La transformation individuelle

Nous avons vu dans l’étude précédente, que la réalisation ou résolution individuelle cognitive, donne comme résultat l’intégration des états de conscience au processus vital. En clair, la vie se nourrit de conscience pour exister et ne jamais s’arrêter. Remarquons que ce ne sont pas les humains qui meurent, mais leurs vies qui s’arrêtent. Ce constat majeur fait par l’humanologie, sur le statut vital, délivre le constat suivant. Si la vie individuelle se nourrit d’état de conscience pour exister, et que le fonctionnement humain doit produire des états de conscience par l’esprit, alors la qualité du fonctionnement humain préside à la vie par la conscience. Ceci nous amène à la question suivante : jusqu’à quel degré le fonctionnement humain implique-t-il un corps physique vivant ? Réponse, jusqu’au degré de sensation d’un mouvement que la faculté de l’esprit peut discriminer. Ce que l’esprit discrimine en percepts d’état de conscience, dépend de l’activité du mental à reconnaitre la règle applicable d’une raison suffisante, dans la manifestation d’une causalité libre d’influence. L’acuité du mental dépend ainsi de sa capacité à se libérer de toute inertie du passé et du futur, pour rendre exclusivement compte de ce qui l’anime au présent. Par conséquent, le passé et l’avenir ne sont que les résultats d’une configuration d’un espace-temps conventionnel, des situations déjà passées ou anticipées par l’esprit.

Comment peut-on décrire cette sensation du mouvement, que la faculté de l’esprit peut discriminer ? Par le contenu du mental au présent d’une situation sensible. Il nous faut donc nous reporter, en premier, au savoir délivré par la science physique, dont l’objectif est l’étude des manifestations naturelles. Que dit ce savoir ? Que le mouvement est fractionnable jusqu’à l’infini par sa mesure. Cela oblige à traiter aujourd’hui, par une singularité aux origines, le mouvement comme une accélération uniforme d’un point dans un espace-temps, ce qui lui confère des coordonnées de mesure et permet une analyse de son mouvement. C’est ainsi, que par une distance parcourue par ce point, un espace se détermine en mouvement, dont l’accélération uniforme de ce point, est donnée par la mesure du temps nécessaire au point, pour parcourir l’espace. Deux référentiels sont nécessaires, un pour l’espace et un pour le temps. Si, comme le fait la relativité générale, les résultats de mesure de l’espace et du temps sont unifiés dans un rapport de proportionnalité inverse, alors un seul référentiel est requis. En effet, nous pouvons toujours déduire l’un de l’autre par l’adoption des mesures universelles des grandeurs physiques. Si le mental suit les règles logiques qui satisfont à la manifestation d’un résultat, alors la quantification d’une sensation peut être faite jusqu’à son degré de mesure ultime. Le résultat devient un état de conscience propre à ces mesures (c’est-à-dire à celui qui le mesure). Sachant que l’espace-temps est infini (est dénué de limites), la mesure, et en conséquence l’état de conscience, ne va dépendre que du degré de compréhension de ce qui peut être une raison suffisante à l’obtention d’un résultat. Nous franchissons ainsi les différentes barrières érigées pour différencier ce qui est réel (un résultat) de ce qui est virtuel (un état de conscience ou l’appareil de mesure) dans une observation.

Si nous ne pouvons plus faire la différence entre le réel et le virtuel, c’est parce que le progrès du discernement nous impose un autre acteur en mouvement : l’intervalle, autrement dit celui qui commande à l’observation. C’est grâce à l’intervalle qu’un état de conscience peut apparaitre, par la fusion du réel et du virtuel dans une entité chère à nos sens, la matière, qui est ici la matière d’une connaissance. Ce que nos sens symbolisent par la matière, notre esprit le réalise par l’être en devenir de l’humain qu’il incarne consciemment au présent, l’homme. L’objet qui englobe toute l’attention de l’humanologue se situe entre deux limites exigées par l’exercice du mental : la limite inférieur, par la polyspatialité organique et la limite supérieur, par la vacuité de l’esprit. L’acte mental ressort donc d’un intervalle entre ces deux entités, que sont l’esprit évanescent et l’organisme vivant. Cet acte est l’être en devenir d’humain, dont le corps physique en devient la représentation matérielle, superposant les deux états du réel et du virtuel d’une observation. Cette superposition d’état, représentée par la matérialité dynamique d’un corps physique, n’existe que par une situation d’espace-temps qui lui confère son état de matière organisée. Celle-ci suivra une géométrisation déduite des propriétés d’une relativité quantique, dans des rapports imposés par la variabilité des masses constitutives de l’objet observé. Cet objet illusoire est le fait d’une organisation systémique de ses constituants, sous la pression de leurs gravités respectives. À quoi l’esprit individuel a-t-il affaire dans le jeu des fonctions physiologiques, induites par la mise en présence des états de conscience vitaux, déduites d’une adaptation au milieu ? Aux règles d’un jeu mental, qui prend la forme d’un fonctionnement humain, puisque celui-ci est le résultat individuel d’une personne plongée dans la sphère sociale humaine. Ainsi toutes les situations vécues d’un être humain, ne le sont que par des états d’existence qui leur sont transmis par les situations. Celles-ci ne sont pas différentes, par nature, d’une planète dans un espace-temps cosmologique.

