Évacuons l’idée de sa fabrique par un Dieu quel qu’il soit, puisque jamais personne n’a pu démontrer la moindre parcelle de son existence, hormis des écritures révélées qui n’engagent que ceux qui y croient. Rien ne nous dit que ce que nous vivons soit réel, car seul par le jeu de l’identité, nous associons cette expérience conjecturale, inventée de toutes pièces pour les besoins d’une nécessité à légitimer par la raison ou par l’affection, à un contexte de référence l’objet de nos intérêts. Tout ce stratagème nous fait lâcher la « proie pour l’ombre » et ne conforte en définitive, que les dispositions initiales d’une vie qui nous échappe depuis le début de notre conception. Je ne crois pas être le seul à l’exprimer, mais il faut un nouvel Homme, en fait il faut aussi une nouvelle psychologie, une nouvelle philosophie, une nouvelle physique et donc un nouveau corps donc un humain pour les penser.

Mais ce nouvel Homme n’est pas celui obtenu par un transhumanisme technologique, mais un Homme pleinement humain par son génie à exister dans la conscience de son réel, enfin mis à jour par lui-même. Pour ce faire il faut changer de positionnement psychologique et adopter individuellement, un basculement sur les sens physiques, non pas sur les seuls cinq sens mais sur les sept sens physiques auxquels nous avons accès. Le positionnement sur ces sept sens délivre un point focal qui en fait la conscience de soi. Il faut avant tout nous sentir vivre au sens littéral du terme.

Mais rester sur le sentiment n’est pas satisfaisant, en réalité ce n’est pas pertinent. La fabrique du sentiment se réfère à l’utilisation des cinq sens usuels, la fabrique du réel humain se doit de passer aux sept sens décris plus haut. Il n’y a plus besoin de corrélation entre le corps et la conscience mais logiquement une intrication entre la matière qui fait instrument de vie d’un corps et le reflet mental d’une énergie physique sous la forme d’une conscience nourrie d’informations qui font son intelligence. C’est le principe humain de l’Homme nouveau qui doit s’accomplir inexorablement dans le devenir d’une société de femme et d’homme d’un nouveau monde qui est en train de venir remplacer l’ancien monde.

Nous entendons parler d’un nouvel ordre mondial mais ce n’est pas celui choisi par les individus, parce que celui-la est strictement issu de la doxa d’une économie libérale. La complexité du monde ne peut plus s’appréhender pleinement car aucune instance n’a les valeurs nécessaires pour juger l’information devenue omniprésente dans le panorama quotidien. La guerre est déjà déclarée mais l’issue est encore incertaine, donc plus la conscience individuelle sera forte et plus nombreux seront les êtres de qualité, ce qui garantira la victoire de l’humain sur la machine et fera rentrer l’Homme dans une ère cosmique.