Cet article pose la question du statut de la réalité, dont abusivement nous qualifions d’objective, parce que nous nous référons à la pratique individuelle de nos expériences envers un monde sensible. C’est quand même fait peu de cas du génie humain, que de considérer le champ d’évolution individuelle à l’aune des comportements utilisés pour un monde sensoriel macroscopique. Comme nos sens usuels nous conditionnent à cette pratique, nous en oublions l’essence de l’être humain. Celle de considérer que toute chose n’est acquise, que par l’engagement conscient à vouloir être au centre de ce que l’on vit et non à être le sujet de ce que nous vivons. La question n’est pas de savoir ce qu’est la réalité, ce qui est une quête impossible à ce jour, nous verrons pourquoi dans cet article, mais plutôt de comprendre comment nous pouvons vraiment incarner ce que nous pensons être. La réalité, aujourd’hui, est un jeu dont les règles sont asymétriques. Défaire la notion personnelle au profit d’un statut individuel ne sert que des intérêts sociaux mal compris. Ceux-ci matérialisent les différences individuelles en formations de classe sociale, qui permettent d’asseoir l’exercice d’un pouvoir hiérarchisé par le seul médium injuste de l’individualité, la prédisposition au savoir.
Cette organisation psychologique d’une politique par la gouvernance des prédispositions psychiques, entraine une rupture sociale entre les différents acteurs personnels, par le seul moyen d’une sélection normative qui entrave les possibilités de réalisation individuelle. Il ne suffit plus à cette gouvernance, que de pouvoir asseoir sa légitimité, au travers de la réglementation d’une économie financière, pour que soient figées les règles du jeu d’un contrôle systématique de toute action dérivant de cette norme. Ainsi, se pérennise les sociétés inégalitaires, dont le seul souci est la protection des personnes favorisées par leur potentiel psychique. Il est donc important de comprendre le fonctionnement réel de l’être humain, pour réintroduire l’intelligence de vie, naturellement favorable pour chaque personne humaine. Ce qui découle de cette réflexion représente l’objectif d’un manifeste d’éthique individuelle, par la tentative d’un rééquilibrage des consciences personnelles. Une tentative à même de régénérer l’espoir de concevoir une société favorable au bien commun, initiée par le sens retrouvé des vies humaines.
Après ce prologue nécessaire au placement de cette réflexion au sein du domaine d’étude de l’humanologie, nous allons développer ce que peut-être une réalisation individuelle. Pour cela, concevons un modèle humain, par l’exercice d’une vue claire qui soit la réponse à tout ce qu’une personnalité occulte. Ce modèle humain doit pouvoir révéler le sens caché de ce qui est en pleine lumière, le fait d’exister. Si par les ressentis émanant de nos perceptions sensorielles, nous vivons l’expérience d’une individualité, c’est parce que notre humanité se vide de sa substance naturelle. Il ne reste plus alors que ce qui s’interface avec la conscience : un mental de représentation en six dimensions (trois dimensions d’espace et trois dimensions de temps). Rappelons que les trois dimensions de temps sont : la durée objective, l’élasticité subjective, le présent de circonstance. En humanologie, nous accordons six dimensions à l’espace-temps d’une réalité individuelle humaine. C’est ce mental 6 D qui façonne les actions comme un forgeron façonne son fer sur l’enclume. Son objectif étant d’isoler consciemment l’action, par la conjugaison de ses propriétés fonctionnelles. Un modèle humain se conçoit en l’absence de tout déni d’angoisse existentielle. Il faut donc pouvoir discerner les intérêts de circonstance, d’un présent renouvelé par l’infinité des données apportées par l’existence. Alors que peut-être une action à six dimensions d’espace-temps ? Une tentative de réponse est produite en choisissant l’imposition d’une action par causalité libre. Ainsi, une action sera le choix d’une raison suffisante à la manifestation d’un résultat escompté par la conscience. Dans ce contexte, le principe de causalité n’a plus sa raison d’être.
