Ce titre d’article semble surprenant tant une réalité vivante ne peut se manifester que par des propriétés fonctionnelles intelligibles. Et pourtant il y a vraiment beaucoup à dire face à cette évidence qui en réalité n’en est pas une, puisque ce qu’il semble naturel et évident est en réalité le simple reflet d’une construction psychique que l’on fait sans le vouloir, d’un rapport d’interaction au sein d’un contexte individuel. En vérité ce que nous procure l’expérience consciente obéit à une nécessité fondamentale, celle de comprendre une raison d’être. Celle-ci commande à l’humain de pouvoir compter sur un environnement pour vivre d’échanges, dans l’optique de réaliser le sens de la vie. Au stade sensible nul questionnement sur le fait que cela soit conscient ou non, seul le désir d’expériences est recherché pour éteindre l’angoisse d’un isolement individuel. Et pourtant tout commence ici, dans le choix d’un engagement personnel, celui de vouloir comprendre la vie plutôt que de simplement vivre une vie. Cet apparent choix cornélien n’en est plus un pour une personne consciente, car elle sait qu’il faut qu’elle se connaisse elle-même pour comprendre la réalité du monde dans lequel elle vit. C’est la seule option possible qui amène toute personne à la responsabilité d’une conduite mesurée, dans un monde qui en réalité opère dans la diversité, celle des manifestations combinées de toute chose, vivante ou non.
Le toucher, comme les autres sens extéroceptifs et intéroceptifs, est une manifestation de l’esprit conscient d’une réalité perceptible. Ces fameuses zones de contacts permettent d’établir les jonctions nécessaires entre les actions et les fonctions cognitives, en lieu et place des interactions entre une personne et son environnement. Cela semble d’un abord ésotérique de noter un tel lien, car cela semble exclure le corps et pourtant, nous verrons tout le bien fondé de cette articulation dès lors que nous comprendrons qu’un esprit peut prendre largement la place d’un corps physique au sein d’une conscience, qui n’en sera que plus engagée dans une vie individuelle qui est de nature universelle.
C’est ici que commence l’investigation plus audacieuse de ce qui est cantonné à notre ADN ainsi qu’à sa correspondance entre ; un système nerveux qui en forme une expression au travers d’un fonctionnement humain, et une similitude retrouvée entre la toile cosmique de l’Univers et le réseau des cellules neuronales dans leur ensemble. Pour cela nous allons confier notre entendement à un raisonnement « chaud », c’est-à-dire un raisonnement qui se calque sur une vie intelligente qui n’est pas biologique mais humaine car il s’agit d’une stratégie comportementale par excellence. L’intégration fonctionnelle d’une vie doit être faite par un esprit, dont la rapidité n’a d’égal que la succession d’états conscients que peut réaliser une personne en situation de vivre sa vie en temps réel. Il nous faut donc expliquer ce que nous entendons par l’expression, que nous avons déjà utilisée ; un système de système. Le système est la structure même d’un processus, il donne la possibilité de quantifier des états d’un processus sans lequel il serait impossible d’assigner une fonctionnalité à ce dernier qui est de faire évoluer une situation. Un système de système est la possibilité de faire évoluer la nature même d’un processus, sa structure, par la correspondance d’états d’un autre système sur le système en question, c’est donc une activité en parallèle dont la forme spatiale est un champ physique. Dans ce jeu de correspondances, le nombre de systèmes n’a aucune limite, il est donc infini ce qui immanquablement amène à une destruction de ce champ. Seule l’introduction des dimensionnalités d’échelle, opérée pour une intelligence consciente, permet d’ordonner ce qui deviendrait vite une anarchie d »un ensemble d’états.
