L’hyperespace, qui n’est que l’ancien néant des mystères, devient aujourd’hui l’environnement d’une sensibilité consciente. Une métaphore éclaire peut-être mieux ce qu’il en est. L’hyperespace est à la sensibilité ce que le cyberespace est à l’information, un lieu de manifestation, mais à une différence prêt, dans le cyberespace l’information est représentée par une organisation de données qui fait office de matrice cybernétique. Dans l’hyperespace, la sensibilité organise les données qui font matrice d’hyperespace par un hypertemps qui en conditionne son énergie sous la forme d’informations. Et cela, seule une transition de l’analogique au numérique peut le permettre.
Faisons une courte comparaison entre le cyberespace et l’hyperespace. Le cyberespace n’existe que par des composants qui se situent en dehors de lui, car il n’est qu’un concept mis en pratique sans vie propre. Pour faire un cyberespace, il faut des ordinateurs, des réseaux, de l’électricité, des contenus, de plusieurs couches fonctionnelles et des opérateurs ayant conscience des utilisateurs finaux. L’hyperespace est tout autre, il s’agit de l’espace psychique qui se partage avec toutes les dimensions possibles d’une conscience qui en construit l’étendue. Cela ne doit pas faire peur, car la maîtrise individuelle est totale grâce à l’esprit de contrainte qu’exerce le fonctionnement humain sur cet hyperespace par l’utilisation d’un temps relatif.
Comment cela est-il possible ? Rappelons-nous, à titre individuel il existe dans l’instant vécu un socle constitué par le corps physique et l’esprit personnel dont le présent conscient réunit l’ensemble des composants de l’espace sensoriel et l’ensemble des paramètres du temps, ce qui en fait matière objective d’une réalité humaine et non d’autre chose. Nous sommes donc ancrés dans le réel par notre conscience du présent. Ce qui surprend, c’est que ce n’est plus notre corps physique qui manifeste nos comportements dans le monde environnemental ordinaire, mais la conscience personnelle qui expérimente l’interaction avec l’environnement en produisant une sensibilité faite des informations corporelles qui révèlent la nature d’un hyperespace là où n’existait auparavant qu’un espace tri-dimensionnel.
Prenons un exemple ; quand un thermomètre mesure une température il ne fait qu’indexer la montée ou la descente d’un volume de mercure en dilatation ou en contraction en fonction de la température d’un environnement dont on a conventionnellement établi une échelle de valeurs. Ce que mesure un thermomètre, c’est une température arbitraire que l’on qualifie d’objective en regard d’un calcul physique de ce qui pourrait être un zéro absolu. C’est pareil pour l’hyperespace, la notion de présent équivaut au zéro absolu du temps et de l’espace sous la forme d’existence du corps physique (point de l’espace) et de l’absence de déplacement de ce corps (le temps est de la distance divisée par de la vitesse) dans l’espace tri-dimensionnel. Puisque le temps et l’espace coïncident par le présent alors la conscience peut se mouvoir par des calculs sur les fractions du temps zéro et ainsi découvrir de nouvelles dimensionnalités de l’espace. L’équivalent dans notre vie ordinaire est le rêve éveillé, malheureusement sans maîtrise consciente, car il n’y a pas de pilote aux commandes.
Cette maîtrise consciente est possible par une savante gestion du temps fractionnaire. C’est l’information qui va jouer le rôle d’opérateur de conscience grâce au fait de maintenir une absolue liberté à la sensibilité par l’appréciation émotionnelle de ce qui est acceptable par l’esprit. C’est comme cela que le temps gouverne l’administration des prises de conscience en accord avec les possibilités de la nature affective de l’humain, c’est-à-dire « l’effet de matière » issue de ses affects.
Une énergie émotionnelle va lancer le processus pour qu’une conscience, par le biais des synchronisations d’un présent, puisse prendre le relais et déclencher l’utilisation d’une énergie issue du temps manquant à la conscience universelle pour connaître l’ensemble des éléments de l’hyperespace. C’est ainsi que l’on peut arriver à la gouvernance totale de la matière dans le domaine tri-dimensionnel et autre, par la maîtrise d’une énergie exponentielle et infinie.