Nous pourrions prendre l’exemple de ce qu’une cosmologie quantique tend récemment à nous révéler. Plus nous irions vers l’infiniment petit, et plus grand serait l’effet de la gravité relativement aux objets sur lequel elle s’applique. Nous pourrions alors voir une pression physique à la place d’une attraction, puisque celle-ci n’appliquerait sur l’objet que la variation de son contexte de naissance. En outre, cela amène une condition au développement d’un système, comme moyen d’équilibration des mouvements entre les différents constituants du système. L’accroissement de masse du système serait proportionnel à l’accroissement de gravité sur ses constituants, ce qui implique que le différentiel de masse soit variable et que le développement du système matérialiserait cette variabilité. Pour un élément du système, la masse serait inversement proportionnelle à la gravité qu’il subit de la part du système en équilibre. Maintenant, remplaçons le concept de masse par celui d’action, celui de gravité par celui de règles fonctionnelles, et celui de système par celui de mental. Nous savons alors comment un mental conçoit une action au détriment d’autres actions potentielles, par choix conscient. Les états conscients seraient donc les facteurs de répartition des masses de cette matérialisation du système, dans un rapport de proportionnalité inverse. Si cette matérialisation du système représente l’existence d’un corps, plus il y a d’état de conscience, moins il y a de corps et inversement. Question, si le corps se développe vers un Soi intégral conscient, où passe la conscience qui permet ce développement ? Nous verrons plus loin que la réponse est : dans la vie de ce corps.
Nous comprenons ainsi, qu’une santé mentale dépend de la pertinence du rapport entre les états de conscience et le corps, par des actions au sein de ce mental. En théorie, l’interaction entre un système mental et l’esprit rend la plate-forme d’action corporelle autonome. Toujours en théorie, si l’organisation mentale dépend d’un esprit, fait de données sensorielles, alors la plate-forme d’action corporelle est en rapport avec les comportements de ce corps, dont l’autonomie en devient une caractéristique vitale. Concrètement, la santé mentale impliquera la santé physique, au travers des actions mentales initiatrices des comportements physiques. Ainsi dans ce processus, les états de conscience ayant fait leurs œuvres dans la mécanique du choix des actions mentales, leurs énergies viendront alimenter l’autonomie du corps physique, c’est-à-dire sa vie. Par conséquent, tout problème de santé individuelle sera une question de santé mentale. L’équilibre mental-esprit, à chaque instant, va nourrir l’efficience d’un fonctionnement humain, la vie d’un corps, qui devient l’archétype fonctionnel nécessaire à l’homéostasie d’une biologie humaine. Dans son principe axiologique, c’est à partir d’une interaction entre le mental des représentations et les états de conscience, qui en émane de celles-ci, qu’une vie biologique peut manipuler, finalement, les photons d’un ADN plasmatique. Et, ainsi, agir par conséquent sur les chaînes atomiques de l’ADN structurel. La finalité fonctionnelle étant de constituer l’existence phénoménale d’un être humain au travers de son fonctionnement vital, qui s’ordonne en fonctionnement humain par le développement d’un archétype de valeurs mentales. C’est donc bien la vie individuelle qui est l’actrice de cette constitution humaine. Physiologiquement, nous pouvons observer l’activité vitale au travers des axes des différents os crâniens, établissant les conditions d’une résonance fonctionnelle du cerveau, pour faciliter l’émergence des facultés cognitives propres à recevoir leurs fonctions.