Chaque ADN cellulaire d’un organisme peut être décrit comme un système. Si l’on considère qu’un corps humain possède environ 30 000 milliards de cellules cela fait un nombre astronomique de systèmes de systèmes. Si nous passons aux atomes cela devient vertigineux 7 x 10 puissance 27. En appliquant le même principe aux particules, cela devient astronomique. Voyons comment nous pouvons aborder cette problématique par l’humanologie, et éclairer ce qui est à l’œuvre dans l’expérience humaine. Enfin comment cela impacte la compréhension d’un fonctionnement humain. Ce qu’un esprit cherche à faire par le biais d’une conscience, car c’est lui qui cherche et non un quelconque sujet, c’est faire correspondre une conscience au sens de la vie. Pour cela il force la conscience d’un sujet à s’appuyer sur une méthodologie et une logique, pour acquérir les informations dont elle peut détacher les conditions d’apparition, par la reconnaissance et l’utilisation des métadonnées méthodologiques. Seules les données de perception apportent un temps réel, et ce sont elles qui permettent de concevoir des états d’esprit nécessaires à la conception d’une conscience intelligente. C’est donc par le jeu des agrégations informatives de ces états, qu’une conscience peut s’élaborer au travers des pensées à l’origine d’une intelligence de soi pour la personne qui l’héberge. Le temps réel est bien celui que vit cette intelligence, dans l’engagement qu’elle procure au sein d’une personne qui participe à un monde commun.
C’est donc une intelligence qui se nourrit de pensées, dont l’organisation est confiée à des états d’esprit, qui font conscience de ce que doit faire un fonctionnement humain pour la vie propre d’un homme et non d’un simple sujet individuel. La réintroduction du concept de l’homme doit se percevoir comme l’émergence d’un archétype de l’être humain, et donc à ce titre nourri et partagé grâce à l’existence des informations personnelles. La lignée personnelle est donc celle de la reconnaissance de l’homme en chacun de nous, et non la continuité humaine d’une généalogie. Dans ce sens, l’homme est une révélation de la conscience, un nouvel état issu de ses états intelligemment organisés. Ceci fait naître dans les pensées humaines, des intentions objectives au sein d’une réalité individuelle subjective. Dans ce cadre, naît la mesure d’un temps relatif qui est le résultat contradictoire entre un temps universel entropique et un temps individuel néguentropique. Ce temps relatif s’applique au temps manquant à la conscience pour la constitution d’une intelligence, dans le but de produire ce qu’elle tend à révéler dans l’être humain, un archétype d’archétype, celui du sens de la vie. Il s’agit alors de révéler dans la nature de la conscience, un complexe de mémoire de tout ce qui permet d’être humain. Ainsi celui-ci devient le récipiendaire d’un développement conscient, pour un être humain en devenir. Les données d’un soi prennent alors tout leur sens au travers du mécanisme intelligible de l’esprit, à faire de celles-ci les informations d’un fonctionnement humain pour des configurations particulières sous la forme d’états de conscience.
Les informations deviennent les pensées transformatrices d’un être humain, dont l’objet n’est autre qu’une conscience individualisée et centrée par l’expérience de l’homme dans l’être humain. Cet archétype de l’homme devient ce qui conditionne son expérience humaine, en lui délivrant les prérogatives d’une objectivité. Puisque celle-ci donne sur la forme humaine c’est que le fonctionnement complet d’une objectivité induit la vie d’un être humain, ce qui fait de l’objectivité l’inductrice d’un fonctionnement humain. Cela détermine les critères d’ouverture de l’ensemble des canaux de communication avec l’environnement dans lequel l’être humain peut s’exprimer. Le micro-mouvement physique de l’organisme qui se trouve être la stratégie comportementale inconsciente de celui-ci, se trouve ainsi intégré dans l’architecture fonctionnelle humaine sous la forme méthodologique dont la respiration biochimique cellulaire en transcrit les échanges d’interactions. Nous nous retrouvons bien avec un être pluricellulaire, dont l’activité est à l’origine d’un corps physique de forme humaine.
