Ce sont les conditions personnelles qui créent toutes les réalités

Le monde est dans une impermanence totale, parce-que chaque condition personnelle participe à la création psychique d’une réalité. L’aspect physique de notre grande Réalité n’est que le résultat inconscient des productions de notre sensibilité, décidées par les compréhensions que nous avons de nous-mêmes et du monde. Nous sommes plongés dans un monde inconscient depuis notre conception, et notre esprit n’a de cesse de restituer une conscience au cœur de chaque existence.

Ce que nous avons dit de l’espace jusqu’à présent doit être complété d’une compréhension de ce que sont en réalité les conditions personnelles. Au contraire de ce que pense la majorité des scientifiques, ce n’est pas le cerveau qui délivre la complexité de l’être humain, mais l’être humain lui-même. Le vrai génie est humain, et toute l’information d’un être humain se concentre dans ses conditions personnelles. C’est par le biais de celles-ci que l’on peut vraiment connaître l’espace, et c’est de celui-ci que viennent nos connaissances dont la seule exigence est d’y appliquer toute notre attention. L’humanologie offre plus qu’un monde de conscience à ceux dont l’intérêt les porte vers la connaissance. Elle offre un monde de transformation, en intégrant le monde naturel dans le monde humain d’une existence vivante. En effet, les choses n’existent pas au sens ou nous l’entendons, mais vivent aux différents sens que l’on peut en comprendre. Un être humain, par sa personne, est une vie parmi toutes les autres vies, et seul un fonctionnement humain en atteste l’individuation par conscience.

Puisqu’il y a naissance d’une personnalité individuelle au travers de son fonctionnement humain, cela démontre que la conscience peut-être omnisciente par la nature opérationnelle de l’esprit. La révélation d’une conscience individualisée et centrée en l’homme est la manifestation d’une conquête de connaissance par la personnalité. Quelle est la véritable nature de celle-ci ? Une représentation d’un niveau de complexité inconsciente. C’est donc bien l’identité humaine qui relève d’une conscience par l’ensemble des éléments qui participent à sa constitution, et non la personne qui elle, relève d’une intelligence comportementale. C’est donc bien un fonctionnement humain qui conduit à une conscience universelle, et ce par l’intermédiaire d’une personnalité dont la nature est d’être inscrite dans le temps. N’oublions pas qu’en premier lieu, c’est au rôle de la personnalité que de répondre présent à l’interrogation d’un esprit sur les valeurs qui fondent une réalité existentielle.

Puisque la personnalité est un être temporel, c’est donc au fonctionnement humain que nous devons d’incarner l’espace dont la représentation dimensionnelle va dépendre du degré d’omniscience de notre conscience. Comment la personnalité humaine aborde-t-elle cette question ? D’une façon simple, en créant des propriétés sensibles pour aborder, par un rapport naturel, les différentes choses de la vie, et ce sur tout l’ensemble du spectre intelligible de la Nature. Ce que notre esprit rencontre en conscience, c’est un choix à faire sur les innombrables combinaisons d’actions libres que nous opposons aux algorithmes comportementaux de l’existence, qui eux définissent des fonctions passées allouées aux choses de la vie. D’une façon claire et générale, cet aspect de l’existence nous renvoie au problème plus fondamental d’un choix civilisationnel, c’est-à-dire d’un type de rapport au monde. Ainsi, un petit aspect élémentaire de l’existence montre que dans les discriminations les plus fines de l’existence humaine se logent les choix fondamentaux de l’existence.

Aborder cette interrogation nécessite de montrer les capacités d’une métaphysique se révélant plus puissantes et plus opérationnelles que les capacités physiques qui elles, sont dévolues aux comportements. Un constat s’impose : fondamentalement l’être psychique est supérieur en facultés à l’être physique. À ce stade, peut-on parler de force ? Pour l’instant oui, et nous pouvons même rajouter que la cinquième force tant recherchée en physique fondamentale est cette force psychique. Par ses caractéristiques fondamentales, cette cinquième force à une portée instantanée et ressemble à s’y méprendre à l’effet des ondes de torsion en physique, dont les effets sur la matière traduisent l’existence d’un champ de gravité en retour. Voilà où en est notre rapport à l’espace dont nous traitons ici le sujet : délivrer la compréhension de la nature des conditions personnelles. Attention, ce qu’il faut bien comprendre ici, c’est que les conditions personnelles relèvent d’un traitement de l’espace alors que la personnalité relève d’un traitement du temps. Et il ne faut pas confondre l’un et l’autre, mais accepter que l’un n’existe pas sans l’autre.

