Le subconscient est un qualificatif attribué à une certaine classe d’opérations psychiques. Classiquement, cette entité fonctionnelle se situe entre les opérations de l’inconscient naturel et les opérations de la conscience. Il s’agit ici de montrer que le subconscient est une interface technique, équivalant aux artefacts technologiques tels que ceux développés par l’homme (style machines numériques ou mécaniques dont il partage le même rôle). Il va falloir prendre de nouvelles dispositions pour bien comprendre ce que l’on entend par subconscient, et c’est pour cela que nous allons revenir sur les notions d’inconscient, de volonté, de libre arbitre.
Nous attribuons à l’inconscient un mauvais rôle, ou tout au moins nous le méjugeons. Par les différentes études que nous avons déjà faites, sur la notion d’être, il nous apparaît clair que celui-ci est représentatif d’un tout, dont la mise en relation avec soi permet d’envisager un chemin cognitif, vers une plus grande compréhension de la stratégie qu’adopterait naturellement tout être vivant, pour son évolution autonome. Nous qualifions aujourd’hui tous les ratés d’une évolution personnelle comme autant d’immiscions de l’inconscient dans nos actes du quotidien. Ceci est une grave erreur, car non seulement nous n’attribuons pas les échecs au bon responsable, mais en plus nous nous coupons de la seule ressource fonctionnelle qui puisse satisfaire à la réalisation de notre être en ce monde.
Pourquoi une telle erreur est-elle faite et se pérennise-t-elle encore aujourd’hui ? Parce que la lecture du rôle de l’inconscient est reliée à une mauvaise compréhension de la notion de libre arbitre individuel. Dans l’usage et la compréhension commune, le libre arbitre est la qualité fondamentale qui décrit la capacité d’autonomie et de responsabilité individuelle. En clair, un être humain serait libre du choix de ses actes, par l’exercice volontaire de sa réflexion à engager des décisions qui relèveraient uniquement de sa propre conscience. Le libre arbitre serait donc à l’origine de l’action de l’homme sur son environnement, ce qui en engagerait sa compétence, et le rendrait soumis au jugement en vertu d’un droit ou d’une morale. Est-ce une réalité et est-ce réel ? De nos jours, c’est une réalité, mais ce n’est pas réel, car cela relève d’une conscience fantasmée d’une position de l’homme qui serait supérieure ou tout au moins différente par nature entre un être humain et son environnement. C’est un droit qui s’arroge le pouvoir de faire ou de défaire un environnement, ce qui satisfait au caractère d’une évolution darwinienne de la suprématie du plus fort (dans le politiquement correct nous dirons le plus apte).
Alors comment devrions-nous voir l’inconscient ? Nous avons déjà abordé le sujet dans des articles antérieurs, mais nous allons mieux préciser notre pensée. Ce que nous apprend la physique fondamentale est que le comportement dans l’infiniment petit est toujours sous-jacent à une relation singulière entre une entité et son milieu, c’est ce que montre simultanément la physique quantique et la physique du champ de torsion portée par l’éther fluide de l’espace. Le caractère comportemental d’une entité est toujours une liberté accordée par la disposition d’un milieu subséquent. Dans l’infiniment grand, la transformation opérée par la physique relativiste démontre que ce sont les dispositions de l’entité fonctionnelle qui dicte les règles de comportement à son milieu. Alors où placer l’inconscient individuel dans cette histoire ? Dans la trame psychique d’une personne, qui fera bientôt conscience de sa réalité comme produit naturel d’un milieu tout aussi naturel que lui. Il revient donc au subconscient d’exprimer les rouages de transformation d’une réalité psychique inconsciente, en une réalité cognitive consciente de ce qu’un humain en devenir comporte comme possibilité d’advenir en tant qu’être naturel. Le fonctionnement humain est tout entier contenu dans l’entité fonctionnelle du subconscient.
Enfin, avant d’expliciter le schéma directeur fonctionnel qui est le caractère propre du subconscient, il faut dire un mot sur la relation à l’environnement. Si nous attribuons à l’identité du sujet une propriété de libre arbitre, alors l’objet de son action est dans un environnement extérieur au sujet, ce dont-il devra s’assurer par autonomie (c’est le sens de l’idéologie du réalisme fort qui veut que l’environnement existe en dehors de l’action humaine et suit ainsi une logique propre). Si l’identité d’un sujet n’est qu’un reflet d’un fonctionnement, qui accorde une autonomie sous la forme de pensées régies naturellement par un génome procurant l’auto-adaptation du corps, alors l’objet sur lequel s’exerce un acte d’un libre arbitre rationnel est le corps naturellement physique d’une personne récipiendaire de la vie d’un génome. Nous avons alors affaire à une transformation d’un état antérieur à un nouvel état présent, dont le subconscient en exécute la prise de conscience. L’environnement est donc traité comme un milieu co-existentiel à la personne, ce qui fait de lui non pas une collection d’entités fantasmées, pas non plus un environnement strictement indépendant de la personne humaine, mais un environnement inclusif co-évolutif par coopération mutuelle de ses acteurs. Ce type d’environnement n’est ni soumis à la théorie de l’esprit (idéalisme) ni à la théorie matérialiste (réalisme), mais à un réalisme conscient à quoi correspond l’idée concrète du réel.
