L’homme n’est pas un loup pour l’homme tel que le décrit Thomas Hobbes, lui-même l’ayant emprunté à Plaute, auteur de la Rome antique, mais un sauveur de l’humanité. Ce concept d’homme est souvent mal interprété par confusion avec l’humain. L’homme est différent de l’humain par son statut hypostasié de l’humain, celui d’un être réalisé au travers de son humanité. Dans ce seul sens précis, l’homme et son moyen d’accès, l’humanologie, est un post-humanisme éclairé par un courant de pensée éminemment naturel. Dans ce cadre de réflexion, l’intelligence de l’esprit a besoin de vérité pour produire l’homme. Ce processus naturel de la pensée n’utilise pas le traitement de l’information en tant que tel, mais l’évolution de la conscience, par son contexte d’incubation, la sensibilité humaine.
Dans nos sociétés contemporaines, le besoin de vérité transcende la nécessité économique, elle devient le moteur d’un développement humain. Nos sociétés sont basées, actuellement, sur l’économie des échanges commerciaux, mais ce modèle n’est-il pas dépassable si l’on considère que le bonheur individuel est vers le dépassement de toute nécessité ? Les organisations sociétales devraient tirer leurs légitimités dans la réalisation des conditions de développement, pour chacun de ses membres. La valeur monétaire ne satisfait pas à cette condition. En effet, celle-ci tire profit de tous les avantages d’une industrialisation financière, qui transforme l’argent en un objet de spéculation dont seules les opérations, sur lui-même, suffisent à le déconnecter du besoin réel des hommes.
Une société humaine ne peut croître sur ce seul processus, dont le développement humain ne récupère que des bénéfices indirects. Faire croître des richesses sur la seule spéculation des gains d’argent, autorise la disproportion des disparités de possibilités humaines. Celles-ci sont assujetties aux conditions d’opportunités, dont n’est pas doté la majeure partie des êtres humains. Il en est ainsi pour une compréhension juste du fonctionnement humain, qui, malgré sa faculté de libre-arbitre, ne délivre pas pour chacun les mêmes conditions psychiques d’une application. Tout un ensemble de drame personnel se joue alors dans la variation des bonnes conditions d’un contexte, qui se répercute entre le moment d’une conception et la fin d’un développement d’autonomie.
Si nous voulons une société plus adéquatement juste pour chacun, pour donner la possibilité d’intégrer les rôles fondateurs d’une vie, il faut penser un fonctionnement humain qui soit bien compris au travers de ses principes de constitution. En général, rien ne peut accoucher d’une résolution si le problème est mal posé, c’est le cas dans la politique sociétale. Il n’y a pas de réalisme économique sans intérêts bien compris, ce qui provoque ses problématiques. L’être humain n’a pas d’existence isolée, mais convoque un incessant devenir à la fois individuel, collectif et générationnel. Ceci implique la reconnaissance de tous les liens possibles qui rendent le mode de vie humain, humain, par la prise en compte anthropologique du destin de chacun et de tous. Ces liens possibles représentent des valeurs cardinales, dont le niveau d’application du libre-arbitre en développe l’ordinalité des sens.
C’est ici que le besoin de vérité satisfait à une franchise de l’homme, pour une réalisation déterministe de son esprit de nature physique. Pour cela, il faut accepter les termes pertinents d’un processus cognitif et singulier, celui de satisfaire à l’intégration des lois universelles, qui passe par leurs vraies connaissances. Seule une vérité relative des connaissances, qui rend absolu toute réalisation, amène tout un chacun à être créateur de lui-même. La seule vérité compatible, est celle qui est pratiquée par toutes et tous. Par cette condition, une seule valeur demeure, la prise de conscience, processus direct, individuel et potentiellement collectif. Ceci équivaut à la démonstration par la preuve, dont l’examen par les pairs ne sont pas disciplinaires, mais sont parties prenantes de l’humanité.
Il va donc falloir préciser plusieurs valeurs de ce processus, qui, rappelons-le pour cette étude, demeure une proposition de réflexion. Un être humain est avant tout un système en devenir d’unité, aussi, en tant que système d’information, il reste ouvert sur son environnement, même si celui-ci est amené à changer de degré ou d’échelle. L’être humain est un être vivant, ainsi sa croissance se fait à partir de la modification de son intérieur. Cela implique une relation à l’environnement qui passe par une communication particulière, si l’on tient compte d’un développement génétique par l’information de soi-même. Il est impossible de concevoir un développement humain comme la conséquence directe des informations d’un environnement. Son autonomie, en tant que système vivant, lui concède le fonctionnement propre d’une sensibilité, ceci au travers du choix et de la conception des effets informationnels sur son développement.
