Du rêve à la réalité, une finalité constructiviste ?

L’acceptation, par la conscience, des valeurs humaines d’un système biologique conçoivent les bases d’un système fonctionnel, dont l’objectif est d’affiner les valeurs de la conscience, au travers de l’énonciation des pensées de l’esprit. Concevoir l’inconcevable revient, pour un esprit, à être toujours là où on l’attend le moins. N’est-ce pas, dans ce principe, une bien meilleure définition de la vie biologique ? Dans le sens d’une vie, prise comme l’organisation inconsciente d’un esprit collectif, l’existence d’un système fonctionnel dédié à la prise de conscience, ne peut que conforter une vie systémique à devenir une vie individuelle. Celle-ci devient alors porteuse de valeurs fonctionnelles qui vont émaner des prises de conscience de l’esprit. Dans l’article précédent, nous avons rendu compte d’un archétype de l’Homme dans l’existence de l’esprit, d’un fonctionnement humain en gestation. Concrètement, il faut savoir maintenant de quoi est fait ce fonctionnement humain. Ce dont nous pouvons rendre compte, c’est qu’il est constitué d’actions intentionnelles. Ce que nous présupposons en humanologie, c’est que l’action intentionnelle est le véritable pouvoir de la pensée.

Le seul écueil à considérer l’action intentionnelle comme le pouvoir séculier de la pensée, c’est que celle-ci est toujours factuelle. En effet, deux actions intentionnelles ne peuvent pas se produire simultanément. Mais, rien n’empêche les actions intentionnelles de se succéder dans le temps, ce qui alors légitimise celles-ci, comme les artisans d’un fonctionnement humain. Il est alors lui-même sous-tendu aux valeurs qui font d’un humain ce qu’il est. Ainsi, chaque action intentionnelle tire une puissance par le fait d’appartenir au fonctionnement d’un ensemble, une structure de valeurs humaines. Quelle est la nature d’une action intentionnelle humaine ? Celle qui permet au verbe de donner une direction à l’action des comportements. Ce n’est qu’ainsi que le verbe est qualifié d’intentionnalité.

En vérité, personne ne sacrifie quelque chose dans la vie, à moins d’y être contraint, toutefois seul l’esprit sacrifie quelque chose de lui, pour évoluer vers l’objectivité d’une conscience. L’esprit n’est pas le « soi », mais le « soi-même » qui a besoin de l’esprit pour connaître comment faire dans le « qui être ». Par voie de conséquence, ce que commence à faire l’esprit lorsqu’il veut se développer, c’est de sacrifier ce qu’il pensait être de lui-même, pour s’ouvrir aux potentiels d’action des nouvelles intentions en vue d’en être conscient. Ainsi, chaque personne à l’écoute d’elle-même, peut prendre conscience de ce qu’il lui manque à l’esprit, pour devenir ce qu’elle doit être dans ses moments présents. Ce qui caractérise un esprit individuel, c’est sa capacité à faciliter l’intégration de tout ce qu’il sait de son milieu, y compris lui-même, et cela, avant ce dont il peut prendre conscience. Cette attitude de l’esprit est une façon de faire synthèse des informations qui sont à sa disposition, pour délivrer de nouveaux états de conscience, favorables à une optimisation d’une vie constitutive d’une organisation corporelle. C’est donc ainsi que toutes les intentions potentielles peuvent se former en son sein, au travers d’une manifestation comportementale d’un fonctionnement d’intégration.

