C’est en décorrélant l’espace et le temps, pour en découvrir l’origine et la relation entre eux, que nous pourrons comprendre pourquoi l’implication des actions intégrées (les émotions), permettent d’expliquer le phénomène d’incarnation par la forme. L’orientation vers la technoscience, masque à la conscience la réalité de l’incarnation par la forme, un moyen déployé par la fonction d’être humain pour développer sa vie. N’oubliez pas qu’être humain est une fonction, et qu’elle est la raison d’être de l’action humaine, intégrée ou non, parce que cette fonction rend légitime l’existence fonctionnelle d’un être. Les moyens d’une action (émotion), ne sont pas les moyens d’une vie. Il faut donc envisager la déconstruction du rapport entre le concept d’espace et le concept de temps qui va identifier l’action, pour justifier l’existence de l’être, comme multiplexe de forme structurelle au service des connaissances. Celui-ci nourrit un but fonctionnel, celui de servir de traitement aux données de l’esprit. C’est la manifestation dimensionnelle qui offre une relativité dans le rapport entre l’espace et le temps. C’est bien le résultat d’une analyse fonctionnelle de l’organisme vivant qui va exclure toute singularité d’abstraction, pour révéler une relativité absolue, par le côté transfini des manifestations de l’univers physique. En conséquence, l’espace comme le temps trouve une origine dans des rapports dimensionnels algébriques, pour chaque étage d’un organisme fonctionnel, faisant ainsi émerger d’un absolu putatif, un fonctionnement dimensionnel relatif à l’existence des propriétés d’espace et de temps.
Suivant le sens de cette réflexion, il nous faut tendre à associer l’esprit et le corps physique dans le seul but d’en faire le fonctionnement d’une conscience humaine. Un seuil fonctionnel est atteint, lorsqu’une intégration des différentes structures d’un organisme délivre, par son organisation, une faculté d’auto-perception de sa propre information. Un processus intégrateur des informations, lors des mises en situation, est alors nécessaire pour un esprit créateur de connaissance. Ce seuil fonctionnel ouvre progressivement sur la perception fine d’une représentation de l’esprit, qui cultive une indépendance vis-à-vis de toute expérience sensorielle. Il s’agit là, d’énoncer un nouveau paradigme de connaissance, celui qui satisfait une maturité perceptive, dont le point d’ancrage est un esprit devenant conscient de ses propres émergences. La conséquence de ceci est de conférer au fonctionnement humain un ensemble de propriétés fonctionnelles d’une conscience à devenir psychique. Il semble donc raisonnable de faciliter un raisonnement subconscient, qui intègre toutes les propriétés structurelles et fonctionnelles d’un esprit, sous la forme d’un fonctionnement humain donnant accès à la représentation consciente d’un corps humain physiquement concret. Une analyse des effets transactionnels place cette représentation dans l’épiphyse cérébrale (glande pinéale), dont vont être issu les rythmes biologiques. Ceux-ci induisent une matrice fonctionnelle de régulation pour l’expression d’un génome humain. Cette matrice fonctionnelle transcende le phénomène identitaire, pour réguler toutes les propriétés structurelles et fonctionnelles organiques du génome.
Ce qui ne doit pas choquer concerne la conséquence de cette situation ; le fait que la glande pinéale, par sa représentation humaine, Soi et pas un autre, soit inductrice d’une matrice de régulation de l’expression du génome humain. Ceci permet au fonctionnement humain d’être initiateur d’un intérêt supérieur de soi-même, dont un acteur subconscient, l’esprit, devient maître d’une transformation perceptive pour une réalité individuelle intuitionnée. Cette transformation perceptive vers sa maturité fonctionnelle devient ainsi une réalité de choix, sur la pertinence des scenarii de réalité conçus spontanément par les facultés cérébrales. Elle permet une voie personnelle de perfection de l’esprit, au travers de l’optimisation d’un fonctionnement humain grâce aux corrélations de son esprit avec les structures causales de son existence. De plus, il autorise l’esprit à se concevoir dans une conscience psychique, par le biais de l’intelligibilité de son fonctionnement. Dans le pouvoir grandissant d’un mixage dimensionnel de toutes les fonctions structurelles qui participent à la naissance d’une cohérence fonctionnelle humaine. En dehors de ce développement, ce qu’une perception dévoile, c’est l’émergence d’un inconscient qui s’ordonne. Il faut donc comparer cette situation à la situation antérieure où l’absence de perception de soi-même, engendrait l’expression d’un inconscient désordonné, dont le seul interfaçage possible était une conscience collective. Ce que nous pouvons comprendre dans le développement d’un être humain, c’est qu’une psychologie évolutionnaire attribue différent rôle aux phénomènes de l’inconscient, du subconscient et du conscient, et que cela précède la venue d’une conscience psychique unitaire. Ce qui se relie au corps physique n’est en rien conscient tant que l’esprit ne se décline qu’en fonctions cognitives par des savoirs fragmentés. En effet, ceux-ci ne sont là que pour alimenter un subconscient personnel, dont le souci principal est de conjuguer un inconscient désorganisé à une conscience collective, par le biais d’expériences sensorielles chargées de lui donner un sens personnel. Ce procédé n’existe que pour intégrer la légitimité d’une présence intellectuelle nécessaire, à pouvoir transformer par la pensée un ensemble de réactions physiologiques en des états de connaissance, directement accessible à l’esprit. Cela ne peut être que transitoire pour une conscience psychique dont le but est la connaissance universelle.
