De la réalité d’un inconscient universel

Il faut arriver au seuil générique conscient pour faire évoluer l’expression génétique vers un développement humain. Cet exemple d’asymétrie fait sens, elle est sens de ce qui ouvre l’existence consciente aux différents phénomènes naturels comme le temps, les forces, l’énergie et le désordre thermodynamique. Dans le monde macroscopique cela marche comme cela, c’est ce que la physique classique nous enseigne, mais dans le monde subatomique il n’en est plus ainsi, car les cartes se brouillent par le problème de la mesure qui nous amène à confirmer qu’une mesure d’un micro-état, représentatif d’un phénomène, le perturbe et n’assure donc plus son observation objective. Mais il y a un autre enjeu dans cette dialectique du macroscopique et du microscopique, c’est celui de la conception du sens dans le monde classique par opposition à l’absence de sens dans le monde microscopique.

C’est ainsi qu’un esprit entre dans le monde temporel par le biais d’unités temporelles de mesure, qui nous fait concevoir l’espace conscient à l’inverse d’un flux historique d’événements inconscients. Nous pouvons ainsi décrypter la nature de l’inconscient par l’utilisation des unités temporelles le rythmant, pour décomposer un flux historique d’événements se rapportant à des quantités d’espace qui font conscience. Ce processus sera réalisé par le jeu signifiant d’événements historiques qui font sens pour soi-même. Cela est rendu possible par l’existence d’une relation entre l’espace et le temps et que nous retrouvons formalisée par la relativité générale en physique, qui stipule l’association des trois données spatiales au temps de survenu des événements.

C’est ce qui est assumé pour l’être humain, par la fonction du langage, qui formule en phrases porteuses de sens pour soi et pour l’environnement, la réalité des expériences vécues. Plus on introduira d’unités élémentaires de sens et plus la richesse des catégories se développera et nous aurons alors affaire à l’émergence d’une complexité grandissante d’interactions phénoménales, dont la charge informationnelle sera de traduire l’universalité du système existentiel. C’est ainsi que fonctionne l’esprit individuel, au travers du développement d’un être humain doué de langage articulé . Puisque l’humain est de l’espace nouvellement formé, il faut donc pouvoir le restituer dans le processus universel.

Le langage est la formulation de l’esprit humain, car il entérine la prise de conscience d’un espace conscient de lui-même par le développement et le fonctionnement du fait humain. C’est ici que nous reparlons du langage articulé, qui par le biais de la dialectique entre subjectivité et objectivité, définit des unités élémentaires de temps qui vont organiser un mécanisme de formalisation, immatérielle et matérielle , suivant les propriétés informationnelles émergentes, induites par les formes signifiantes du langage. En effet il existe une relation entre le temps, le déplacement et les forces physiques, qui fait dire à l’énergie qu’elle est une force liée à un déplacement, et que sa quantité peut être calculée ou déduite par la vitesse de son apparition. Il s’agit bien ici de valider un code génétique de constitution du vivant par un mécanisme de matérialisation, au travers de l’utilisation de signifiants induits par la fonction du langage et exprimant les conditions d’une réalité, par le jeu de propriétés informationnelles naturellement calculées.

Comment ne pas voir ici la cause de ce pourquoi, et de ce comment, il existe un génome constitué de molécules d’ADN autoréplicantes dépositaires d’informations d’une réalité complète, d’un être humain individuel . Le génome est bien la cause existentielle d’un être humain mais pas sa raison d’être, celle-ci se trouve dans la réplication dialogique d’un environnement historique d’événements universels. Il faut donc replacer le développement de l’être humain dans un processus existentiel, intégrant des dimensions universelles puisqu’il partage sa réalité avec nombre d’autres êtants, et que le processus par lequel il advient comporte des multiples dimensions de manifestation naturelles. Il semble délicat de penser à une finalité pour l’existence, la notion même d’existence est sujet à caution, car exister est toujours exister en regard de quelque chose ou de quelqu’un, ce qui confine l’existence à un simple domaine relatif.

Mais en même temps si le domaine d’existence est relatif, alors il est possible de créer un absolu au travers de cette relativité ce qui enclenche un processus de production rythmé entre les deux. Il est donc possible de penser qu’un statut de l’existence soit conféré à un mécanisme de relativité absolue qui fasse d’un oxymore dynamique, un moteur de réalités sans origines et sans fin, mais qui reste pourvoyeur de vies individuelles au travers de multiples stratégies de consciences.