Partons de l’idée qu’à un espace de vie correspond le temps d’un fonctionnement humain. Pour créer l’individualité cognitive, postulons la révélation d’un Soi souverain et Personnel (un SSP). C’est en conséquence à un mental, conscient par la nature de son processus de choix, que revient le rôle d’établir la fusion entre l’espace de vie qui lui est propre et le fonctionnement humain qui pérennise son activité. Nous prenons alors conscience, que l’association d’un mental et d’un Soi Souverain Personnel n’est possible que par l’émergence des sentiments de Soi. Ceux-ci, pour lequel plus aucune expérience sensorielle extéroceptive n’est nécessaire, font émerger un savoir intéroceptif de soi-même, correspondant à une quantité d’actions spécifiques choisies par le mental et faisant conscience de soi par l’interaction avec le corps vital. Ce savoir de soi, délivré par l’exercice d’un fonctionnement humain subconscient, confronte la réalité d’un environnement, par l’émanation des organes sensoriels, avec le résultat de l’exercice du fonctionnement humain, la vie qui fonde sa réalité. C’est donc aux mots que revient la charge de définir l’humanité de soi-même, pour que le Soi ait un sens existentiel. Grâce à l’interaction sociale apportée par la reconnaissance d’une individualité de conscience, délivrée par les sentiments de soi, le mental peut continuer d’appliquer les règles de son fonctionnement. La création de mots signifiants, au travers du choix des actions comportementales d’une individualité de soi-même, permet l’édification d’un savoir sur la réalité de soi. La confrontation d’un savoir conscient face à la réalité qui le génère, donne une directivité à l’attention psychologique, sur les faits de soi-même pour en évaluer leurs pertinences. Nous avons ainsi les conditions requises pour l’édification d’une compréhension de soi, normative d’une constitution d’échelle de valeur.
Concrètement, lorsque nous prenons conscience d’un fait de réalité, c’est d’une partie de nous-même dont nous prenons conscience, ce qui ne nous dit rien d’un caractère objectif d’une réalité. Si nous faisons la confusion entre la subjectivité d’un fait et son objectivité, c’est parce que nous sommes inconscients, de la partie correspondante de nous-même, lors de l’observation. Ce constat implique que nous ne pouvons jamais rien dire de vrai sur le réel, car le résultat objectif est toujours le fait d’une absence d’un résultat subjectif de l’observateur. La seule certitude que nous pouvons avoir, c’est que la réalisation d’un fait personnel est toujours la réalisation d’un fait d’individualité de soi-même. Ce fait nous explique comment la conscience joue avec le corps, parce que la connaissance de soi correspond à la dilution d’un état de conscience dans un sentiment corporel de soi grâce au mécanisme de vie. Un état de conscience accroit la dynamique vitale. Nous parlons d’incarnation d’un état de conscience au profit d’une amélioration vitale d’un fonctionnement humain qui nous délivre les caractères de sa réalité physique. Ainsi, il existe une symétrie de développement entre une connaissance de soi, productrice d’état de conscience, et la croissance d’une humanité individuelle, productrice de vie. L’intérêt supérieur de soi-même dans le processus de réalisation individuelle cognitive correspond à l’accroissement d’une connaissance de soi.
L’humain emploie les facultés de lui-même pour élaborer toute sorte de stratégies, pour développer une conscience de sa réalité existentielle. Mais, la réalité de l’être humain est prisonnière d’une existence vivante dont elle doit tirer parti. Vivre ne doit pas conduire à mourir à soi pour exister, car Soi ne peut pas devenir sans vie, sauf à devenir une caricature de lui-même par le dogme. Le pouvoir des mots est d’être créateur d’état de conscience. Toutefois, celle-ci englobe, en regard de l’universalité de son domaine, tout ce qui peut avoir du sens pour l’esprit, aussi, nous devons découvrir le mécanisme de sélection nécessaire, à la satisfaction de l’intérêt supérieur de soi-même. Cela renvoie à la question de savoir, pourquoi une finalité à l’existence peut être évoquée pour expliquer ce qu’une destinée humaine crée comme avantage, avec la connaissance de Soi. Ce bénéfice peut être expliqué grâce à la compréhension du mécanisme d’acquisition des états de conscience. Que cela soit dans le domaine mental ou dans le domaine corporel, c’est toujours du comportement que naît le mouvement de création.
