Le Soi majeur de l’Homme représente l’Humanité dans ce qu’elle a de plus concrète, son énergie psychique. C’est l’ensemble des êtres humains dont l’ensemble des comportements font la vie commune de tous, qui anime la représentation que chacun se fait de sa propre humanité. Celle-ci n’est donc pas autre chose que ce qui est représenté par le génome de l’espèce humaine, un potentiel pour chacun d’entre nous d’être tous, tout en ne faisant qu’un. C’est ce que nous appelons l’intérêt supérieur de soi-même ou la seule et unique raison d’être humain.
La relativité absolue ne s’appliquerait qu’entre l’esprit et la matière. Mais au sein de l’humanité la relativité ne s’appliquerait pas, puisque le référentiel est le même pour tous les membres d’une même espèce. Cela fait que pour l’être humain l’énergie ne vient que de sa propre surface corporelle qui n’est autre que la surface de Soi. Mais là aussi pour rentrer dans l’expérience de Soi et donc de sa matière, il faut obligatoirement sortir du domaine physique puisque c’est par le domaine physique que l’on accède à la conscience de soi. Il nous faut donc accepter la métaphysique comme une prolongation de la science conventionnelle qui est celle pratiquée dans les laboratoires, et qui ne fait que dériver de plus en plus vers une science technologique donc en dehors de Soi. Cette métaphysique est la science psychique, science au demeurant exclusivement naturelle car totalement biomimétique.
Existe-t-il une force de l’esprit psychique ? Oui, si l’on considère l’humanité individuelle ou plurielle comme une matière psychologique ou sociale. Alors cette énergie serait-elle condensée dans les symboles du langage ? Si l’on considère que la parole est le propre de l’homme alors cela ne fait que le suggérer. Mais qu’entend-on par « parole » ? L’énonciation de sens et non de mots, ce qui fait de l’entendement l’antichambre de la conscience humaine. L’entendement de l’esprit permet de franchir le cap de l’image, symbole spatial par excellence, pour accéder à la force du verbe. Mais ici encore, quel sens à ce « verbe » ? Le sens donné par l’expérience de la prise de conscience comme un fait de connaissance d’une information par l’esprit. La conscience est alors « action de » ce qui fait l’unique occurrence pertinente du sens du « verbe » dans la culture humaine.
L’explication en est simple, une approche physique pour explorer le monde psychique passe par un espace-temps relativiste à n-dimensions de réalités. Le rapport physique peut être une des nombreuses possibilités d’appréhender les dimensions psychiques, ou alors le rapport physique est la seule possibilité d’appréhender les dimensions psychiques. Laquelle de ces assertions est la bonne ? Nous pensons que c’est la seconde possibilité qui est la bonne explication. Il y aurait alors toutes sortes de consciences pour appréhender le domaine psychique en commençant par l’ensemble des sens auquel nous ajouterons la conscience de la conscience. Cela nous fait une conscience visuelle, une conscience tactile, une conscience olfactive, une conscience auditive, une conscience gustative, une conscience intellectuelle, une conscience proprioceptive, une conscience de conscience.
Par ce fait de comportement, l’émotion devient un état de création dans l’exercice de la conscience. Cela permet donc à tout état de conscience de se matérialiser. Nous voyons ainsi que la matière ne se limite pas au seul domaine de l’expérience physique, mais nécessite ce domaine pour exister. Reste à savoir par quel mécanisme ce processus de matérialisation se réalise. Nous l’aurons compris, par l’expression du génome humain, schéma directeur fonctionnel d’une matérialisation annoncée par l’intelligence d’un processus de pensées intelligentes qui débute dès la première réaction physique. Il ne reste plus qu’à accepter que l’expression de ce génome soit l’oeuvre d’une synchronicité liée au glanage des possibilités universelles offertes par la nucléo et mécano-synthèse des nuages stellaires, et ainsi le domaine cyclique de la vie se donne la possibilité de s’affirmer de lui-même pour lui-même.
Ne cherchons donc pas le réel en dehors de notre expérience vivante, car il est déjà là parmi nous, en nous et par nous pour chacun de nous. A nous d’en relever sa conscience.