À ce stade, il nous est permis d’entrevoir ce par quoi il est possible de manipuler le temps, à savoir les conditions personnelles. Mais pour l’instant, il nous faut nous cantonner à sa nature fluide, qui s’écoule qualitativement sous la forme d’un continuum plus ou moins dense en particules différenciées que nous appelons ici les chronons. Ceux-ci sont en fait les instants physiques du temps. En effet, rappelons-nous que nous pouvons placer notre conscience à l’intérieur du temps grâce à l’existence d’un « présent », et ceci dans le passé ou dans le futur. Si nous acceptons l’idée qu’une conscience (c’est-à-dire un maintenant) peut se déplacer dans le temps, alors le contexte d’un nouveau présent de cette conscience oblige à des conditions personnelles qui impliquent un acteur psychique (soi). Celui-ci, au travers des informations qui lui sont délivrées par la capacité du temps à s’écouler par lui-même, et suivant une densité correspondante au remplacement des temps manquants à la conscience, donne à la personnalité un nouveau présent au sein de ce temps. Ce qui est décrit ici peut être vue comme la fonction d’une mémoire, mais une mémoire ayant la capacité de dévoiler des événements du passé comme des événements du futur. Nous sommes loin de la définition d’une mémoire telle qu’on nous la présente actuellement.

La fraction de l’espace de mémoire d’un futur, non impliquée consciemment aujourd’hui, est la condition majeure de l’existence de la matière telle que nous la connaissons. Celle-ci est le véritable inconscient dont la Nature à besoin pour manifester son intelligence comportementale, et ceci au travers des différentes propriétés sensibles de cette matière. Sans vraiment être trop clairvoyant, nous voyons comment il est possible de manipuler la gravité (les effets de l’inconscient) par la matière (les causes de l’inconscient), à condition de traiter celle-ci comme la mémoire d’un futur oublié. Et c’est bien par l’intermédiaire de cette mémoire du futur que nous pouvons manipuler l’espace des conditions personnelles (l’acteur psychique), par l’utilisation du présent (la personnalité), grâce à une conscience individualisée. Voilà pourquoi la matière n’existe pas en soi mais seulement en potentiel de conscience, par le fait qu’elle soit l’objet de transformations qui laissent aux propriétés sensibles le choix des différentes combinaisons.

C’est ainsi que par la sensibilité à soi, une personnalité aborde les propriétés de la matière, celle de son environnement et de lui-même par la discrimination que peut opérer un esprit sur des effets de matière dus au manque de mémoire. Puisque l’acteur psychique peut manipuler celle-ci (donc son inconscient) par ses propriétés sensibles, alors la conscience peut acquérir une faculté d’indépendance en transformant la figure personnelle en connaissances. Celle-ci se voit ainsi attribuer des propriétés sensibles issues de sa transformation physique, quand la conscience devient autre qu’une personnalité. Ces nouvelles propriétés deviennent l’enjeu d’une manipulation possible par la conscience, devenue moins dépendante et moins reliée à son environnement. Ainsi, grâce à la présence d’une figure personnelle, une conscience peut voyager dans le temps dans le sens du passé comme du futur, pour simplement retrouver la mémoire des différentes causes qui l’on fait naître. C’est par le jeu interactif de la personnalité avec son environnement qu’une conscience défait les propriétés physiques qui font les conditions personnelles, en délivrant progressivement une mémoire inconsciente. C’est donc ainsi que l’acteur psychique participe directement au développement de l’indépendance d’une conscience.

Maintenant envisageons une conscience strictement indépendante ; comment pouvons-nous alors placer une quelconque relation avec la personnalité ? Ce n’est pas possible, car l’opérationnalité de celle-ci envers son contexte dépend d’une finalité consciente, nécessaire à légitimer le recours à un acteur psychique (soi-même). Celui-ci doit vivre des expériences pour démontrer la présence d’une conscience, et ainsi obtenir d’un esprit la conception des réalités à l’origine de toutes les existences du monde. Nous voyons donc qu’il est impossible de postuler une conscience indépendante de ce par quoi elle reconnait sa propre existence. À l’inverse, l’existence d’une personnalité justifie l’ensemble des éléments d’un processus qui l’amènent à reconnaître l’incommensurabilité d’une conscience a priori, grâce aux divers éléments qui participent à sa reconnaissance. Ainsi, la maturité perceptive obtenue par le gain d’un fonctionnement humain permet d’attribuer à chaque élément constitutif d’un esprit une réalité qui fait de la recherche du réel une redécouverte consciente de soi-même et de l’environnement. C’est ainsi que chacun de ces éléments se révèle dans des percepts comme propriétés naturelles de perception. Le monde humain enfante bien un monde naturel, et le fonctionnement humain en conçoit tous les aspects les plus élémentaires. De quoi ouvrir notre esprit.