Le fait qu’une personne se trouve dans un espace-temps spécifique, l’autorise à traiter un espace plus ou moins grand et un temps qui ralenti ou accélère. En contrepartie, cette entité fonctionnelle sera sujette à des énergies en forme d’organisation. Ces énergies sont positives ou négatives, en fonction de la perception mentale de la nature d’un temps élastique, entre ralentissement et accélération. Cela donne une énergie personnelle corrélée au temps, mais pouvant avoir deux directions différentes. Puisqu’une relativité existe entre le temps et l’espace, la direction énergétique sera aussi corrélée à l’espace. Cela crée pour le mental, une conjugaison possible, celle d’une tendance à l’abstraction de l’espace du milieu avec une tendance à l’expansion du temps de soi. Finalement, le mental d’une personne est responsable de l’acceptation d’une énergie négative pour elle, la pression de la gravité, et d’une énergie positive, une expansion de soi en réaction. Ce qui est abstrait de l’espace d’un milieu crée l’état de conscience, quand ce qui est concret par l’expansion de soi crée un nouvel état du temps.

Pour une personne consciente, ce sera donc une question de présence par l’espace de sa conscience et un temps de soi par son esprit. L’adaptation énergétique de son esprit, va suivre la position personnelle de sa présence dans un passé (sa mémoire), dans un présent (son mental), dans son avenir (son imagination). Il faut qu’il y ait un mécanisme d’équilibre d’énergie dans les changements de situation, et c’est dans l’existence d’une homéostasie vitale que l’esprit va placer ce mécanisme. En effet, ce sont les situations qui changent en premier et les êtres vivants qui s’y adaptent. Il faut, par conséquent, que l’esprit accepte qu’il n’y ait pas de réel, et ainsi pas de virtuel, juste des moyens d’une présence dans les situations. C’est alors que la justesse des états de conscience construit le rapport de force dans les situations, en imposant la présence d’un corps physique, mais de quelle façon un esprit peut-il imposer la présence d’un corps physique ? En provoquant par des états de conscience, la création de vie pour un organisme en relation avec son milieu. Voyons comment cela peut-il se passer.

En acceptant l’idée que nous sommes des êtres sociaux, dès sa naissance chacun se trouve coopté dans le psychisme d’un autre par hiérarchie descendante. Dès la conception par le psychisme des géniteurs, et ainsi de suite en regard des interactions pendant le développement jusqu’à la maturité personnelle, qui peut se faire à tout âge. Pour une entité naissante, il faut impérativement connaitre le ou les facteurs psychiques déterminants, pour sortir des sphères d’influence successives. C’est donc ainsi qu’une entité mentale construit son objectivité, qui est toujours relative à une sphère d’influence identifiée. Pour se dégager de toute influence, l’esprit doit concevoir une objectivité pérenne, au travers des membres de l’espèce, puis d’une façon concentrique, de toutes les espèces participant aux influences revendiquées, mais pas forcément identifiées. Nous avons vu que l’objectivité est construite par le mental. Cette objectivité devient un savoir objectif, au fil du temps et des espaces rencontrés, ce qui va former des valeurs structurelles et fonctionnelles. Maintenant voyons sur le plan biologique ce qu’il se passe.

