Si nous couplons une réalité individuelle à son contexte de réalité collective, nous comprenons que l’argent est le médium utilisé par les organisations sociales pour stimuler les actions inconscientes. Mais ce que nous pouvons aussi comprendre c’est que par antagonisme, le temps manquant à la conscience individuelle devient le médium pour des actions conscientes nécessaires à l’émancipation individuelle. Nous avons défini antérieurement que la perception d’un non-soi est équivalent à un soi personnel intégral, dont l’optimisation maximale dévoile une conscience d’une nouvelle nature sur la base d’une attention reflétée par l’appartenance à une espèce considérée, comme la constitution de chacune des réalités individuelles. Nous percevons cette nouvelle nature comme un éther conscient, recouvert par d’autant de paquets de mouvements qu’il y a de comportements inconscients à notre entendement. L’action de perception semble induite par le contexte personnel, là où se décline l’ensemble de ces paquets de mouvements sur lequel une attention fine discerne des comportements de sens. Il semble donc que la découverte de sens à ces comportements, métamorphose en conscience ce qui au préalable semblait inconscient. Tout naturellement la question se pose au sujet de la réalité antérieur de ces comportements, et quelle nature une croyance en leurs existences nous est donnée.
Il nous est possible de donner une explication à l’expression d’un temps manquant à la conscience. L’éther conscient, qui contient inconsciement tout ce qui existe, ne semble pouvoir être appréhendé que par connexion personnelle, ce qui nous apprend que sa réalité ne peut être perçue par l’expérience. Nous ne percevons pas l’éther conscient, nous le vivons au travers de sa nature, ce qui lui donne réalité mais aussi par dualité inconsciente, le sentiment que nous existons. C’est dans l’espace du temps manquant à la conscience que se joue toute la réalité sensible obtenue par nos comportements d’expérience. L’ensemble de ce territoire est inconscient à notre esprit, par ce qu’il est notre esprit, forme transmissible des expériences antérieures de notre filiation génétique. Ce qui est transmis n’est pas autre chose qu’un canevas de principes, qui sous-tend un schéma directeur fonctionnel à l’ensemble de nos comportements, faisant de nous ce que nous sommes, des êtres humains.
Ne nous laissons pas envahir par l’idée que le principe de plaisir est ce qui gouverne le sens profond de l’existence, car il n’en est rien. Aujourd’hui comme hier, ne pas savoir guide toute conquête de connaissance dans le seul but d’une acquisition des savoirs en vue de la satisfaction à pouvoir réaliser les comportements qui nous intéressent, et ce pour un bonheur escompté. L’invention de l’information ne sert que ce projet et l’on voit à quel point elle est faite pour le bonheur des hommes (sic), malheureusement parce qu’elle est mal utilisée. En effet il suffit de savoir retenir et diffuser l’information à bon escient, pour obtenir un contrôle quasi total sur un ensemble de population de quelque nature qu’elle soit, alors pourquoi se gêner lorsque l’on est en situation de pouvoir. Alors non ce n’est pas le principe de plaisir qui gouverne l’esprit des hommes, mais le principe d’identité. Et là nous sommes en situation d’expliquer ce qu’est le temps manquant à la conscience.
Le temps manquant à la conscience se définit en premier par la raison de son existence, être l’outil de conquête de la nature inconsciente d’un éther fondamental, à l’origine de toute existence universelle. Cet éther est le trait commun entre tout ce qui existe, il est le médium pour toute communication entre toutes les réalités individuelles. La conscience se voit ainsi définit par les quantité de temps manquant à elle-même, pour se voir reconnaître la nature de ce qu’elle est, un éther physique. Ce n’est que par cette approche du temps manquant, que tout espace est défini comme la forme d’une connaissance, par le sens des comportements qui lui permette d’en donner un savoir. Toute science est donc le résultat d’une discipline de l’esprit qui lui est appliquée, dans le but de formaliser une connaissance à partir d’un savoir pratique individuel. À ce temps manquant, correspond une énergie qui ne doit son existence que par le contexte qui l’induit, a savoir l’intérêt des hommes à vouloir conquérir la maîtrise de leur existence. L’éther conscient est la manifestation de sa propre énergie, celle de son savoir inconscient, ce qui en fait une force dont la manifestation naturelle se fait par la diversité des formes produites.
Le grand écueil en humanologie est la possibilité de trouver dans son interprétation littérale la raison d’être d’une étude, voir d’une science de l’humain. L’humanologie est un terme « faux-ami », il ne signifie pas connaissance ou savoir sur l’humain, mais pratique consciente de l’humain. L’humanologie définit donc une pratique de vie, c’est le résultat d’une raison d’être, celle d’être humain. Cela relève d’un fonctionnement humain qui évolue sous la pression involontaire des comportements conscients, face à l’incompréhension des comportements inconscients. Le temps manquant à la conscience constitue le territoire d’ignorance personnelle dans lequel tout comportement inconscient a le loisir de se manifester, en prenant une direction des opérations vitales qui est contraire à l’intérêt premier d’une prise de conscience. Que l’on ne s’y trompe pas, la prise de conscience n’est pas volontaire, mais les conditions de mise en situation de prendre conscience sont elles volontaires. Ce sentiment de volonté appartient à l’exercice d’un libre-arbitre dont la conséquence est la décision d’un choix opérationnel sur des comportements à venir.