En se positionnant dans la mise en place d’un paradigme d’une représentation consciente, on se heurte à deux écueils épistémologiques. Pour commencer, comment une représentation consciente peut-elle se former à partir d’un libre-arbitre exercé par un esprit ? Dans un second temps, comment un esprit peut-il appréhender, par des comportements physiques, une réalité perçue comme un environnement commun à toutes les expériences sensibles ? Pour répondre à la première question, la réponse est simple, un esprit devient indépendant parce qu’il utilise un libre-arbitre dans l’exercice de ses choix vers un intérêt supérieur à lui-même comme sa mémoire historique le lui enseigne. Puisqu’il n’est pas indépendant pour lui-même, mais par la fonction subconsciente qu’il incarne. Le résultat d’un équilibre parfait et pérenne entre un fonctionnement humain et les structures fonctionnelles qui en composent les réalités successives, représente une conscience humaine qui fait sortir d’une inconscience individualisée par la conscience collective. L’ensemble des comportements coordonnés des différentes structures organiques, conceptuellement reconnaissables, établissent des réalités successives, par le résultat fonctionnel qu’ils procurent. Le libre-arbitre individuel n’existe que pour une conscience collective. Le processus d’intégration subconsciente, le fonctionnement humain, définit un être humain par la forme émotionnelle d’une intelligence, qui permet de découvrir une conscience humaine par le pouvoir psychique d’une utilisation de lui-même. Autrement dit, un subconscient mû par la seule conscience d’être lui-même la pensée de chaque chose du monde. Cela ne veut pas dire qu’une conscience soit directement connectée à la personne, juste que celle-ci se pense elle-même au travers de ce qu’elle se représente ; une singularité progressivement universelle d’elle-même. Un être humain est inconscient avant d’être une conscience de lui-même, et c’est pour cela qu’une personne n’existe pas au regard d’un esprit, mais seulement en conscience.
Pour répondre à la seconde question, il nous faut parler d’une réalité physique controversée puisqu’elle n’existe que pour celui qui l’expérimente. Le degré de relativité induit par les rapports entre l’espace et le temps des expériences est à l’origine de la dualité existentielle qui fait des expériences de chacun, une réalité pour chacun. Nous sommes ici au niveau d’un point de bascule, celui qui fragmente la conscience collective en différentes consciences individualisées. L’implication de l’espace et du temps dans des situations vécues fait entrer la possibilité d’une relation entre eux. Un fragment d’espace avec un fragment de temps entrent dans la représentation d’une situation émotionnellement ressentie par une conscience, grâce à la reconnaissance par l’esprit des propriétés de cette situation. Cette situation représente le précurseur d’une compréhension intelligible de ce qui va parcourir tout un être confronté à celle-ci. N’oublions pas que nous établissons une réflexion de l’espace et du temps, par une dualité sociale imposée par le niveau d’organisation de la société aujourd’hui. Celle-ci (la dualité), représente une interface entre une conscience collective et des inconscients individuels. Ce qui nous intéresse ici est la reconnaissance personnelle de l’être humain et ses ressources inconscientes. L’inconscient individuel renvoi à la nécessité d’un savoir pour l’exercice d’une vie personnelle. Le savoir, en général, comporte la contrepartie absolue de sa vérité au travers d’une distinction de l’ignorance. Puisqu’il existe une corrélation entre conscience collective et inconscient individuel, d’où détenons-nous la pertinence d’un savoir sur un autre ? Il existe deux systèmes de production du savoir. L’un est issu de la conscience collective, obtenu par des expériences objectives suivant le processus scientifique de recherche de cause. L’autre, issu de l’inconscient individuel, réalise du savoir subjectif par l’ouverture d’une mémoire personnelle aux raisons d’être.