Cette secondarité fonctionnelle, une sensibilité humaine, particularise un type de communication qui est d’ordre télépathique, ce que nous allons développer. Pour ce faire, nous posons l’hypothèse que la variation de la perception individuelle est la source d’une illusion, celle que les expériences vécues soient réelles. Cela suppose que les données sensorielles soient responsables d’une interface, entre un milieu intérieur psychiquement sensible et un milieu extérieur accessible par des informations. Re-précisons ici, que les sens des organes sensoriels sont bien au nombre de huit, les cinq sens connus auxquels s’ajoutent trois autres sens que sont l’intéroception, la proprioception et l’intuition.
Ce n’est donc pas le corps humain qui rencontre un environnement, mais le profil psychique d’une sensibilité personnelle qui rencontre des propriétés d’un monde extérieur, via le contexte environnemental de ces rencontres. Cet état de fait prédispose aux différentes croyances qui sont le prélude à toute compréhension. Nous pouvons maintenant arrêter le fait d’être en présence des conditions de naissance d’un nouvel imaginaire personnel, qui s’applique dans toute nouvelle confrontation qui prendra la forme d’une expérience individuelle.
C’est de ce nouvel imaginaire, qu’un profil psychique particulier ressent le besoin de nouvelles capacités d’existence. La résonance que procure les propriétés d’un contexte environnemental sur les propriétés d’un fonctionnement humain, détermine les facultés de jugement personnel à l’encontre des sentiments émergents d’une sensibilité, dans la conscience, d’être en présence d’un nouvel évènement. De ce constat, naît la réaction biophysique d’une nouvelle création de soi-même, dont la palette de manifestation n’a d’autre limite que celle donnée à l’existence universelle par le génome. Potentiellement, il y a ici la possibilité de réaliser une identité universelle, une réponse possible à l’ensemble des propriétés d’un univers.
La communication télépathique n’est autre que le moyen de communiquer entre différents états intérieurs d’un système, sans passer par une transmission directe des sens, mécaniquement mal adaptés au présent d’une situation. Grâce aux différents états émotionnels médiés par la physiologie du système vital, chacun peut donc ressentir ce qui est propre à l’autre (application du principe empathique). Cette communication est accessible par la transcription émotionnelle de chacun, ce qui concourt à la non-déformation de l’information de l’autre comme de soi. Cela se fait par le respect des règles d’un fonctionnement humain partagé, comme peuvent l’être les règles d’un fonctionnement vital.
Le fonctionnement humain et vital de chacun devient responsable de l’intégrité d’une information reçue, mais comment cela est-il rendu possible, alors que la subjectivité émotionnelle est propre à chacun ? Grâce au mécanisme d’ajustement de la pensée cognitive, apporté sur le résultat informationnel du fonctionnement humain, par la simulation d’un modèle de l’homme confrontant l’imaginaire illusionné par la rencontre. Cette possibilité est offerte par le changement de niveau de conscience, qui, en concentrant l’attention sur l’état hypostasié de l’homme, délivre l’idée d’une indépendance de vie dont les organes sensoriels en transcrivent des limites factuelles. Le corps physique devient ainsi une représentation modélisée dans le présent, par une indépendance de vie systémique conçue par les informations d’un monde extérieur qui la nourrit.
À cet endroit et seulement à celui-ci, nous atteignons le statut d’information objective pour l’avènement de l’homme. Par définition, l’information objective est instantanée, car toujours remplacé par l’instant qui lui succède. Le modèle du système vivant représentatif de l’homme devient un modèle fonctionnel par les informations télépathiques qui le nourrisse, il devient universel pour tout les modèles vivants d’un humain transitionnel.
Puisque la conscience est l’expression d’un changement de niveau systémique, alors il n’y a aucune raison pour que le processus s’arrête, tant que les êtres vivants existent dans un univers. Par contre, le niveau d’évolution d’une conscience individuelle en devenir peut très bien s’exemplifier dans une conscience immanente, elle prendrait donc l’image d’un principe universel dans la réalisation d’une identité universelle. D’un fonctionnement humain en activité, nous pourrions ainsi postuler la réalisation d’une vie d’homme, à l’image des possibilités de son identité universelle. C’est ce qui devient le sujet d’une intelligence de l’esprit.
