Ainsi donc pour toute matière intelligible, le futur n’existe qu’en potentiel car seul la fabrication d’un présent a un sens. Alors que pour toute matière sensible, le futur existe déjà car seul le passé lui donne un sens. C’est donc pour cela que la faculté d’imagination existe, pour inventer un réel qui n’existe pas encore mais que l’on fait émerger de soi au travers d’un nouveau présent qui s’affranchi à la fois d’un passé et d’un futur déjà réalisé. Ainsi donc la superposition des réels se révèle par la faculté d’omniscience d’un esprit à concevoir chaque réel dans l’instant d’un présent. Cela définit un sens d’intégration fonctionnelle vers un centre d’une conscience native, impliquant toutes les formes produites par l’organisation des comportements de nature conceptuelle. Ainsi la conscience est le point d’orgue reliant toutes les durées du temps passé et futur grâce à l’implication d’un présent imaginé. C’est ainsi qu’une conscience individualisée et centrée devient l’objet d’une maturité perceptive d’un être humain matérialisé par son sujet, l’esprit individuel. Car ce que l’on anime est bien une conscience par la restauration d’une matière intellectuelle, ce qui met en compétition les actions des mémoires passées avec les produits d’un présent constitué.
Ce que l’on a défini ainsi est l’inconscient fait d’une conjonction actualisée des réels successifs possibles, en quelque sorte l’avènement d’un complexe mémoriel de l’espèce humaine. La transformation d’un personnage fictif est une problématique attachée au mental des représentations, c’est-à-dire à la manifestation d’une identité face aux différentes interprétations du monde. Mais c’est là que se situe le problème, car dans le processus d’incarnation d’un esprit par son corps d’actions, la représentation d’une identité se fait par la réalité d’un corps physique. Donc une relation psycho-somatique doit céder la place à l’émergence d’une entité fonctionnelle responsable de la réalisation des voies possibles d’une conscience à se manifester en être humain. En fait l’existence d’un mode conscient permet la métamorphose d’une personne en un être humain doué de sa propre réalité. Puisque nous sommes des humains inconscients par notre naissance, cela signifie qu’il faut restaurer un processus fonctionnel par l’intégration consciente des différentes formes de vie intégrables, par la demande d’une personnalisation faite des circonstances induites par la situation d’un vécu.
La sémiologie individuelle renvoie aux symptômes dysfonctionnels d’une matière physique qui ne devrait être qu’ondulatoire car induite par le monde fictif de la personnalisation au premier rang duquel nous trouvons le son comme médium, suivi de l’image. C’est ce qui permet de faire rejoindre un monde imaginaire vers un soi qui n’est autre que le récipiendaire actualisé, des actes collectifs d’une espèce. Dans ce contexte, les instruments de régulation des émotions individuelles ne peuvent être que les organes sensoriels de chacun des corps participant à ce monde communautaire. Nous entrons donc par le jeu de la fonction sociale, à l’acceptation des différents corps de l’autre grâce à la vie de la fonction personnelle, ce qui fait du corps physique l’incarnation sociale d’une fonction naturelle de la constitution de soi. Ceci par la venue au monde d’un corps de transformation qui n’est autre qu’une représentation humaine de l’espèce. Toujours dans ce cadre d’action, les actes individuels deviennent des mots pensés puisque ceux-ci ne représentent que l’intention consciente des différents auteurs de ces mêmes actes. Les répercussions ne peuvent en être que biologiques, puisqu’il s’agit pour chacun d’exister individuellement grâce à des implications personnelles.
Ce dont prend conscience chacun des participants, relève donc d’une capacité à pouvoir vivre le niveau d’implication qui est dictée par des situations vécues. C’est ainsi que le monde de la pensée se détache du monde fictif de la représentation, ce qui permet de doter une vie individuelle d’un corps physique dont la conscience en permet le détachement personnel. La réalité de ce que vie une personne est donc bien différente de la conscience éprouvée par sa vie, ce qui permet aux états de conscience de faire émerger une entité fonctionnelle responsable de celle-ci, soit une âme humaine sensible à l’intelligence de son corps physique.
La forme singulière de l’être humain va pouvoir être obtenue par la réalisation des émotions en actes de langage, ce qui permet l’actualisation des mémoires des actions passées. Ceci induit une réalité physique au travers des causes biologiques, c’est-à-dire un potentiel mis en acte au travers des propriétés fonctionnelles organiques, dont le rapport d’interaction à l’environnement en délivre un processus identitaire d’une existence de soi, et ce par la vie qui en génère les conditions d’interactions entre l’être humain et son environnement. Il y a donc émergence d’un fonctionnement humain en développement continu. Mais l’indépendance postulée par l’existence d’une nature humaine singulière, stipule que le mécanisme de vie en soit intégré, qu’est-ce que cela veut dire exactement ? Que l’ensemble de l’interaction au monde doit être incarnée par un fonctionnement humain, c’est-à-dire métabolisé et assimilé. Il existe donc un véritable désir du monde de soi-même, une volonté de faire vie d’un rapport au monde. La finalité portée par l’esprit et dont son potentiel en permet la réalisation est l’avènement d’un souverain intégral, un soi majeur comme intégration complète de ce qui fait vie d’une identité à un monde commun. Il existe donc un processus de réalisation qui devient annonciateur de l’existence d’un soi intégral, dépassant la réalité personnelle pour incarner la réalité de l’espèce humaine et qui ne peut se faire sans conscience. Ce sera donc l’objet du fonctionnement humain.
Le métabolisme biologique est bien le terrain de liberté d’une action physique de la pensée, il en réalise l’ensemble de son terme : l’expression identitaire d’une vision du monde gouvernée par le temps historique. De part cette transcription du monde par la pensée, une connaissance émerge au travers d’une conquête consciente de cette identité et ce, envers un environnement qualifié d’inconscient. C’est du résultat de cette activité que naît le devenir d’un être humain et en voici comment. La liberté de pensée se réalise utilement par la métabolisation du rapport au monde. Les perceptions qui en résultent deviennent formatrices d’un niveau de conscience par individuation d’un processus d’émancipation. Si nous admettons que la conscience sans forme soit antérieure à un tissu d’espace-temps relatif, rencontré par la subjectivité personnelle dans son interaction au monde, alors il nous faut accepter que les actions de pensée naturalisent cet espace-temps. Nous aurons alors une quantification possible de ces actions de pensée qui est donnée par la nature physique de la biologie organique. Ceci induit deux propriétés fonctionnelles d’une perception de l’espace et du temps : une élasticité temporelle pour chacun des deux membres, et une propriété ondulatoire de l’espace par les possibilités de conjugaison des actions de pensée.
C’est ce pourquoi nous arrivons à pouvoir reconsidérer toute interprétation physique de la nature, ce qui nous permet d’affirmer que celle-ci n’est que la somme des effets dus à l’ignorance des propriétés fondamentales de la perception humaine. La maturité perceptive nous apporte la conscience d’une réalité où seule existe les instants successifs d’une conscience d’un présent, dont l’interprétation du passé et du futur ne dépend que du degré d’ignorance ou de connaissance manquant à la conscience, pour reconnaitre dans l’instant, c’est-à-dire par l’action, une causalité libre pour toute fonction. Ne reste alors plus qu’à celle-ci d’induire les structures à l’origine du commencement d’un fonctionnement humain, signature existentielle de l’être humain.