Le challenge de la conscience personnelle (Part 2)

Une personne s’éveille au sujet d’elle-même quand son esprit lui offre les conditions d’une Réalité omnisciente dont la présence, au travers d’une manipulation de l’espace-temps, en réalise les conditions. Les moyens d’une conscience sans forme deviennent donc présents à l’esprit sous la forme d’un être humain résultant d’une fonction conceptuelle rédemptrice de l’inconscience native de l’esprit. Ce résultat ne peut être autre que celui de l’avènement d’un corps physique. L’intégration fonctionnelle qui mène à l’individuation est une question de différentiel entre le temps réel de ce que l’on vit et le temps relatif des situations dans laquelle une personne est plongée par l’inconscience de son esprit. La tension d’intégration est d’autant plus grande que l’écart entre les deux pôles du temps est important. Puisque c’est l’inconscience de l’esprit qui est à l’origine des situations que l’on doit discriminer, alors seul le processus de prise de conscience en permet les résolutions en installant une conscience personnelle.

C’est bien ainsi que la présentation d’un fonctionnement humain accouche d’une vision du monde qui doit être physique en première instance, et consciente en conséquence. Ainsi la vision matérialiste est nullement nécessaire dans le fonctionnement de la réalité individuelle puisque seule compte au fond la réhabilitation d’une mémoire de Soi. Ce qu’il faut accepter c’est que l’on hérite de codes de fonctionnement physique. Mais c’est la manière de les assembler qui vont en définir un mode de vie. De ce fait le caractère d’une personnalité émerge d’un fonctionnement humain qui fait de chacun la personne qu’elle est. La seule évolution possible va de l’inconscience à la conscience, ce qui provoque les conditions personnelles des prises de conscience pour accepter que l’inconscience native restitue des situations contextuelles dont les perspectives d’intégration offrent des possibilités d’intelligibilité. Puisque le monde dimensionnel est perçu comme matériel par défaut de conscience, c’est donc au niveau d’une conscience personnelle que se définit une intelligence comportementale qui place l’action individuelle de l’esprit comme seul moyen pertinent d’une compréhension. Nous ne parlerons pas alors d’immatérialité mais d’informations relevant d’une conscience personnelle à percevoir sa réalité individuelle.

La prise de conscience est donc le moyen le plus efficient pour comprendre un monde dimensionnel. Sur le plan personnel se sont donc les choix des moyens qui caractérisent les buts d’un esprit à faire conscience de son inconscience. La pertinence de l’action humaine est de comprendre le monde pour y participer et non l’inverse. L’existence de ce sens conscient implique que  » comprendre, c’est participer au monde » par l’existence d’une vie consciente. Ce constat place l’information locale qualitativement supérieure à l’information globale, ce qui implique l’existence d’une hiérarchie de valeurs qui sous-tend les actions humaines. Ce qui existe réellement relève ainsi d’une égalité des moyens de réalisation consciente au sein du monde. Ce qui compte réellement sont les qualités des valeurs qui s’appliquent consciemment dans les actions d’individuation.

Ainsi derrière une conscience personnelle qui représente le tout de la personne, une vie s’institue en un être humain dont les valeurs de fonctionnement dépendent d’un état d’esprit issu d’une réalité restituée par l’avènement d’une conscience personnelle. C’est ainsi que la vie concerne l’être humain et ne représente en rien les enjeux personnels dévolus à l’esprit d’individuation. Nous avons un système à plusieurs fonctions (l’être humain et ses sous-ensembles) qui font le simplexe d’un ensemble, et dont chaque fonction est un système complexe. L’activité de l’ensemble des relations fonctionnelles font un être humain, supérieur à la somme de l’ensemble de ses fonctions. Chaque complexe est par définition, ouvert sur un environnement (intérieur ou extérieur) et ne peut donc être à lui seul un simplexe, c’est-à-dire la somme de ses propres fonctions. En conséquence la vie ne peut être que systémique par augmentation de la complexité de l’ensemble des relations qu’entretiennent les différentes fonctions constitutives d’un être humain. L’esprit est donc à même de représenter un Moi conscient transitionnel par une personnalité, alors que la vie est représentative d’un Soi intégrable patenté mais dépendant pour son avènement, de l’esprit. Ce qui nous amène à la conclusion que la personnalité est attachée à l’être humain quand la vie est attachée à la conscience puisque la vie donne à l’esprit l’expérience d’un Moi conscient, par l’émergence d’une réalité individuelle.