Bien, occupons-nous du subconscient maintenant. Nous avons vu que celui-ci est l’équivalent technologique d’une machine virtuelle, telle que la conçoit l’informatique mais en plus performant. Pour comprendre comment fonctionne le subconscient, il nous faut comprendre les différents modes de communication de l’information. Actuellement, nous acceptons l’existence de deux modes de communication ; l’information instantanée et l’information médiatisée. L’information instantanée est physiquement la donnée traduite des effets des flux de torsion d’une physique sub-quantique, qui reconnait l’existence d’un éther spatial fluide. Cette communication instantanée est l’influence à distance d’une cause mécanique, dont l’effet est instantané sur un objet (une masse) à distance, parce que ce comportement se transmet sans communication. Notre corps est donc constamment sous l’influence d’actions mécaniques, venant de tous horizons et issues de chaque composant de l’espace. Notre corps est ainsi le résultat d’une configuration des rapports qui inscrivent une relativité absolue, par la variation des masses matérielles le composant. L’information instantanée est alors la mesure d’une formation en temps réel de notre corps. Elle est perçue comme sentiment de soi et fonde le référentiel des conditions de ce qui devient conscient.
L’information médiatisée est physiquement une donnée portée par un média vecteur d’une information. Quantiquement parlant, le média de cette information est la lumière et correspond à une communication limitée par la nature du milieu, dans le cas d’une vitesse limite de la lumière. L’information médiatisée recense la mesure d’une donnée qui traduit le comportement d’entités fonctionnelles stimulées. Ces informations résultent d’un fonctionnement, qui par la vitesse limite de son média, nécessite une appropriation de temps dont nous voyons que les paramètres de celui-ci sont affectés par son écoulement (sa durée), son élasticité (la subjectivité de la perception de l’information) et enfin son présent (par sa relation avec les données de soi qui sont les informations instantanées du corps).
L’existence même des organes d’un corps, l’ensemble de tous ses composants, démontre que les informations instantanées et médiatisées sont récursivement corrélées dans un même mouvement d’organisation. Celle-ci hérite de l’énergie mécanique des flux de torsion et de l’énergie chimique du comportement quantique de la lumière, qui font expérience continuelle de développement structurel d’un corps dans son milieu. Cette expérience est fonction d’une alimentation perpétuelle en énergie de champ (flux de torsion) et de relation (flux d’interactions individu/environnement). Cette trame fonctionnelle représente l’inconscient naturel d’un corps, dont l’évolution organisationnelle découle de la constitution d’une dualité fondamentale entre des moyens d’un fonctionnement et le produit de ce fonctionnement. Il est donc clair qu’un facteur d’organisation impose de tenir compte de toutes les différences d’échelles, représentées par l’ensemble des constituants universels. Nous devons accepter une évolution du degré de complexité de l’organisation fonctionnelle d’un corps, qui se traduit par une augmentation des informations recensées par cette organisation. Pour qu’une organisation fonctionnelle se développe, sans s’altérer, elle doit faire émerger une faculté récursive de représentation d’elle-même pour se contenir par des frontières factuelles. Il s’agit ici de saisir que le facteur de conscience d’un corps physique est le fruit d’un établissement de règles inférées par le degré de prise en compte des données le constituant.
L’émergence d’un système naturel d’organisation des données fonctionnelles est de type génétique. Son exploitation réelle est la formation de règles rationnelles dont la contrepartie structurelle en sera un système nerveux de traitement et d’administration de données et d’informations, rentrant dans la constitution d’une autonomie consciente d’un corps, devenu moyen de conscience d’un tout en interaction permanente. Cette nécessité de conscience renvoie à l’examen en propre de la réalité, qui débouche sur des capacités de décisions autonomes, mais dont les conditions sont propres au développement de conscience d’un corps naturel. Il s’agit donc d’une autonomie relative, qui peut être prise pour l’existence d’un sujet réel, alors qu’en vérité il s’agit d’un développement conscient d’une évolution individuelle, qui peut être amené à se transformer complètement par changement d’état.
Le subconscient va tenir le rôle d’une instance fonctionnelle virtuelle par nature, dans la recherche et la présentation d’une réalité la plus optimale possible, pour un instant donné. Le fonctionnement de ce subconscient est bien assimilé au facteur d’émergence d’un fonctionnement d’espèce, recensé par la trajectoire temporelle que prend l’exploitation de l’ensemble de données mises à disposition d’un système autonome par conscience. Pour un être vivant dont l’héritage des comportements est de l’ordre d’une mémoire de comportements humains, il devient alors évident que nous avons affaire à un fonctionnement humain qui se comporte comme un véritable schéma directeur fonctionnel, et dont la trajectoire temporelle l’amène d’une inconscience à une conscience, par le biais naturel d’un opérateur émergent : le subconscient.