Quels sont les obstacles que rencontre un esprit, pour l’évolution de son développement, en tant qu’entité responsable d’un discernement personnel ? Les idées, celles qu’il se fait sur tout ce qui touche au domaine d’une conscience potentielle. Comment un esprit va pouvoir se défaire des idées qui font obstacles au renouvellement de ses créations ? En développant, par ses différentes strates fonctionnelles, une connaissance de soi qui ouvre à la réification des choses en soi. Cela lui permet d’identifier les idées, en général, pour exercer sur elles un tri. Le résultat ainsi obtenu, renforce l’appartenance à une vie en mouvement, par les seules idées qui découlent vers une conscience, et le rejet de celles qui n’appartiennent pas à ce nouveau corpus conscient. Ceci incarne une réalité de ce qu’il sait être de lui-même, tout en se dissociant de ce qu’il sait n’être pas de lui, grâce à la forme consciente qu’il anime. Pour l’homme, il s’agit du développement d’une forme humaine. L’esprit est ainsi amené à comprendre qu’il peut être victime de tout un ensemble d’idées qu’il se fait au travers de l’interaction avec tout ce qui l’entoure. Mais, ce qu’il ne faut pas oublier, c’est qu’il existe une relation entre les idées et l’action, et qu’en se séparant de certaines idées, l’esprit se sépare aussi de certaines possibilités d’action. Voici comment s’établit en lui le discernement.

Dans un certain type d’enseignement métaphysique, il est dit que « le sage est sans idées », qu’est-ce que cela veut dire ? Simplement que les idées dont le sage est pourvu, sont pour lui des états de conscience qui font de son niveau de vie corporelle, un avantage sur ce qu’il était auparavant sans ces idées-là. Idée, pensée, conscience, action, vie sont reliés dans l’organigramme fonctionnel des comportements physiques d’un corps en perpétuel changement. En physique, nous dit-on, la matière n’occupe qu’une fraction minime de l’espace (31 %). Si l’espace regorge d’énergie, c’est à cause de la matière qui en définit ses rapports de présence, car sans matière pas d’espace et sans espace pas d’énergie découlant du mouvement d’interaction de ces matières. Le temps est la traduction des comportements de ces interactions, ce qui en définit tout un ensemble d’espace d’expression. Ainsi, chaque être est en premier, ce que ses idées font de lui en toute inconscience. En sachant que chaque propriété naturelle de « soi-même », est la synthèse inconsciente de ce qu’il partage par les comportements avec son environnement. Il nous est donc possible de pouvoir, ici, identifier un inconscient collectif augmenté des influences d’un inconscient naturel.

Par conséquent, ce que chacun est, est le résultat de l’influence de ce que sont ses idées sur lui, et sur l’ensemble de son environnement, par les conséquences de ses actes. Si en humanologie, nous proposons un lâcher-prise profond sur toutes les idées personnelles, c’est que nous privilégions en premier, une non-action comportementale sur l’environnement, ce qui révèle, dans son principe, l’exercice d’un fonctionnement humain. Ceci grâce à l’investissement des comportements biologiques au présent, suivi de l’entrée d’un esprit personnel dans une omniscience potentielle des savoirs du passé. Il s’agit ainsi de laisser libre cours à une mémoire constitutionnelle d’un processus. Le bénéfice escompté de cette approche, consiste à doter l’esprit d’une dimension personnelle, pour des possibilités d’acquisition des outils qui vont permettre de conceptualiser des savoirs fragmentés du passé. Attitude difficile à maintenir face au développement de la technologie actuelle et sa pléthore d’information disponibles. De plus, la sophistication des outils technologiques actuels, manifeste un sommet dans la technologie des valeurs monétaires, qui peuvent remplacer, inconsciemment, les réflexions d’une introspection par des considérations de valeurs utilitaires. En définitive, c’est par un Moi individuel qu’une personne agit grâce à des valeurs utilitaristes qui ne concernent que l’obtention d’une gratification des représentations mentales d’un égo. L’approche cognitive par le réel est différente, par son approche de non-action, qui ne doit rien aux réactions face aux situations, mais plutôt à la résonance psychologique d’une conscience face à un type de situation.