Ce que la vie construit peut être déconstruit par elle, mais seul ce qui est conservé participe à un mouvement moteur, car ce qui est détruit ne participe qu’a une dissémination de soi. Le seul moyen de pérenniser ce qui est construit, ne peut se faire que si le Moi conscient se métamorphose en conscience de vie. C’est donc aux conditions personnelles que revient le rôle de transformer l’esprit pour que celui-ci s’éveille de son inconscience, ce qui cause la métamorphose du Moi conscient par les prises de conscience de cet esprit puisque celui-ci est la vie. Ces processus natifs d’une réalité individuelle et de l’esprit permettent de réintégrer le Moi et le Soi en conscience, et fait du Moi conscient une partie d’un Soi intégral au même titre que tous les Moi conscients de l’humanité. Le Soi intégral devient la manifestation d’un simplexe d’une mémoire de l’être humain, qui devient à son tour une partie d’un complexe cosmique à l’échelle d’une réalité commune, en faisant émerger une vie universelle d’où la destinée des conditions personnelles sont issues.

Si la conscience résulte déjà de l’omniscience de l’esprit en puissance, alors les prises de conscience sont des augmentations d’intégration d’une omniscience d’un esprit qui se fondent progressivement dans une absence de représentation. C’est donc ainsi que la conscience acquière de la puissance par l’esprit au travers de la mise en place de ses fonctions. La conscience peut devenir l’âme de la Nature par la maîtrise d’utilisation des propriétés naturelles qui lui sont octroyées par l’esprit. L’humain natif peut être vu comme un être omnipotent inconscient de lui-même, mais potentiellement conscient grâce au développement personnel de l’activité de son esprit. Par la force des choses révélatrice d’un temps réel, le mode de fonctionnement d’une existence se fait jour. C’est bien l’environnement qui est conscient et qui rend directement l’humain conscient de son fonctionnement et non l’inverse. C’est donc bien à l’humain sous le titre de sa personne, que revient le devoir de développer des aptitudes conscientes pour la délivrance inconsciente d’elle-même, face à un environnement de vie qui lui en donne les moyens. Puisque toutes les conditions du libre-arbitre sont natives, la finalité personnelle est d’instaurer l’omnipotence d’un esprit au travers des aptitudes de chaque personne à se restaurer d’elle-même, ce qui délivre une conscience personnelle sous la forme d’une dualité formelle : action/environnement.

Si maintenant nous décomposons une personne en une dualité fondamentale de conscience et de perceptions et l’être humain en actions et en esprit, nous obtenons un fonctionnement de l’existence qui fait de l’esprit une conscience d’action. Ainsi par une conscience personnelle se trouve réalisée une vie de l’esprit qui fait de la nature humaine une réalité existentielle par le tout de son environnement. Par cette lecture de la Réalité, il nous est aisé de saisir la problématique fondamentale de l’évolution humaine : la mise en avant des conflits d’intérêts personnels potentiels. Face à cette situation, ce qui fait la réponse de chacun est le recours à une conscience personnelle qui devient l’enjeu d’une responsabilité individuelle par la qualité des actes de sa présence.

Ainsi être hors du temps et de l’espace pour une conscience personnelle donne à celle-ci les moyens de manifester ce qui est de l’ordre d’un espace-temps relatif au point de vue d’une mémoire personnelle. Ce comportement individuel de la personne est la seule réponse logique à apporter à l’environnement pour éviter les conflits d’intérêts personnels, puisqu’il engage une volonté de faire prévaloir un bien commun. En effet, grâce aux comportements de mémoire chaque personne se trouve dans la possibilité d’apporter d’elle-même ce qui peut être semblable aux autres en respectant les codes d’une conscience collective. Chaque être humain peut alors s’entendre comme le dépositaire d’un point de vue particulier qui trouve sa place au sein d’un commun à l’ensemble des êtres en situation de coexistence. Ceci conforte alors une vision d’avenir où chaque membre d’une existence universelle retrouve les liens qui le rattache à l’ensemble d’un tout, qui fait de l’Univers le point de convergence d’une destinée commune.