Le concept d’infini intelligent

Si nous parlons d’un concept d’infini intelligent, c’est parce qu’il existe un sens à être humain autrement qu’un sens dans la vie personnelle, l’un s’enrichissant de l’autre. C’est au discernement de l’esprit d’en préparer les thèmes de réflexion et à l’entendement humain de le trouver, en s’aidant des nombreuses prises de conscience générées dans l’existence personnelle. Puisque toute représentation matérialise ce que nous pensons des choses, alors nous sommes en droit de nous demander dans quel but une représentation matérialisée rencontre son utilité. Il semble bien que cela nous procure une accessibilité à l’idée de la chose, qu’il ne faut pas confondre avec le concept de cette chose. En effet l’une place une chose dans un contexte, tandis que l’autre permet de générer un nouveau contexte à toute chose. L’idée est donc la manifestation intelligible d’un nouveau sens, celui-ci donnant la possibilité d’en faire émerger un nouveau concept. Le concept étant à l’origine de toute chose, alors rien ne nous empêche d’enquêter sur le concept d’être humain, puisqu’il semble passer sa vie à chercher le sens de l’existence et le sens de sa vie propre.

Aujourd’hui comme hier nous confondons l’identité avec le corps physique, et ceci est à l’origine de graves erreurs de compréhension. L’identité humaine est le résultat fonctionnel d’une idée de soi, ce que n’est pas le corps qui lui est un niveau de fonctionnement d’une humanité de soi. C’est parce que le corps est la manifestation d’un fonctionnement humain qui dépend du temps pour son évolution, qu’il se voit attribué un statut personnel. Ce statut définit les frontières d’un espace d’expression, dépositaire d’une entité fonctionnelle dont le niveau d’affectivité participe à la restitution d’un univers psychique. Le niveau de comportement physique du corps synthétise l’image d’une conscience active. L’identité humaine est toute autre, elle résulte d’un sens métaphysique de soi dont seul un entendement humain, avec les instruments de l’esprit, peut en décrypter les composants et leurs logiques d’existence. Mais attention au sens du terme métaphysique, car il ne s’agit pas de déconnecter la vie, de l’être qui lui permet de se manifester. Ici la métaphysique n’est rien d’autre qu’une ignorance à combler, pour cela les outils de la pensée humaine sont tout à fait indiqués, mais à la condition d’être sourcés par l’imaginaire d’une création. Nous avons donc affaire à une stricte évolution des savoirs, commencée depuis la nuit des temps et historiquement transmise et enrichie jusqu’à nos jours.

Le concept d’intelligence infinie est entrevu essentiellement sous la forme d’une heuristique, dont le but est d’ouvrir l’intelligence à la compréhension d’une plus grande intensité que la simple idée de soi. Sur le plan personnel, une intelligence infinie se transforme en une infinie intelligence quantifiée pour sa progression, par les états de conscience. Dans ce sens nous pouvons ouvrir le concept de conscience à l’idée polymorphique d’états de conscience, qui caractérisent les niveaux des quantités de données traitées par l’intelligence. Il nous faut donc rencontrer à ce stade, la mesure du temps qui permet un étalonnage de ce traitement. Puisque nous engageons le processus de penser d’une personne, et qu’en regard du projet ambitieux de celui-ci, réaliser le soi humain, il nous faut nous baser sur les limites que peut avoir la réalisation d’une réalité individuelle sous une forme d’être humain. Dans ce cadre précis, nous introduisons la réalisation d’une réalité individuelle au sein d’autre réalités individuelles, dont l’ensemble semble définir un environnement commun de vie. N’oublions pas que ce qui règne en maître dans une pensée humaine, est le niveau de conscience auquel un être humain se réfère pour exister par lui-même, c’est-à-dire permis par son libre-arbitre.

Les bases du projet personnel étant posées, il nous reste à positionner les différents niveaux de rapport entre un être humain et son environnement, qu’il soit extérieur à sa personne ou intérieur c’est-à-dire soit psychique, soit naturel. Un seul mode opératoire prédomine pour ces trois niveaux de rapport, l’interaction, mais de quelle manière se définit-elle ? Puisque l’être humain est un être conscient, nous savons que le seul média d’interaction qui soit opérationnel entre les différents environnements et la personne, est l’information. Si nous acceptons que l’information soit au cœur des interactions, alors il nous faut accepter que tous les types de rapports soient issus des états de conscience d’un entendement humain, si l’on se reporte à la façon dont une information se fabrique individuellement. Ainsi la réactivité fondamentale d’un fonctionnement humain aura comme manifestation physique un micro-mouvement corporel, dont une conscience par rapport au temps permet une transformation en informations, des données potentiellement conscientes pour l’esprit. Voyons ce que l’esprit peut en faire émerger de constructif.