Par le savoir subjectif, nous gagnons un effet de conscience individuelle par l’addition des raisons d’être. Par le savoir objectif, nous acquérons des causes de conscience individuelle. Si nous enlevons l’attribut d’individualité aux deux formes du savoir, objectif et subjectif, nous obtenons un rapport de cause à effet d’un nouveau type de conscience. Qu’une cause objective devienne la connaissance d’une raison d’être qui en soit son effet. Le savoir contient un rapport qui produit l’assimilation d’une situation donnée, d’un contexte précis dont l’espace assure les coordonnées de lieu et le temps les coordonnées chronologiques. La vérité d’un savoir représente un absolu puisqu’il se trouve à définir exactement un fragment d’espace et un fragment de temps. Mais, ce savoir est relatif à un contenu de connaissance antérieur, qui lui sert de référentiel de départ et anticipe un savoir suivant par le jeu de la vie. C’est ce type de corrélation entre des savoirs et une conscience qui définit la différence entre un inconscient individuel et une conscience collective, parce qu’elles sont personnelles dans le premier cas et individuelles dans le second cas. La réalité commune s’estompe au profit d’une réalité individuelle, dès lors que des raisons d’être prennent le sens d’une situation vécue personnellement. Cette situation est alors incarnée par les sens qui en permettent une perception, dont la configuration émotionnelle d’une conscience psychique va en faire une connaissance de soi. Nous intégrons ainsi logiquement des vécus comme des savoirs sur nous-mêmes et sur l’environnement, ainsi que de leurs rapports intrinsèques qui dépendent de l’intention psychologique des acteurs en situation.
C’est comme cela qu’un être humain peut abstraire une logique indépendante de toute situation d’expérience sensible. Une capacité d’intelligibilité spontanée vient alors de naître, ce qui permet d’en comprendre sa nature. C’est ce qui nous vaut la faculté d’un esprit, indépendant de tout contact sensoriel à un environnement commun. Cet esprit peut donc fusionner avec la représentation de l’être humain que l’on se fait de soi-même. Au sein de cette réflexion, la relation de cause à effet définit le sens du temps puisqu’il est censé aller de l’ordre au désordre. Cette ligne temporelle est moins précise à l’intérieur d’un espace de travail restreint, car les coordonnées de l’espace d’un vecteur temporel sont moins nombreuses, en conséquence celles-ci rendent la ligne du temps imprécise. Dans le cas d’un savoir objectif issu d’une conscience collective, nous nous heurtons aux frontières personnelles des inconscients individuels, ce qui provoque une espace plus ou moins restreint. Inversement, dans le cas d’un savoir subjectif issu des raisons d’être d’une conscience personnelle, il n’existe aucune frontière à la remémoration des connaissances intuitionnée par l’esprit. Ainsi l’espace de travail, des raisons d’être au sein d’une conscience personnelle, est plus vaste pour le savoir subjectif, alors qu’il est plus restreint pour un savoir objectif cumulant des causes aux phénomènes. La conséquence sur la nature du temps et de l’espace est différente, puisqu’à un savoir objectif correspond un temps linéaire matérialisé par des causes et leurs effets dans un espace relatif. Dans ce cas, l’espace et le temps sont relatifs au contexte. Alors que pour un savoir subjectif, le temps se spatialise par des raisons d’être multiples et variées en fusionnant l’espace et le temps. Dans ce cas précis, nous dirons que le temps et l’espace sont quantifiés.
En conséquence, nous avons affaire à un esprit dont l’indépendance se constitue par la nature quantique de l’espace et du temps, sous la forme d’un savoir subjectif. Mais, ceci ne peut se réaliser que dans le contexte d’une relation, où le savoir objectif est reconnu comme l’environnement privilégié d’une évolution consciente de ses membres.
Nous comprenons maintenant pourquoi, une destinée vitale peut être maitrisée grâce à la constitution d’un esprit indépendant. Le savoir subjectif donne comme effet une conscience personnelle, par la sommation des raisons d’être intégrant la représentation humaine de l’esprit. Cette connaissance personnelle de soi-même permet la continuité d’une évolution, au sein de l’interface individuelle entre ce qui reste d’un inconscient individuel des personnes, et ce qui s’exprime dans une conscience collective. Par conséquent, tout être humain n’est qu’une différente version d’une espèce anthropologique en devenir. Cela fait de la conscience individualisée et centrée par un esprit indépendant, le nouveau champ de communication possible entre tout individu d’une espèce vivante, celle-ci parmi d’autres espèces vivantes, qui peut se caractériser par un processus d’individuation.