Le pouvoir séparateur de l’intelligence

D’où provient le pouvoir séparateur de l’intelligence ? De la faculté naturelle d’un fonctionnement humain à dissocier la perception du temps, de la perception de l’espace. Nous sommes intelligents parce que notre esprit a les moyens de son ambition ; produire une information qui renoue avec une conscience universelle, sans autre possibilité de forme que celle qu’elle partage potentiellement avec tous les éléments perceptibles. Dans le processus relationnel humain, tout revient à chacun d’entrer en relation avec des objets abstraits ou concrets, au travers de la perception d’informations.

Dans le rapport de l’esprit avec son environnement, la vie n’intervient pas car elle encombre l’esprit d’une incertitude liée à sa dynamique, ce qui fait obstacle à la condition d’interaction entre les états respectifs des protagonistes de cette même interaction. L’intrication, forme beaucoup plus subtile du rapport dual, est un jeu de pouvoir car elle permet de remettre en ordre ce qui est dispersé, et éloigne ce qui n’est pas concerné. Lorsque l’on intrique deux états, on n’intrique pas deux mêmes états mais des états qui sont factuellement différents par leurs conditions d’émergence. La physique quantique ne spécifie pas cette inhomogénéité, parce que dans sa finalité techno-scientifique cela n’a aucun intérêt. Mais dans le fonctionnement humain, cela fait une différence car cela génère un degré de liberté supplémentaire, qui est mis à profit dans la genèse d’un réel conscient. Ce qui est réel est ce qui est conscient par ordre d’information, ce qui implique un choix dans le désordre ambiant. Toute la différence est là, dans la possibilité de faire information d’un réel qui ne l’était pas auparavant car dissout dans le sans forme.

Si le pouvoir séparateur de l’esprit apparaît c’est parce qu’il répond à un besoin de l’esprit, celui de faire la distinction entre une autonomie et une indépendance. Ce qui nécessite une indépendance répond à la perception par l’esprit, d’un domaine où les limites n’existent pas. En effet dans ce domaine il n’y a pas de solution de continuité dans le temps, ce qui oblige l’esprit à penser le continu. Ce qui se révèle alors, ce sont les changements de direction qui sont responsables des modifications de forme, là sont les informations. Ce comportement du temps est continu et permanent, il fait de tous les instants une remarquable unité par une égalité de traitement révélateur d’une conscience sans forme, tout en contenant potentiellement toutes les propriétés factuelles des formes. Ce que l’on ressort de cela, c’est que la réalité est la stricte expression d’un libre-arbitre naturel au travers de la naissance des informations.

Nous sommes ici au cœur de la production de l’espace par le temps, production qui ne peut être que relative à tout autre point de production universelle, qui fait naître un espace d’un instant de temps choisi. La décision de cette production en revient aux prises de conscience de l’esprit, ce qui relève bien d’une recherche perpétuelle d’un temps manquant à la conscience sans forme, et qui donne lieu à toutes les facultés de celle-ci de produire les formes. La conscience sans forme est bien une conscience partagée entres toutes les formes potentielles possibles de phénomènes perceptibles. C’est bien le sens profond de la notion d’égalité, qui attribue une unité de nature entre tout ce qui existe.

Alors le temps peut-il exister sans espace ? Oui, mais l’inverse n’est pas vrai, car l’espace ne peut être que corrélé au temps, ce qui place le temps en première position d’un ordre chronologique où l’espace peut prendre logiquement sa place. Le voilà cet ordre tant convoité par l’esprit, celui par qui toute chose naît par contextualisation d’un présent par un passé et un futur, ce qui oblige de faire naître un espace de manifestation. Au contraire de ce que la physique fondamentale énonce, il n’y a pas d’incertitude dans la genèse du réel, seule l’incertitude existe dans l’observation des faits physiques extérieurs à la conscience (le fameux principe d’incertitude). Ce que nous pouvons déjà conclure de cela, c’est qu’à toute expérience non consciente, l’esprit ne peut que s’approcher d’une connaissance, à contrario toute expérience de conscience génère l’information d’une connaissance au cœur de celle-ci.

Nous l’avons compris, l’intelligence relève donc d’un ordre conscient du temps. Ce qui est plus subtil à saisir, c’est que pour que cette intelligence s’exprime, il lui faut passer par des moyens d’accès. Il existe un instrument spatial déjà en place, mais pas forcément dans une bonne cohérence logique, le fonctionnement humain produit du subconscient. Le présent est le résultat d’un ordre conscient du temps parce qu’il est issu des conditions contextuelles d’un passé et d’un futur. Ces conditions peuvent se trouver dans l’existence du corps physique pour le passé et dans l’esprit pour le futur, mais cela peut aussi être l’inverse alors comment arriver à préciser le choix juste ?

Si l’intelligence relève d’un ordre conscient du temps alors les conditions factuelles d’un instant passe par la fabrication d’un présent. Comment fabriquons-nous un présent si ce n’est en se servant d’un passé et d’un futur ? L’espace naissant d’un instant du temps doit révéler le domaine où un ordre logique, intelligible par un présent, doit pouvoir être perçu dans une somme d’instants de ce temps. L’ordre conscient du temps est donc un emprunt fait à l’espace, de l’intelligibilité d’une catégorie d’un temps en formation. Cet emprunt fait à l’espace par la conscience sans forme, devient un présent constitué d’instants qui s’ordonnent en rapports des différents états mis à sa disposition par un passé et un futur. Le présent est ainsi contextualiser par une situation, sous la forme d’une parité entre une quantité de développement futur d’un corps physique, et une diminution de quantité d’esprit passé. Cette direction temporelle représente une prise de conscience dont la forme est une information. L’action qui en résulte, est une quantité de temps écoulé à quoi correspond une quantité d’espace de développement d’un corps, matérialisant ainsi une situation personnellement vécue.

L’ordre ainsi donné par l’intelligence, représente bien un écoulement du temps à partir d’une conscience, avec la production d’un contexte logique par le développement d’un corps. Voilà comment il faut comprendre la biologie organique, comme un respect de la cohérence des propriétés d’un espace-temps. Maintenant si nous voulons être complet, nous comprenons que le temps est un écoulement continu grâce à l’intrication des différents états de nature factuelle du présent. Puisque ces états sont différemment traités par l’esprit, nous aurons un décalage dans les relations entres états qui font les instants d’un présent, par formation. A ce décalage collectif correspond une dynamique de torsion puisqu’il existe un centre à ces différents instants qui en est la conscience. Puisque le temps constitue un écoulement fonctionnel, celui-ci prend l’aspect d’un flux de torsion. Nous avons déjà rencontré les flux de torsion, en physique fondamentale, au sujet de l’écoulement d’une énergie fondamentale appelée vacuum cosmique (ou vide quantique). Ces flux de torsion sont responsables de la variation de masse des objets donc de la gravité. Nous en déduisons que la nature de ces flux de torsion physique n’est autre que le temps.

La conclusion que nous pourrons alors tirer de cela, est qu’il existe un lien entre ; l’énergie fondamentale du vacuum universel, les flux de torsion, l’écoulement du temps, la conscience et les différents états des phénomènes naturels au travers de la notion d’information. La transformation personnelle devient un processus fonctionnel et naturel issue de l’existence d’informations, dont les conditions d’activité émanent des prises de conscience d’un esprit se dotant d’une intelligence logique pour ses relations à l’environnement.