Enfin le temps manquant est ce par quoi une métamorphose peut s’opérer entre l’avant et l’après d’une attitude comportementale, ce qui peut donner l’illusion qu’un temps historique existe pour soi. Celui-ci peut être responsable de l’inertie remarquée lors de toute tentative de changement dans les attitudes personnelles. Cette métamorphose obère une ignorance individuelle antérieure par une connaissance postérieure, et ce par dissociation d’une partie d’un soi que l’on doit à la contextualisation des comportements personnels, et la partie d’un non-soi que l’on doit à la venue d’une quantité de conscience portée par la nature d’un éther fondamental. La manifestation de cette métamorphose exprime un gain de fonctionnement humain, par l’assimilation des moyens d’un contexte individuel, au profit d’une plus grande liberté de connaissance de soi. Ce qui semble demander un effort conséquent dans l’assimilation des règles et des codes d’un contexte pour en restituer un savoir disciplinaire, en regard de nos comportements, semble être réalisé sans effort pour toute personne consciente, dont la mise en situation face à un contexte est cohérente avec son parcours de compréhension personnelle.
Ce que nous essayons de montrer ici, c’est que la puissance personnelle est sous-tendue à l’exercice d’un éther conscient dont la portée fonctionnelle définie toutes les propriétés physiques et cognitives de l’expérience universelle. Mais ce que nous essayons de démontrer aussi, c’est que sans la reconnaissance de l’inconscience de nos comportements, il est impossible d’établir les raisons de nos comportements conscients. La raison ne semble pas l’apanage de l’être humain, sauf à dénier tout facteur d’évolution pour ce qui est autre qu’humain. Ainsi l’observation de cette particularité évolutive dans tous les aspects discernables par l’esprit, semble corroborer le fait que l’entendement soit une propriété universelle. Bien des conséquences découlent de ceci, que l’optimisation fonctionnelle dans l’intégration de la totalité des facteurs de soi, forme une identité universelle qui ne décline ses différences humaines qu’au travers des formes d’espaces-temps des processus d’individuation. Ainsi, autant de comportement autant de forme d’intégration donc autant d’identité, ce que la diversité universelle nous offre à la perception.
L’éther conscient est bien plus qu’un concept, il est la seule réalité naturelle dont la compréhension assure l’existence individuelle d’une faculté de pérennité. Le champ de sa nature est immense, car il est le potentiel de tous les devenirs. Ne peut être véritablement humanologue que celui qui maîtrise la conduite de cet éther fondamental. C’est à la compréhension exacte du fonctionnement humain que nous devons la faculté d’investir plus largement notre esprit dans ce qui se révèle être le pilier fondateur de toute réalité, donc a fortiori notre réalité. Il est aisé de faire des correspondances avec les résultats des différentes sciences disciplinaires, mais l’on constate souvent l’extrême complexité de celles-ci pour rendre compte des faits naturels. Sans aucunement blâmer la science, celle-ci n’est pas faite pour la conduite humaine ni pour la connaissance, mais seulement pour ses savoirs relatifs. Son véritable apport est de montrer en démontrant mathématiquement ce qui en soi, crée une réalité à part entière mais essentiellement schizophrénique. Car d’une part il y est créés des modèles abstraits et d’autres parts y sont réalisés des expériences concrètes, avec comme trait d’union des mesures physiques. Mais ne prenons pas l’éphémère pour le naturel, l’immense avantage de la science est de réaliser ce vers quoi notre curiosité nous pousse, sans qu’il n’y ait jamais vraiment de fin. Mais c’est aussi son pire défaut, car la connaissance scientifique tant à remplacer l’homme par ses savoirs technos-scientifiques, sans en avoir sa transcendance ce qui est bien néfaste pour tout le monde naturel.
Alors donnons des limites à la science, ce qui ne peut être fait que par la suprématie d’une conscience à tous les étages. Le seul dénominateur commun entre l’homme et la Nature est l’éther conscient, mais il se mérite pour se vivre. Alors à l’être humain par sa personne de bien vouloir se montrer ambitieux et surtout honnête, à vouloir bien comprendre que l’intérêt supérieur de soi-même peut rejoindre l’intérêt supérieur de toutes et de tous, par le seul investissement qui le rende heureux, celui de sa vie. Il nous reste de ceci, que définir l’action de soi relève d’un seul domaine de compétence, celui de notre aptitude à pouvoir raisonner clairement. Comment peut-on être amené à ce genre de condition ? En acceptant toute liberté à notre esprit de concevoir l’inconcevable, dans l’exercice de notre imagination à investir les possibilités du réel. C’est à ce titre que nous pourrons résonner, c’est-à-dire réellement vibrer, en communion avec l’ensemble de ce que la Nature nous rend possible. À nous dans accepter les réalités qui ne manqueront pas d’émerger.