc nul besoin de statuer sur l’existence ou l’inexistence d’un Dieu comme d’un grand architecte, puisque la seule conscience peut en donner une réponse pour chacun. Il semble que cela soit dans l’ordre des choses, qu’à un moment particulier dans un développement, la question de cette existence transcendantale se pose. C’est donc par l’expérience de soi-même que la réponse sera trouvée pour chacun.
D’une façon générale, chaque être humain se lève le matin dans le but de satisfaire, consciemment ou inconsciemment, à la résolution de ses contradictions internes. Ce devoir, en quelque sorte, se réalise grâce à l’expérience de la richesse à la fois relationnelle et constructive, de sens intelligible que lui procure sa possibilité d’être en vie. Sans cette perspective, ce qui manifeste un manquement préjudiciable au droit de savoir, une personne se voit progressivement annihilée en conscience, par le fonctionnement du monde. Voilà la cause de la lente progression vers la destruction individuelle, qui se caractérise par les éléments de vieillesse pour une vie dans l’incapacité d’effectuer sa transformation/maîtrise, sur les fausses idées la gouvernant.
Il faut donc agrandir le cadre de l’évolution, et lui donner plus de sens qu’actuellement (un Darwinisme physique), pour accepter qu’une évolution ne puisse atteindre son niveau de réalisation individuelle que dans une transformation personnelle nécessaire, vis-à-vis des idées véhiculées par une mémoire collective. Ainsi ce n’est pas le doute qui est important dans la réflexion personnelle, mais la volonté de transcrire au plus prés d’une réalité individuelle de vie, la puissance d’une imagination pour restaurer et actualiser des nouvelles possibilités d’un réel qui fait de chaque humain, un Moi psychologique précurseur de l’Homme créateur de temps nouveaux.
Ce Moi psychologique, acteur des temps nouveaux, n’est en rien manifesté par un quelconque égo mais représente la volonté commune d’une vie, à exercer sa puissance à conquérir des nouveaux territoires physiques dont les possibilités de l’âme individuelle en sont les éclaireuses. Nous sommes à l’aube d’une nouvelle physique fondamentale, soit une nouvelle lecture d’un universel, où les physiciens comme les scientifiques en général, franchissent ce qu’ils croyaient être les limites du connaissable. Cela ne se fera que de concert avec les nouvelles possibilités de la conscience individuelle, à accepter des formes d’existence que la vie déploie dans des dimensions physiques jusqu’alors postulées, mais aujourd’hui en passe d’être progressivement divulguées. La transformation/maîtrise d’une évolution individuelle, est la meilleure garantie d’innocuité dans la rencontre avec ces mondes nouveaux d’expériences, qui un jour (assez proche) seront notre quotidien de vie.