La relation sujet-objet au cœur de la vie humaine

Un constat s’impose dans le monde d’aujourd’hui, il n’y a plus de grande réalité en dehors de soi, mais seulement des intérêts, petits ou grands, qui nous gouvernes. Cela implique pour l’esprit personnel une volonté d’appropriation de ses propres intérêts. L’étude sur la relation entre le sujet (la personne) et l’objet (le corps) va permettre de clarifier les enjeux qui ont cours dans une vie individuelle. Si nous ne voulons pas observer le monde que nous fabriquons personnellement, c’est parce qu’il nous semble dissocié du monde qui nous entoure, mais si nous observons le monde fabriqué par d’autres alors nous nous dissocions de nous-mêmes. Il est donc impératif de trouver la juste attitude qui nous permette de respecter l’un et l’autre, tout en trouvant un terrain d’entente qui ne bride en rien l’évolution de l’un et de l’autre, comment doit-on procéder ?

En premier, il faut situer le concept d’action. Celui-ci est l’opérateur central que l’on retrouve dans l’exercice des deux domaines précités. Le fonctionnement, qui est la conséquence opératoire des actions, se perçoit dans ce qui se trouve être un environnement extérieur à soi avec un domaine propre à soi. La transformation idéologique se trouve être le résultat d’une dialectique entre les autres (dans leur ensemble naturel et culturel) et soi. Elle ne peut être suffisante personnellement, car il faut un fonctionnement opératoire pour réaliser la conversion de l’être humain individuel en une entité universelle, car l’esprit ne peut évoluer sans son corps.

L’esprit se conçoit comme l’agrégation de différents instruments intelligents comme l’intellect, l’émotionnel, l’informationnel, le perceptuel, le sensible, l’actionnel, autant de concepts qui signent une fonction cognitive nécessaire à l’élaboration des comportements. Le corps relève des mesures d’un ressenti qui fait la conscience d’être de la personne. Le mouvement brownien (agitation thermique) est le comportement naturel des micro-systèmes (particules) qui animent le corps et participent à l’organisation des différents états de la matière. En fusionnant les processus d’organisation des constituants corporels avec les connaissances idéologiques, nous réalisons les conditions physiques d’un esprit faisant le sujet de soi, qui acquière une logique propre par la dialectique déclarée envers son environnement, et dont le corps fait parti, qui conditionne sa venue au monde.

Remontons maintenant à la relation fondamentale instaurée par l’articulation sujet-objet. Ce n’est pas une réflexion triviale que de se pencher sur cette articulation et voici pourquoi. En physique fondamentale, nous nous heurtons à un problème qualifié de « problème de la mesure ». Pour réfléchir à ce problème nous allons convoquer les deux axiomes fondamentaux de l’expérience existentielle que sont l’espace et le temps. Ce qu’intuitivement notre perception relève, est le fait que l’espace sépare les choses en les délimitant, et le temps relie ces mêmes choses en leurs donnant une chronologie d’apparition. D’autre part, le temps et l’espace s’appréhendent par l’expérience comme il peuvent se concevoir dans un monde abstrait. Maintenant, si la conscience personnelle est bien le théâtre d’opération de l’esprit de compréhension, alors l’animation naturelle du corps vivant devient l’objet d’étude par lequel l’esprit se forge les instruments de lecture de son environnement. Il nous faut donc établir ce que sont ces instruments pour comprendre personnellement ce que peut être une attitude juste envers cet environnement.

Le procédé scientifique est établi sur un principe de tiers-exclu, cela signifie qu’il faut d’abord isoler un objet d’étude de son environnement, avant de le soumettre à l’analyse. Mais lorsque l’analyse commence, nous avons déjà perdu les relations qui lie l’objet à son environnement, ce qui occulte un certain nombre d’informations, mais en plus nous introduisons des biais expérimentaux soit par l’instrumentation théorique ou pratique, soit par l’expérimentateur lui-même. Un procédé plus évolué que celui-ci existe, la conscientisation expérientielle.
S’il existe une grande différence entre les deux, c’est tout simplement parce que chacun des procédés à sa finalité propre. La science n’établit des connaissances que pour une reproductibilité technologique, la science n’a rien à voir avec la connaissance de la vérité, ce qu’elle désire, c’est la réfutabilité théorique pour une certaine forme de connaissance du réel mais surtout sa pérennité dans le temps social, et sa création de savoirs pour des applications techno-scientifiques. C’est de là qu’elle tire son pouvoir politique.

La conscientisation expérientielle est d’une autre nature. Son procédé accepte le tiers-inclus, il tient compte des différents niveaux d’échelle impliqués dans l’observation de son objet d’étude. Ces différents niveaux d’échelle ont la particularité d’exploiter la notion d’espace-temps en plaçant au centre de la démarche le point de vue de l’expérienceur. En effet qui est le mieux placé pour étudier un objet que celui qui est en relation directe avec lui. La conscience personnelle devient ce champ opérateur, dont l’esprit de l’expérienceur se confond en différents instruments de perceptions en fonction des différents niveaux d’échelle d’espace-temps qui se caractérisent en un contexte de manifestations comportementales. Ce qui est surprenant ici, est que les connaissances s’établissent par corrélations analogiques avec ce qui caractérise, au même niveau d’échelle d’espace et de temps, l’environnement de l’expérienceur. Celui-ci n’est rien d’autre que la personne et son milieu qui prennent conscience d’un fait qui s’accompli, une action en somme, mais aussi une réalité qui se dévoile par un soi-même intriqué à l’environnement.

Nulle conception terminologique n’est nécessaire ici, si ce n’est co-substantialiser deux contextes dont la conscience personnelle en ignorait l’existence avant leur prise de conscience, c’est le lieu de naissance de l’intrication qui fait l’information (quantique par sa nature). Ainsi est respecté la non-séparabilité chère à la physique quantique, mais aussi la relativité par les changements de référentiels. La seule chose qui est rajoutée dans ce processus est une organisation fractale, puisque l’application des mêmes règles d’opération font les mêmes effets sur une autre échelle d’espace-temps. Nous l’aurons compris, dans ce procédé de conscientisation expérientielle, la prise de conscience est l’action, seul conséquence d’un contexte où sa raison d’être est le changement de niveau de conscience. Là, nous sommes dans du numérique, plus particulièrement dans une quantité d’énergie produite pour faire conscience, vers un niveau de plus grande énergie qui est de devenir conscient d’un nouveau niveau d’échelle d’espace-temps, qui prétend forcément à de nouvelles prises de conscience.

Ainsi, rien n’oblige à l’arrêt dans le monde de l’être humain, ni la vie ni les connaissances ni la mort, et l’étude de la relation sujet-objet nous en donne confirmation. Maintenant que fait-on de l’administration de la preuve scientifique ? Dans la conscientisation expérientielle, la prise de conscience fait office de preuve puisqu’elle est opératoire, donc réelle, en participant au dévoilement d’une réalité. Il en découle une nouvelle politique sociétale dans le monde de la connaissance, basée sur une confiance entre les différents partenaires de vie, mais actuellement cela reste un enjeu social qui ne peut être réalisé que par l’intégration de la nature de l’information quantique.