Il faut ainsi bien discerner les éléments de réalité qui constituent un réel pour chacun. Aujourd’hui, dans nos sociétés contemporaines, chacun d’entre-nous se trouve confronté, plus ou moins, aux acteurs de l’inconscient des représentations mentales. C’est-à-dire aux actions dont l’utilité, plus que les hommes, sont porteuses de valeurs inconscientes. La question posée par un esprit conscient, est de savoir comment une personne peut se manifester, si elle n’est pas un acteur de l’utilité, autrement dit l’acteur d’un inconscient, inconscient de lui-même. Pour commencer, est-ce possible ? Oui, car ne l’oublions pas, l’esprit est au service de la conscience, parce que celle-ci est au service de la vie biologique. Ceci donne une légitimité personnelle à la conscience, puisque la vie biologique bénéficie des états d’esprit, servant uniquement un déploiement de conscience. La stratégie de l’esprit est de sortir du monde de l’inconscience, car le monde de la conscience est un monde plus juste et plus avantageux pour développer l’humain. Un monde adossé à la valeur utilitariste, n’est qu’un monde qui fonctionne pour lui-même, en promulguant des technologies sans vie. L’esprit peut très facilement défaire le monde de l’inconscience, qui est un monde d’ignorance, car il est doté des outils intellectuels qui lui permette d’accéder à une conscience propre à la vie.

Comment l’esprit personnel établit-il cette logique consciente ? Chez un être vivant, l’action est liée au potentiel d’action de son système nerveux. Ainsi, nous pouvons affirmer qu’il existe un concordat inverse, entre les comportements de non-action corporelle (biologique) et les comportements d’action d’un corps physique. L’intégration par la conscience des valeurs humaines d’un système nerveux, établi les bases d’un système fonctionnel dont l’optimisation le performe. Alors un esprit personnel existe pour quelle finalité ? La réponse, en humanologie, consiste à dire qu’une finalité de concevoir l’inconcevable, revient à toujours prédisposer l’organisme vivant à être là où la situation ne l’attend pas. Cette réponse satisfait à la définition actuelle d’une vie biologique, qui prend effectivement son origine dans l’incertitude des moments induits par son environnement. Mais, cette réponse n’est pas suffisamment pertinente face aux résultats obtenus par une introspection consciente. La finalité d’un esprit est d’apporter à une personne la compréhension d’une vie biologique qui fasse corps humain par sa conscience individuelle. Cette conscience naît des fonctions biologiques d’un génome physique, dont la personne reflète les capacités potentielles d’expression. Ainsi la qualité personnelle n’est pas différente du résultat des fonctions de son organisme, ce qui fait d’une personne la représentation fonctionnelle d’une structure biologique de fonctions corporelles.

La conscience personnelle ne se différencie pas d’une réalité personnelle d’être en vie, grâce à l’expression fonctionnelle d’un génome. Ce qui est nouveau dans cette compréhension, c’est l’interprétation consciente de cette expression fonctionnelle. Elle est à l’origine d’une description par un langage verbal, celui qui devient l’interface physiologique d’une réalité propre à un corps physique, dont le fonctionnement restitue un savoir proprement humain. Ce savoir représente les comportements d’un génome, par conscience interposée. Dans ce contexte fonctionnel, pourquoi existerait-il un mécanisme crânien physiologique ? Pour éviter que le corps vivant soit envisagé par l’esprit personnel, comme une entité pilotée par un esprit individuel, séparé du corps humain. Il faut donc qu’il puisse exister, en regard de la conscience, une structure physique des comportements biologiques, qui anime l’expression fonctionnelle au travers d’un centre cérébral auto-organisé. À chaque instant, nous constatons une dynamique par l’existence des pensées constituant l’expression fonctionnelle d’un cerveau. L’esprit, comme contenu des pensées, n’a alors pas d’autre choix que d’établir une conscience de l’ensemble biologique produit par le génome. Ce qui rend vivante cette conscience, est due à l’expression physiologique organisée par l’interaction d’un système biologique avec un milieu autonome. Le fait de relier ce processus vital, à l’ensemble d’un environnement, intègre les différentes réponses comportementales d’un système biologique vivant, jusqu’à la spécialisation d’un langage articulé. Celui-ci peut alors générer des savoirs inconscients, dont l’intégration consciente représente la finalité d’un système vivant, à se rendre indépendant d’un environnement. C’est en conséquence bien par la conception d’un esprit, que se particularise le fait humain, et c’est par une conscience qu’une vie corporelle développe une forme humaine. C’est bien ce que l’on appelle une conscience humaine. De là découle le fait qu’un esprit conceptualise un nouveau statut, par l’entremise d’une biologie évolutionnaire.