Si nous sommes sur l’idée que le génome hérité est un algorithme fonctionnel, alors celui-ci serait un algorithme de vie et non d’espèce, pourquoi ? Parce que ce qui est transmis, ce sont des états de conscience des expériences de vie filiales, par le biais des intervalles de séquences codantes d’une organisation de vie individuelle. Il y a donc transmission d’un niveau de complexité, d’une forme d’objectivité relative à l’organisme ainsi créé. Deux cadres d’objectivité relative vont coexister sur le plan individuel : l’objectivité relative héritée (l’organisme) et l’objectivité relative instaurée par les différentes étapes du développement personnel (l’esprit). Tout revient alors, pour une entité fonctionnelle individuelle, d’intégrer une recherche d’équilibre entre les deux en intégrant un cadre plus personnel d’un bien-être individuel. Au niveau d’un corps physique, cette fonction de bien-être, relie les membranes de tension réciproques endocrâniennes associées aux actions de leurs mécano-récepteurs de la tension endocrânienne, communiquée à l’ensemble de la fonction circulatoire. Ainsi, c’est bien du compartiment sanguin que naissent les facteurs de changement génétique sur l’épigénétisme hérité, et grâce à celui personnellement acquis. Ce changement met en accord les comportements des actions individuelles avec leurs milieux, par une optimisation des valeurs objectives de chaque origine.

Aujourd’hui, la résolution des problèmes de santé individuelle demande une mise à jour du fonctionnement humain, qui, aujourd’hui encore, n’est que subconsciente. Nous devons impérativement définir consciemment ce fonctionnement, pour qu’il puisse utilement être la mesure de santé d’une personne humaine. Nous devons donc placer notre réflexion en amont du concept de structure algorithmique d’une génétique, pour fonder exactement ce qui ordonne un projet humain individuel. Toutes les situations dans lesquelles un être humain se trouve plongé, montre à l’évidence que l’humain se forge dans la sphère sociale humaine, ce qui l’engage fortement à la fabrication symbolique des savoirs de vie. La confrontation psychique par l’espace-temps abstrait de son milieu, l’engage à le confronter à l’espace-temps concret de sa génétique héritée. Ce mécanisme de confrontation est à l’origine d’une différenciation, celle opérée par les réactions biologiques de son organisme. Dans les faits, celles-ci n’existent que grâce au mécanisme de confrontation psychique. C’est de celles-ci que commencent les transformations en nouvelles formes de vie, les états antérieurs de la vie héritée. La constitution des savoirs de vie ne peuvent réellement sortir que d’une connaissance de soi, ce qui nécessite des états de conscience, d’un esprit personnel, pour en reconnaître leurs factualités. Se connaître est donc bien une affaire de conscience et non de sentiment.

Question pertinente à ce niveau, où se situe véritablement le fonctionnement humain ? Dans la production des états de conscience par le mental, lui-même spécifique à l’espèce dont il est l’incarnation fonctionnelle. La venue dans l’esprit de la connaissance d’un environnement cosmique, sphère élargie de son milieu écologique, ouvre potentiellement le corps physique à l’universel et lui donne l’opportunité de rompre avec l’hérédité des caractères acquis pour sa pérennité. Cela veut dire pour l’esprit, la possibilité d’un monde augmenté, voir d’un nouveau monde. Puisque le mental déduit de ce qu’il perçoit par l’esprit, un être humain se constate par le fonctionnement d’intégration de ce qu’il se représente. Pour cela, il faut déjà être en vie, ce que l’esprit reconnait par l’organisation de ses fonctions de vie de relation, dans le milieu avec lequel il évolue. Pour le mental, il s’agit d’induire la production d’état d’esprit qui engage une conscience à privilégier la constitution évolutive d’une vie individuelle, en diminuant, jusqu’à l’annihilation, toute influence qui pourrait l’entraver. C’est donc dans ces circonstances, que l’esprit produit les idées par le biais de l’imagination, pour découvrir et non inventer, les meilleures configurations de moments du vécu. C’est en conséquence à l’exercice du mental que d’aiguiser une perception des espaces de vie, pour en extraire les meilleures informations servant l’intérêt supérieur de soi-même à exister en tant que personne. À chaque instant, les sentiments de soi vont permettre à une intelligence nourrie de nouvelles informations, de libérer le contexte organique du corps physique. Ceci enlève l’ensemble des contraintes exercées sur l’activité organique, jusqu’à l’obtention d’une indépendance de fonctionnement, par la synchronisation fonctionnelle à l’environnement propice d’un corps exclusivement physique.