Puisque la qualité de la pensée humaine délivre une mesure du temps relatif qui manque à la conscience pour établir la réalité de ce qu’elle est ; une vie, l’inconscient devient le processus par lequel un esprit met en avant les résultats d’une communication entre un être en formation et son environnement. Ceux-ci représentent des fonctions dont les actions transcrivent des propriétés fonctionnelles médiatrices d’elles-mêmes. Nous nous retrouvons avec une entité fonctionnelle, pluridimensionnelle, dont les éléments de connaissance dépendent entièrement de la qualité des pensées d’un esprit, dont les états de conscience permettent d’en produire des informations. Nous sommes donc à la fois dans une conquête par l’esprit d’un inconscient, et à la fois dans la réalisation d’un corps humain qui en reflète ses propriétés fonctionnelles. La mesure par les états de conscience correspond à la possibilité d’établissement des stratégies d’actions qui sont nécessaires à la bonne cohérence de l’ensemble. Ainsi plus les pensées tendent vers la réalité d’un bien commun, plus la satisfaction personnelle d’une conduite individuelle vers la découverte consciente du sens de la vie est réelle.
Ce que rapporte l’adoption consciente d’une réalité vivante est la reconnaissance d’un fonctionnement humain intégré à la conduite personnelle. Les prérogatives universelles portées par un archétype de l’archétype de l’espèce humaine se retrouve dans les moyens naturels d’une conscience à se définir elle-même comme la vie d’un ensemble. L’ensemble fini d’un être est illusoire car cet ensemble fini n’est que le produit dimensionnel d’une catégorie que fait l’esprit pour aborder les moyens de sa conscience. C’est ainsi que l’intelligence d’un esprit de conscience ne dépend que de l’attention que l’on accorde à la diversité créatrice des pensées personnelles. Sur le plan individuel, c’est en choisissant un fonctionnement humain qu’une entité fonctionnelle postulée se donne les moyens de sa conscience. C’est donc ainsi que l’on peut restaurer des critères vitaux aptes à délivrer l’efficience d’un jugement sur toutes stratégies de conscience. Ce jugement se fait au travers d’un discernement volontaire, entre ce qui relève d’une possibilité d’état de conscience et ce qui demeure dans une expérience incomplète de l’inconscient. Toute source de conflit devient donc l’expression d’un esprit ayant perdu sa capacité psychique à imaginer d’autres états conscients, par manque ou par excès d’affectivité d’une personne pour le contexte de ses situations vécues. De là s’ensuit des conséquences physiologiques à l’origine de l’émergence des conditions dysfonctionnelles qui donnent accès aux possibilités pathologiques. Mais ce n’est que quand la société s’empare de ces possibilités qu’une identité pathologique est formulée ainsi que son pouvoir pathogène.
Ce qui faut bien comprendre d’une pathologie, c’est qu’elle n’est ni destructrice ni constructrice, elle est ce que son interprétation humaine stipule qu’elle est. La pathologie fait partie de la vie, parce qu’il s’agit du langage commun des échanges entre les différentes entités fonctionnelles. Elle devient dégénératrice de ces mêmes entités si et seulement si, une conscience individualisée et centrée ne devient pas récipiendaire des informations qu’elle génère. Il nous faut donc accepter et comprendre qu’un langage naturel n’est pas autre chose qu’une formulation télépathique qui prend les formes de son contexte d’énonciation et de réception. Absolument toutes les propriétés physiques et psychologiques dépendent de la qualité du processus conscient qui relit à la fois un émetteur et un récepteur. La légitimité de l’existence de la conscience se trouve ainsi dans la stricte émergence d’une capacité à donner à cette relation polaire, une pureté d’action, en d’autre terme, une absence de parasitage de quelque biais que ce soit. C’est dans le manque ou l’absence de cette contrainte, que se révèle les défauts destructeurs d’un syndrome pathologique.
Ce qui précède démontre qu’une stratégie comportementale cohérente d’un développement d’une conscience individualisée et centrée, ne peut voir le jour et se mettre en place que par la reconnaissance du rôle fondamental d’humanologie. Celle-ci est bien la juste dénomination de la connaissance du sens de la vie humaine.