Cette réflexion nous montre que la réalité personnelle d’un esprit est un filtre méthodologique, pour l’obtention des connaissances de soi et de l’environnement. Il est donc impératif pour toute personne engagée dans la découverte des manifestations d’elle-même, qu’elle puisse tout mettre en œuvre pour comprendre la réalité d’un schéma directeur fonctionnel, auquel son humanité la destine. Les connaissances apportées par l’expérience des tiers, ne seront jamais que des indices servant à baliser un chemin de connaissance personnelle. Une approche fonctionnelle en santé publique, applique la restauration fonctionnelle d’un système biologique équilibré. La question que l’on peut se poser, est celle de savoir à quoi peut bien servir un fonctionnement biologique équilibré, dans la destinée d’une réalité humaine. En réponse, nous dirons que cela permet à une personne de se doter des facultés cognitives inhérentes au développement des comportements, propres à édicter des règles de création pour une fonction imaginaire. En conséquence d’une finalité fonctionnelle, le fonctionnement humain doit être vu comme la recherche d’une conscience par un système biologique. Ceci se fait au travers de l’expérience d’un équilibre énergétique entre le système biologique et son environnement immédiat, celui représenté par l’intégration consciente des propres informations de son fonctionnement.

L’existence d’une structure de mobilité crânienne, assume un contrôle comportemental de cette intégration, prise dans sa globalité fonctionnelle. Pour un acte thérapeutique global, l’induction d’une mobilité de ce mécanisme permet de faire apparaitre une renormalisation effective de cette intégration biologique. La conscience ainsi générée, par l’intégration fonctionnelle, permet au processus biologique fonctionnel systémique, de pérenniser une nouvelle structure d’identité fonctionnelle, par les actions intelligentes de sa gestion énergétique. Mais, cela ne complète pas précisément ce que l’on peut obtenir, grâce au fonctionnement humain d’un système biologique. Le fonctionnement humain n’est qu’un mode d’intégration méthodologique par une transformation fonctionnelle, sous l’action de la diversité de l’expression génétique. Il est possible d’aller plus loin dans le développement d’un tel système, et ce sera l’objet du prochain article. N’oubliez pas qu’en humanologie, la base d’une remise en forme d’un processus fonctionnel, explicite un fonctionnement humain pour la production finale d’une conscience dans sa réalité humaine. Le micro-mouvement physique obtenu par cette restauration fonctionnelle, ne relève pas d’une perception abstraite, mais d’un lâcher-prise des représentations mentales sur le système biologique. Ceci entrouvre la possibilité psychologique d’une inter-action physique entre une conscience et l’expression génétique d’un génome. Ainsi, le traitement des comportements du sommeil par l’esprit, dont seuls les rêves émergent, peuvent entrer dans le processus expérientiel de la réalité. La restauration complète d’un fonctionnement humain, est le fait d’un abandon des formes du passé, rendues obsolètes par le développement autonome d’une conscience humaine. La psychologie devient la méthode de l’esprit pour accéder au potentiel d’informations offertes par l’inconscient, collectif et naturel. Ainsi, le processus biologique fonctionnel s’inscrit dans la finalité intégrative d’une production de rêves autonomes, servant la conceptualisation de formes conscientes vitales.