Pour que l’esprit puisse envisager de faire de ces données conscientes un savoir, il doit parvenir à adopter un paradigme de connaissance. Celui-ci doit inclure le corps physique dans l’état où il se trouve, la conscience au niveau où elle se situe, et l’environnement discriminé par les termes de l’esprit au sujet de ses connaissances antérieures. Pour ce faire l’esprit doit se tourner vers une logique du tiers inclus, pour que le raisonnement puisse bénéficier à la fois d’une présentation des résultats obtenus par la logique du tiers exclu, et à la fois des prérogatives de la logique du tiers inclus. Rappelons que ce qui différencie ces deux logiques, relève du postulat utilisé dans la façon de penser la place de l’environnement dans le raisonnement. Soit il est exclu au bénéfice d’une logique bivalente, soit il est inclus au bénéfice d’une logique complexe trivalente. Le principal aspect d’une logique complexe est d’utiliser la conjonction des termes dans les rapports d’interaction, ce qui permet de les contextualiser. Alors que l’aspect principal de la logique duale est d’être discursive et décontextualisée. En clair, l’esprit doit trouver le moyen d’instaurer une nouvelle dynamique, en instaurant un rapport productif entre des combinaisons de termes et des analyses de résultats.

Le temps doit être utilisé au sein d’une architecture fonctionnelle pour le traitement d’informations, ce qui permet d’utiliser les résultats de l’analyse avant les combinaisons de résultats, sachant que ceux-ci peuvent venir alimenter une méta-analyse et ainsi de suite, mais pas que. Une logique est nécessaire et c’est à une logique du tiers inclus que doit adopter l’esprit pour inclure les données des différents résultats, pour en faire émerger un raisonnement de nature complexe. L’intégration fonctionnelle, par le raisonnement, peut se faire alors en puissance de développement pour une matière intelligible qui se définit comme un entendement humain par le niveau d’informations dont elle se pourvoit. Les propriétés qui en émergent sont alors assimilables aux propriétés physiques d’une structure génétique. C’est ici qu’intervient le temps au travers d’une synchronicité entre la matière intelligible et la matière structurée des ADN cellulaires d’un organisme vivant. S’il devient possible d’engager la conscience dans une régression temporelle relative, alors une réorganisation génétique peut s’opérer antérieurement à la mise en situation de la conscience dans un contexte traumatisant. De ce fait une restructuration de l’intégrité organo-cellulaire est possible, au travers d’une actualisation spatiale de ses éléments sous la forme d’un soi humain conscientisé.

La question se pose de savoir comment peut s’engager une régression temporelle relative, mais en premier qu’est-ce qu’une régression temporelle ? Et la deuxième question est de savoir ce qu’est une actualisation spatiale d’un soi humain. Induire une régression temporelle, c’est donner à la conscience le pouvoir de remonter le temps relatif d’une personne, pour se poser sur les conditions d’une continuité fonctionnelle naturelle. Pour que cela soit possible, l’esprit doit accepter deux nouveaux paramètres fonctionnels. Le premier, c’est que la conscience puisse être détachée du corps physique et de ses réalités sous-jacentes. Le second, c’est que l’esprit puisse accéder aux ressources d’un potentiel soi humain intégral. Il nous faut donc considérer que l’identification personnelle d’une personnalité, est en fait une simple manifestation d’une réalité virtuelle psychique. Le réel semble ne pas comporter de réalité, juste un soi humain réalisé par un réel en soi (nous parlons ici uniquement de l’éventuel statut de l’être humain). Il n’y a donc pas d’identité humaine à ce stade, mais une identité personnelle en devenir. A fortiori sans identité humaine, il ne peut exister qu’une entité fonctionnelle en charge du vivant, qui assure le principe dynamique d’une constitution humaine. Le soi humain devient un réel aboutit comme tout ce qui peut se réaliser autour de lui, autrement dit une forme d’identité universelle par le mode naturel de ses constituants.

Puisque l’identité personnelle se manifeste sous les traits d’une personnalité, elle prend donc la forme d’une réalité virtuelle. Nous pouvons donc conférer à celle-ci le rôle d’un environnement d’un soi humain escompté. C’est donc bien la personnalité humaine qui est soumise au continuum d’espace-temps, ce qui permet à la conscience d’avoir une action sur le paramètre temps comme sur le paramètre espace et ainsi organiser la conception d’une réalité qui fasse le réel d’un être humain personnalisé. Pour ce faire, l’esprit doit trouver les moyens d’un détachement abstrait au travers d’une mobilisation du temps d’un fonctionnement et de l’espace d’une expression personnelle. Dans ce sens, lorsqu’un esprit se détache de la personnalité qui contribue à son expression, cela donne à la conscience le pouvoir de délivrer un récit humain qui est conceptualisé à partir des conditions de connaissances. C’est ainsi que se révèle les conditions universelles d’une conscience, qui peuvent se formuler en connaissances d’un soi intégral. La nature de la conscience se révélant ainsi comme l’effet induit d’une réflexion fonctionnelle de ce soi. Les propriétés naturelles d’attention et de concentration vont être issues des mesures d’une complexité en formation dont émerge l’origine du point d’ancrage d’une identité de formation universelle.

À cette interprétation d’un processus d’intégration fonctionnelle faite par l’esprit, correspond une force centripète qui tend à équilibrer une force centrifuge du fait de la sommation des interactions à l’origine de la reconnaissance des états de conscience individuels.