Nous le comprenons bien maintenant, le fonctionnement humain débouche sur la reconnaissance d’une identité personnelle à caractère universel, dont le corollaire est une conscience révélatrice d’un savoir individuel. Pour bien comprendre la profondeur de cette question, il faut comprendre que la dimension de l’Homme n’est pas la dimension de Soi mais la dimension de l’être qui est par delà-Soi et toutes connaissances. Mais l’humain à besoin d’un présent pour exister et expérimenter la dimension de l’être et le présent doit donc rentrer en relation avec la conscience. Pour que ce réveil soit de nature vertueuse, il faut qu’il soit dû au processus d’émergence de la conscience sur un inconscient corporel et non au comportement inconscient de notre esprit, qui sous l’emprise d’un fonctionnement organique dysfonctionnel, n’a pas d’autre échappatoire que de provoquer un réveil à l’action pour faire l’oubli de son corps.
De cet événement se reproduisant chaque matin, nous inférons que c’est à l’esprit personnel de concevoir un présent qui puisse se synchroniser avec une réalité naturelle, dont la conséquence de sa venu est d’actualiser des dispositions vitales nécessaires à l’existence individuelle. Jusqu’à présent la conscience nous servait de miroir pour nous renvoyer l’effet de l’existence. En effet nous ne pouvons jauger de la qualité d’un esprit qu’au travers d’un degré de perception des choses observées, ce qui en découle une certaine conscience. En effet il existe une incapacité à dépasser le statut d’égo d’une personne observant et s’observant elle-même, comme l’acteur de son existence et de la transformation de son environnement.
Il nous faut passer à un autre domaine et utiliser un autre instrument que le psychisme, pour que la conscience ne comporte aucun biais et soit reconnue comme la conscience d’une identité universelle, qui par le moyen du temps donne à l’humain les moyens de ses actions d’être. Le temps est donc un opérateur que l’esprit peut utiliser au travers d’un mécanisme d’espace-temps, configurateur de forme et de matière qui font les corps de toutes les entités fonctionnelles. Nous aurons ainsi le présent, comme paramètre variable d’un temps physique, qui peut s’assimiler à un micro-état de conscience d’un événement se situant sur une flèche temporelle, qui va d’un passé à un futur ou d’un futur vers un passé, et qui structure son espace. C’est le paramètre temporel d’élasticité qui va donner un caractère subjectif aux actions individuelles ce qui donne par l’exercice de la conscience la possibilité d’un caractère objectif des actions.
Le contenu de ces actions représente la constitution d’un savoir qui polarise progressivement l’espace pour reconnaître à l’esprit le cheminement d’une causalité par liberté. C’est la matérialité du Soi que d’aucuns peuvent ressentir auprès des conséquences des comportements du Soi sur soi ou de l’environnement sur soi qui va être perçu comme l’enjeu d’une personne humaine vis-à-vis d’un environnement. En deuxième, nous devons être conscient pour nous prémunir des conséquences que nos réactions, face à la pression du milieu qui s’exerce sur nous, engendrent contre l’existence même de ce ce que l’on est et pouvons être dans l’avenir. En troisième, nous devons être conscient de ce que nous pouvons créer comme nouveaux comportements qui puissent orienter notre environnement vers plus de conscience.
En cinquième, nous devons être conscient d’un savoir individuel, qui reconnait la position de l’Homme au sein d’un univers, dont il possède les moyens de co-création en toute inconscience s’il ne veut rien savoir, et en toute conscience s’il l’incarne.