Pour expliciter ce mécanisme d’acquisition, nous utiliserons deux archétypes majeurs de la psyché humaine : la conséquence de l’inertie de l’esprit et le résultat de l’élévation de celui-ci. L’inertie relève psychiquement d’une contrainte exercée sur l’esprit, alors que l’élévation relève psychiquement d’une liberté de l’esprit. Ainsi, engendrer de la contrainte ou de l’élévation dépend du choix intentionnel d’un psychisme, à manifester tel sentiment plutôt que tel autre, suivant le désir afférent aux convictions du mental en présence d’une situation, d’un vécu. Ce schéma directeur fonctionnel s’applique dans les trois domaines concernés par l’exécution des comportements : le domaine inconscient, le domaine subconscient et le domaine conscient. Ainsi le Soi, pure création des sentiments, ordonne quand le Moi humain de l’un des trois domaines, exécute. La mesure de ce schéma est celle du temps manquant à la conscience pour fusionner son état à la vie corporelle, grâce à la création mentale à l’origine du développement de sa connaissance. Ne l’oublions pas, le Soi Souverain Personnel doit devenir la vie d’un fonctionnement humain par son unité individuelle consciente qui en devient sa personne.
Pour préciser cette description du mécanisme d’acquisition des états de conscience, nous verrons l’institution du Soi Souverain Personnel osciller entre la contrainte et la liberté par les moyens extrêmes d’acquisition des états de conscience. La mesure du temps manquant aux états de conscience est bien le sentiment différentiel d’une information vitale, d’un manque établi par l’absence d’une connaissance de Soi. Ce mécanisme d’acquisition d’un état de conscience par la vie corporelle, s’appelle le processus d’incarnation. Ce choix est donc une affaire individuelle par un ressentiment envers soi-même, quel que soit le domaine dans lequel il s’applique : inconscient, subconscient, conscient. Pour terminer la description de ce mécanisme. Précisons aussi que pour les sentiments, nous nous trouvons sur une échelle de tension des pôles contraires que sont la crainte d’un côté et l’amour de l’autre. Nous avons vu qu’à l’inertie de l’esprit correspond la contrainte psychique qui manifestement génère le sentiment de crainte. Pour l’élévation de l’esprit, nous avons vu que cela correspond psychiquement à la liberté de l’esprit, ce qui ne peut manifester que le sentiment d’amour.
Reste, que pour la promulgation d’une réalisation individuelle cognitive, deux comportements ultimes de la personnalité doivent impérativement souscrire aux états de conscience pour intégrer une vie corporelle : l’instinct et l’intuition. Un seul vécu correspond pour les humains à la manifestation de ces deux comportements ultimes de la personnalité : le vécu correspondant à l’utilisation de la faculté de calcul par l’esprit sur les trois domaines de sa psyché. La symbolisation culturelle du calcul se fait par la création mentale des chiffres et des nombres, dont les particularités extraordinaires sont de définir simultanément l’infini, par les entiers naturels et le potentiel calculatoire par leurs combinaisons. C’est donc bien au mental de représentation d’interagir avec les comportements des chiffres et des nombres, mais comment ? Intuitivement au travers de la faculté du calcul mental, mais naturellement comment cette faculté émerge-t-elle dans l’esprit ? Par une confiance totale envers soi-même, émise lors de la pratique de l’instinct individuel. Cet état de la personnalité révèle la réalité du référentiel absolu de la conscience, par l’oubli total d’un environnement présent au profit d’une réalité de soi-même. Il représente l’état de conscience d’une constitutionnalité, celle d’un fonctionnement humain vital, en lieu et place d’un corps inconscient de lui-même. En dernier lieu, nous pouvons écrire que l’instinct d’un fonctionnement humain vital prend fait et corps d’une réalisation individuelle cognitive.
En conclusion, la réalisation individuelle cognitive montre, en premier, que la physique quantique donne des résultats contre-intuitifs parce qu’elle résulte d’une démarche instinctive. En second, elle montre qu’un même fonctionnement régi tout ce qui vit. Ce qui est l’argument majeur détruisant toute supériorité d’une espèce vivante sur une autre. L’application d’un pouvoir spécifique résulte, de ce fait, d’un choix volontaire de puissance coercitive, due à l’ignorance de la façon dont fonctionne chaque individu.