Si nous revenons au matériel de l’émotion, celles-ci se vivent si le contexte ne se prête pas à l’exercice d’une intelligence émotionnelle. Celle-ci est alors déduite d’une maîtrise volontaire exercée sur la sensibilité d’un profil psychique. Son objectif est de donner du sens aux émotions, comment fait-elle ? En les transformant en mots, grâce à l’appui des savoirs, eux-mêmes copiés sur les codes culturels liés aux expériences des vécus antérieurs. C’est bien par les mots qu’un devenir escompté de l’humain se réalise, tel qu’escompté par la qualité d’un génome qui le laisse présager. Comme l’arbre est issu de sa graine, exploitée par l’ensemble des propriétés de son environnement, c’est bien par son génome qu’un avenir appartient à l’homme. Mais à la différence topologique de l’arbre, l’homme tient son avenir par la seule efficacité de son fonctionnement humain, pour l’amener à l’indépendance d’un nouveau statut vital, l’homme conscient.
Enfin, il nous faut revenir sur la condition très problématique de l’incidence des conditions locales en biophysique, c’est-à-dire appliquées à la condition physique de toute biologie indépendante. Les conditions locales dans la formation d’une identité universelle sont bien initiées par les voies systémiques, représentées par les lois universelles par lesquelles elles s’appliquent. Le résultat des sciences physiques n’est pas contradictoire avec son dessein technologique, mais il est partiellement inapproprié pour rendre compte de la connaissance du vivant. Prendre conscience de ses comportements permet de se reconnaître dans le monde des comportements, et ce grâce à l’information apportée par les raisons suffisantes de ces mêmes comportements. N’oublions pas que l’attention portée à la genèse des informations de soi, relève d’une recherche d’équilibre énergétique. Pourquoi en est-il ainsi ? Parce que ce que nous transmettent nos parents est un patrimoine génétique. C’est ainsi que nous avons affaire à un capital d’énergie fragmentée, dont le déploiement en actions potentielles ne dépend que d’une évolution de conscience pratiquée par une intelligence d’esprit.
Comment définir ces quantités physiques transmises ? En principe, chaque quantité d’énergie est une quantité de mouvement dans le temps, donc un signifiant. Mais aussi une quantité de sens dans l’espace, de ce fait un signifié. Si nous superposons une quantité de mouvement sur une quantité de sens, nous obtenons une quantité d’action qui elle-même est une quantité d’énergie dirigée (une cause vers un effet). Si nous la mesurons à l’aune de la plus petite quantité d’énergie qui a un sens, alors nous nous dotons d’une échelle de possibilités de développement quasiment universelle. Si nous escomptons une possibilité d’identité universelle, il nous faut, pour réaliser celle-ci, cesser d’opposer le monde extérieur au monde intérieur de l’homme.
Si nous acceptons la configuration physique d’un fonctionnement humain, son résultat en terme d’espace-temps est physique, par simple nécessité de cohérence. Nous savons que le corps physique est une représentation, et nous avons introduit une représentation physique de l’esprit. Si l’homme se détermine dans une conscience, celui-ci sera la représentation d’une conscience de lui-même dans l’évolution d’une conscience par le fonctionnement humain, celui-là même qui amène l’homme à devenir conscience de lui-même. La aussi par cohérence, cette conscience réalisée ou cet homme conscient est physique, par la nature de l’intelligence qu’il s’applique, puisque les lois de la nature s’y retrouvent grâce à sa conception intelligible. Nous pouvons donc postuler que l’homme est l’incarnation d’une intelligence universelle, dont l’espace-temps en sont les piliers de sa création.
Le cadre de compréhension des lois physiques implique de poser l’espace-temps comme référentiel de l’existence pour toute entité physique. L’humain est une entité physique postulée, les lois physiques s’y appliquant, nous pouvons réduire la représentation du fonctionnement humain à un système quantique clos par l’espace-temps d’une représentation informationnelle multidimensionnelle. Nous ne pouvons parler que de la représentation de l’humain, non de son environnement qu’il intègre par les lois physiques de l’esprit, limite exigée par le sujet de cette étude. La nature postulée de l’homme se voit donc investie par sa culture de proximité humaine. Si la sensibilité humaine est au cœur de la conception des informations sur l’homme, alors la physique de l’espace-temps intervient dans la représentation de celui-ci.
L’action définit l’information par la quantité d’énergie et la quantité de sens qui la conçoit, ce qui implique la réceptivité d’un espace-temps futur de l’environnement par un espace-temps présent humain et inversement. L’homme et l’environnement partagent donc le devenir potentiel de l’autre, ce qui infère que l’un et l’autre sont créateurs à la fois d’espace et de temps. Cela rend légitime leur existence respective, faisant d’eux les piliers de la création universelle.
Si l’espace et le temps existent corrélativement à leur utilisation dans les échanges de communication entre l’humain et son environnement, alors l’intelligence d’esprit met en lumière leur participation dans la vie d’un fonctionnement humain. L’homme devient donc une heuristique dans la vie de celui-ci, ce qui permet à l’intelligence d’esprit de se déployer, pour tout investissement de conscience.